Pot de thé Pot de fer Les FRALIBs à Vaulx en Velin le 20 septembre

, par  Gilbert Remond , popularité : 2%

Fralib, vous avez dit Fralib, depuis quelque temps un mot et sa sonorité intègrent les conversations et la presse. Les images et la signification qui lui correspondent ne sont pas toujours établies, pourtant au fil des jours, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui comprennent quel environnement, quelles actions, quels mots d’ordres, quel groupe humain cet assemblage de lettre désigne.

Le site des FRALIB en lutte

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Fralib est une usine installée à Gémenos prés de Marseille. Elle appartient au groupe Unilever, produit des sachets de thé et d’infusion connus sous la marque Le thé Éléphant. Elle est menacée de fermeture définitive depuis septembre 2010, ce qu’une majorité d’ouvriers refuse, instruits des conséquences sociales et économiques d’une précédente restructuration qui avait conduit nombre d’entre eux à devoir déménager de Rouen pour venir s’installer à Marseille. C’est ce qu’exprime clairement l’un d’entre eux quand il dit  : "nous ne voulons pas devenir des nomades obligés de suivre Unilever dans ses déménagements successifs".

Unilever est une multinationale qui a dégagé 1 million d’euros pour ses actionnaires l’année où elle a pris sa décision de fermeture. Son chiffre d’affaires qui se monte à 44 milliards d’euros par an, est tiré de quelques 400 marques dont les plus connues sont Maille, Fruits d’or, Alsa, Persil, Omo, Skip, Amora, Timoei, Magnum, Signal, Lipton, etc. Présente dans le monde entier, elle vend ses produits dans 180 pays. Deux milliards de personnes les achètent chaque jour. Elle emploie pour les fabriquer et les diffuser 167.000 salariés, mais 200.000 sont sans contrat, sous-payés, sans convention de santé ni de retraite.

Unilever, c’est la précarité pour son personnel et le confort pour ses actionnaires. Unilever est un prédateur vorace, qui n’hésite pas à liquider tout ce qui ne lui rapporte pas suffisamment, c’est-à-dire énormément. C’est ainsi qu’en dix ans la multinationale est passée de 1200 marques à 400 d’aujourd’hui. Elle se donne comme objectif celui de doubler son chiffre d’affaires d’ici 2020 et utiliser dans cette perspective les pays émergents où le coût du travail est peu élevé.

Ce fut en premier lieu dans les grands rassemblements de cet hiver et du printemps que nous avons commencé à entendre parler des Fralibs. Quand un léger frémissement de foule, une houle à un certain moment, prévenait de l’insolite présence d’un éléphantesque personnage tiré par quelques dizaines de manifestants très bruyants et déterminés qui, ensemble, réclamaient le maintien en activité de leur usine. Ils étaient souvent accompagnés du portrait du Che [1], comme pour rappeler que face à la puissance des grands monopoles il fallait savoir, selon l’une de ses célèbres formules, réclamer l’impossible. La foule s’ouvrait alors pour leur donner le passage vers une terre promise, celle de leur emploi maintenu, et leur faisait une ovation sous l’explication des hauts parleurs d’organisateurs devenus un instant, passeurs de messages et supporters d’une cause nouvelle porteuse d’espoirs, chacun se sentant par elle concerné.

Puis cet été Fralib devenait le paradigme incontournable des grands journaux nationaux, un thème d’actualité récurant. L’Éléphant ainsi que ceux qui l’accompagnaient devenaient un sujet élyséen. Ministres, éditorialistes, grands patrons, syndicalistes accessoirement se succédaient pour donner leurs explications sur le phénomène, faisaient les gros titres.

Ainsi, si l’Humanité titrait le 9 juillet "Les Fralibs ont l’esprit d’entreprise" et nous annonçait qu’une coopérative de production de thé et d’infusion aromatiques pourrait bientôt voir le jour sur le site de Gémenos que la multinationale Unilever voulait fermer, le Figaro du 2 août expliquait que pour Unilever "c’est le début de la fin d’une longue histoire" et que "l’industriel a donné les clefs de son usine Fralib à Gémenos". L’article du Figaro faisait ensuite état de l’existence de deux projets, l’un de l’entreprise Sibell "qui est prête à investir 13 millions d’euros pour fabriquer des chips et reprendrait 55 ouvriers sur les quelques 180 débauchés par le plan de fermeture" et l’autre, élaboré et proposé par un groupe de ces ouvriers qui "prévoit la création d’une SCOP pour continuer la fabrication du thé" ; mais consulté par ce même journal, Bruno Witvoët, le PDG d’Unilever France, déclarait "je tiens à rappeler que la marque Éléphant est la propriété d’Unilever et qu’il n’y aura pas de sous-traitance de ses volumes de production".

A cela les Fralibs répondaient sur leur site d’information que le thé Éléphant était né à Marseille, il y a 120 ans, que l’usine de Gémenos était rentable et que la décision de la fermer était un véritable scandale, quand les conditions existent pour poursuivre une activité et maintenir l’emploi. Ils le prouvaient par le fait qu’Unilever veuille rapatrier dans une usine de Pologne, les machines ultras performantes venues équiper l’usine ces derniers mois, machines capables de produire mille deux cents sachets de thé à la minute quand les autres jusqu’alors utilisées n’en fabriquaient, au mieux, que 700.

Puis le rythme des publications s’accélérait, l’actualité, les événements s’emballaient soudainement. Vide estival conduisant les grands quotidiens à faire les fonds de leurs tiroirs pour remplir leurs colonnes ou bien exacerbation des contradictions sous la poussée de la mobilisation ? Si une certaine France prenait des vacances, ce n’était pas le cas de nombreuses familles populaires et singulièrement pas des ouvriers de Fralib pour qui les congés ne pourront pas être à l’ordre du jour tant qu’une réponse sérieuse ne sera pas apporté à leur situation sociale et économique. Ces ouvriers et leurs soutiens restaient donc sur le pont et dirigeaient la manœuvre. A l’initiative durant tout l’été, ils obligeaient le calendrier, ils obligeaient aussi leurs protagonistes qui traditionnellement comptent sur la pause estivale pour que s’endorment les consciences, à sortir de leurs tanières feutrées, pour essayer de reprendre la main.

Ainsi le 7 août, le journal libération rendait compte de la visite sur le site de Gémenos de Jean Jouve, un dirigeant de Lustucru, qui désirait s’associer au projet de reprise d’activité. Dans un article écrit sous le titre "Les Fralibs veulent qu’Éléphant rentre en France", Libération nous présentait un investisseur qui se disait être "défenseur des marques françaises face au monstre Unilever". Un investisseur qui se disait être "emballé par l’outil industriel", parce que c’est "une force d’avoir des salariés autant engagés dans la défense de leur usine" et qui poursuivait en expliquant qu’il était venu renouveler à Gémenos son intention d’investir 15 millions d’euros dans la future coopérative et de redémarrer immédiatement l’activité si le gouvernement validait le projet. Il ajoutait cependant, pour cela il faudrait "qu’Unilever accepte de nous vendre la marque". Or c’est justement sur ce point que tout se bloque, les dirigeants français de la multinationale n’ayant de cesse de répéter depuis des mois qu’ils ne sous-traiteraient pas avec la coopérative et qu’il n’était pas question de leur céder la marque.

Le 17 août, le même journal répercutait dans ses colonnes une décision de l’inspection du travail qui pointait un défaut de procédure dans le plan de sauvegarde de l’emploi dont découlait les licenciements. Il rapportait aussi que l’inspection du travail estimait que la direction de Fralib avait "manifestement tronqué" les effectifs concernés en procédant à des ruptures transactionnelles. Elle considérait également que les membres du comité d’entreprise n’avaient pas bénéficier d’une information suffisamment à jour et complète pour se prononcer sur son projet. Surtout, elle affirmait que la réalité du motif économique invoqué par l’employeur pour justifier la fermeture du site, n’était pas établi, motivant notamment ce jugement par la situation bénéficiaire de l’entreprise fin 2011. Enfin, l’inspection du travail estimait que la direction de Fralib n’apportait pas la démonstration de la nécessité de procéder aux suppressions de postes qui motivaient les licenciements économiques sollicités. L’article donnait par ailleurs l’information selon laquelle le tribunal des prud’hommes de Marseille décidait de renvoyer au 17 septembre sa décision concernant l’assignation d’Unilever par douze élus pour le non-paiement de leurs salaires (Unilever considérait que ces élus étaient en grève et n’avaient en conséquence pas lieu d’être payés).

Le même jour l’Humanité titrait "Été occupé des fralibiens" et décrivait sur une page leurs activités : camping à l’usine, visite militante de marchés en Provence, préparation de la future rencontre avec l’Élysée. Cette rencontre sera éminemment symbolique expliquaient les salariés puisqu’il s’agira de demander à François Hollande de les recevoir le 22, jour anniversaire de sa visite l’an dernier sur les lieux, au cours de laquelle, alors candidat, il avait affirmé, que s’il était élu président, il se tiendrait à leurs côtés pour que la marque Éléphant qui fait partie du patrimoine national, soit cédé par Unilever. Il s’agira donc dans cette rencontre de remettre le président face à ses engagements et de convaincre l’exécutif de la France de peser de tout son poids pour qu’Unilever paye ce qu’il doit. L’article faisait aussi état de la décision de l’inspection du travail de refuser le licenciement des élus du personnel considérant que le motif économique avancé par l’employeur - une surproduction en France - n’était pas recevable. Cette information était d’importance puisque c’était la première fois depuis la fermeture de l’usine par la direction que l’administration donnait raison aux salariés en établissant que la multinationale obéissait à une logique financière. Enfin un autre article développait le raisonnement que si cet avis concernait dans un premier temps les élus, il devrait s’étendre ensuite à l’ensemble du personnel et peser lourdement sur le procès en appel, courant octobre, du troisième plan de sauvegarde de l’emploi, constituant autant d’argument qui venaient s’ajouter à la lettre d’observation de la DIRECCTE [2] sur ce PSE [3], lettre trouvée récemment parce que, selon les syndicalistes, elle avait été bloquée par l’ex-ministre du travail.


François Hollande chez Fralib : conférence de... par marsactu

Libération revenait sur le sujet le 20 août mais, c’était pour s’intéresser à l’autre bord "Fralib : le PDG sort les crocs" titrait le journal. L’article faisait écho à son confrère du Figaro qui donnait la parole au PDG d’Unilever en titrant lui "Fralib la colère du PDG d’Unilever contre la France". Dans cet article du Figaro, une citation mise en valeur au milieu de l’interview donnait le ton et clarifiait pour qui en douterait les enjeux en cause  : "En Europe les charges sur les salaires sont trop élevées". Ce qui ne l’empêchera d’ailleurs nullement de maintenir la fiction officiellement servie, puisque monsieur Polman, le PDG en question, s’exprimera d’emblée dans ces termes "Nous avons dû fermer l’usine car nous souffrons de surcapacité en Europe". Enfin le PDG poursuivra son entretien en développant les classiques de la pensée libérale : "pour qu’une société reste vivante et crée de l’emploi, elle doit toujours s’adapter à un monde qui change et fermer des usines non compétitives". L’intransigeance de monsieur Polman à l’égard des salariés au nom de la rigueur économique ainsi évoquée se doublait ensuite d’un véritable sermon formulé à l’égard du gouvernement qui à son goût était trop enclin à défendre leurs revendications. Notons au passage la démonstration de force à l’égard du gouvernement d’un pays qui en principe n’est pas le sien, certaines de ses déclaration étant des menaces à peine voilées au sujet des investissements qu’il serait amené à faire ou pas en France. Notons aussi son cynisme politique et son assurance d’être partout le maître, quand il déclare, "j’ai appris à dissocier les mots des hommes politiques prononcés à chaud et leurs actes" ou "il faut sortir de l’idéologie (...) nous aimerions trouver un climat positif en France". Notons encore l’opinion que des grands patrons de sa trempe se font de la souveraineté des peuples et aussi la docilité quand ce n’est la complicité avec laquelle certains médias s’empressent de leur ouvrir une tribune quand leurs intérêts sont en cause. A 17h30, Libération publiait toutefois en réponse à cette charge, sur la page économique de sa formule électronique, un entretien mené par Dominique Albertini avec Olivier Leberquier l’un des délégués du personnel qui estimait que "si monsieur Polman veut faire le zorro, il ne peut se passer des consommateurs français et que l’état a des moyens importants pour faire revenir le groupe à la raison" s’il en a la volonté politique. En outre, Olivier Leberquier poursuivait en expliquant qu’il attendait trois choses du gouvernement : "une confirmation de l’engagement à nos côté, une intervention auprès de Polman pour lui imposer la cession de la marque Éléphant (...) une dénonciation de l’attitude de Xavier Bertrand dans le dossier (...) et que François Hollande intervienne pour qu’il nous soit communiqué".

Le vingt et un août, Gérard Cazorla secrétaire du comité d’entreprise de Fralib répliquait à son tour au PDG d’Unilever dans les colonnes de l’Humanité. Partant de ses assertions, il faisait le point sur la situation et sur le conflit, en renvoyant un certain nombre de réflexions. Le PDG parlait de surproduction, alors pourquoi acheter trente machines nouvelles et les installer en Pologne demande-t-il, comment se fait il que des boîtes de thé Éléphant se trouvent sur les rayons des supermarchés avec le code de traçabilité de Gémenos alors qu’elles sont fabriquées en Pologne  ? Ces éléments prouvent qu’il s’agit bien d’une délocalisation ajoute-t-il. Monsieur Polman prétend "nous avons montré pendant deux ans une véritable ouverture au dialogue" alors qu’Unilever n’a jamais voulu discuter avec les salarié en lutte depuis l’annonce de la fermeture de l’usine (ce n’est que depuis l’élection présidentielle qu’une table ronde a pu se tenir), et que "le plan social a été validé par les tribunaux" alors que le premier a été invalidé et que le deuxième est devant les tribunaux, que lorsque l’on fait des bénéfices, on paye aussi des impôts alors que pour éviter d’en payer en France sur les produits qu’elle vend mais qu’elle fait fabriquer en Pologne ou en Belgique, Unilever a créé une structure financière en Suisse. Par contre Gérard Cazorla ironise sur cette autre assertion du PDG qui dit "nous sommes allé bien au-delà de nos obligations légales" en lui répliquant qu’en effet, telle a bien été le cas lorsqu’il avait envoyé des milices privées pour empêcher les représentants du personnel d’entrer dans leur usine. Enfin il rappelle le "chantage lamentable" auquel ce bon apôtre s’est livré lorsqu’il assénait "si la France ne respecte pas ses lois, il y aura un risque pour les investissements" et les agissements multiples perpétrés avec la complicité du précédent ministre du travail pour empêcher entre autre fait "la publication de la lettre d’observation de la DIRECCTE sur le troisième PSE avant l’audience du tribunal de Marseille". Le journal complétait cet entretien en rappelant les paroles du candidat Hollande qui catégoriquement affirmait alors "Quand une grande firme ne veux plus d’une unité de production et ne veut pas non plus la céder, il faut qu’elle en ait l’obligation pour que les repreneurs viennent et puissent donner de l’activité. Quelque soit mon avenir comme président, ou député, je reprendrais ce texte". Le temps passe et les paroles s’envolent chez les politiciens, faut-il préciser qu’au risque de donner raison à Monsieur Polman qui sait si bien dissocier les paroles à chaud des actes qui les suivent, que l’exécutif à l’issue de sa conférence sociale du mois de juillet "a renvoyé toute intervention sur le sujet à une hypothétique négociation entre partenaires sociaux".

Le 31 août, tout en mentionnant qu’Olivier Leberquier revenait d’un voyage au Vietnam où il était parti pour nouer des contacts sur la base du commerce équitable avec des producteurs d’un thé d’une grande qualité, l’Humanité faisait sa une sur le rendez-vous que les Fralibs devaient avoir le jour même à l’Élysée et leur consacrait un dossier dans ses pages "Évènement". Après 703 jours de luttes, les Fralibs allaient demander au président de tenir ses engagements pour que vive le site et en effet il s’agissait bien d’un événement. L’on comprend du coup la rage du puissant patron d’Unilever, les raisons de son débarquement dans le quotidien de référence de la réaction et du MEDEF (Le Figaro) pour menacer l’exécutif de la France et justifier sa conduite du dossier de cette petite entreprise régionale de 180 salariés. Le scandaleux chantage à l’emploi qu’il a exercé sur la France à cette occasion doit être fermement condamné car enfin, comme se le demandait ensuite l’Humanité, la multinationale va-t-elle pouvoir délocaliser impunément l’entreprise de Gémenos et confisquer une marque industrielle de notre patrimoine nationale  ? "Le pouvoir dans l’entreprise va-t-il pouvoir changer de camp  ?" Mais, l’on reste dubitatif quand l’éditorialiste du journal écrit : "Faut-il preuve plus criante que ce n’est pas à la tête des multinationales mais derrière les machines et les ordinateurs qu’on trouve les acteurs de l’industrie les plus sérieux et les plus passionnés". A-t-il bien compris ce qui était en jeu dans "cette petite entreprise" (clin d’œil au regretté Baschung), car enfin dans cette histoire qui oppose deux conceptions antagonistes du travail, dans cette histoire exemplaire de lutte des classes, ce ne sont pas les valeurs du sérieux et de la passion qui sont à rechercher. De la valeur et de la passion, il y en a des deux côtés, sans aucun doute, mais nous devons surtout comprendre que nous avons à faire à de la cruauté, celle de la logique implacable du profit capitaliste, à de l’injustice, celle qui consiste à jeter les travailleurs comme des kleenex parce qu’ils sont trop chers, et à du mépris. Nous devons le dénoncer. Alors oui face à cela, nous trouvons plus que des acteurs, nous trouvons des travailleurs qui mus par un réflexe de légitime défense trouvent des solutions, font preuve de dévouement, d’engagement, de passion sûrement mais parce que telles ont toujours été les valeurs de la classe ouvrière organisée et consciente et que c’est cela que devrait rappeler l’éditorial d’un journal tel que l’Humanité.

Le soir même de cette visite, Le Monde de l’économie.fr annonçait une table ronde pour la mi-septembre qui aura pour objectif d’ouvrir une phase sur l’avenir de l’emploi et pour relancer l’activité. Cette table ronde, organisée à la préfecture des Bouches-du-Rhône devra examiner l’ensemble des solutions d’avenir concernant le site de Gémenos. Il rapportait que pour les délégués reçus, l’état a les moyens de faire plier le propriétaire Unilever, que des pistes sérieuses existent qui doivent faire l’objet d’un examen approfondi. Qu’ils ont le sentiment que le gouvernement est à leur côté, qu’il analyse les solutions données pour réquisitionner la marque et faire qu’elle reste en France et que ces discutions avec Unilever sont serrées (Rappelons que le groupe a averti dans un communiqué qu’il ne participerait pas à cette réunion si l’objet en était un projet impliquant la marque Éléphant ou des volumes en sous traitance). Libération.fr produisait les mêmes commentaires mais toutefois rappelait sont titre du 20 août, "Fralib le thé meurtrier d’Unilever" dont il semble assez fier. Ce retour de titre n’était cependant pas inutile car il s’agit bien d’une intention meurtrière de la part d’Unilever, d’une intention que seul peut déjouer l’esprit de lutte et la perspicacité des Fralibs bien décidés à ne pas baisser les bras devant l’acharnement patronal.

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Pour terminer cet été de luttes et de controverses politiques et néanmoins lui donner les prolongements nécessaires, les Fralibs seront présent à la fête de l’Humanité les 14, 15 et 16 septembre où ils tiendront un stand dans l’espace du forum social. Ils seront à Vaulx-en-Velin à notre initiative (le réseau "Faire vivre le PCF") le 20 du même mois pour la projection-débat de leur film "Pot de thé Pot de fer". Ce jour-là, Ils seront accueilli le midi par l’UL CGT de Vaulx sur l’esplanade du centre social Charly Chaplin où sera organisé un buffet avec des produits locaux, puis, par le maire de Vaulx-en-Velin qui devrait donner une conférence de Presse à cette occasion et le soir à 19h30 au cinéma "Les amphis" où se tiendra une réception à l’initiative de l’UL CGT après la diffusion du film. Enfin notons que la marie de Vaulx-en-Velin prend en charge l’événement et d’autres s’y associent  : la section du PCF Vaulx, le collectif des précaires et des demandeurs d’emploi... etc

Avec eux nous dirons qu’il faut que soient réquisitionnés les marques et les usines viables, quand les groupes industriels veulent les liquider pour des raisons de rentabilité à visées spéculatives. Il faut qu’une loi soit votée contre les licenciements capitalistes, qui permette la réquisition de leur usine par les travailleurs en cas de fermeture abusive et qu’une véritable politique industrielle sous contrôle populaire soit entreprise. Et puisque Le Che est devenu la figure emblématique de leur combat, reprenons lui ce mot d’ordre lancé pendant la guerre du Vietnam [4] en l’adaptant à la situation présente  : créons non pas un, deux, trois Vietnam mais un, deux, trois Fralib, qu’il en soit créé partout où le capital lance ses raids destructeurs, car comme le dit un des salariés rencontré dans le film : "Il est préférable de se battre et de proposer plutôt que de laisser aller". Dans ce même film l’un d’eux disait aussi "Tous les combats qui ont eu lieu avant le nôtre nous servent. Ils n’ont pas servi à rien. Il nous aident à nous préparer, c’est le pot de fer contre le pot de terre mais c’est faisable". Est ce sérieux  ? Est ce de la passion  ? Je pense en tout cas qu’il s’agit de ce que nous, communistes, appelons la conscience de classe, et je remercie ce camarade pour cette force de caractère et pour sa lucidité. "Tout ça n’empêche pas Nicolas, la commune n’est pas morte"  !

Gilbert Remond

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Voir en ligne : Présentation du film pot de thé pot de fer

[1Ernesto Che Guevara : Soyez réaliste, demandez l’impossible.

[2DIRECCTE : Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi

[3PSE : plan de sauvegarde de l’emploi

[4Créer deux, trois, de nombreux Vietnam, voilà le mot d’ordre. Dans son message adressé, en avril 1967, à la Tricontinentale, organisation de solidarité des peuples du tiers monde, Che Guevara proposait, alors que les États-Unis étaient empêtrés dans la guerre du Vietnam, d’ouvrir d’autres fronts de lutte contre l’ennemi.

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