Un communiqué commun, signé par plus de cinquante collectifs, syndicats, associations dénonce la répression accrue (...)
Il n’y a pas d’issue dans le chaos !
Intervention de Marie-Christine BURRICAND au Conseil National du 1er et 2 juillet
Nous sommes dans une situation extrêmement grave dans tout le pays, nous aurions tort de n’en faire qu’une question de quartiers populaires, c’est toute la société qui craque. La mort du jeune Nahel est révoltante autant qu’inacceptable, je partage la colère et la condamnation. Je rappelle que l’Etat se doit de protéger les mineurs et il était mineur !!! Je partage donc la condamnation d’un acte gravissime qui conduit à l’inculpation du policier incriminé pour meurtre, l’exigence d’un réforme progressiste et républicaine de la police dont la première mission est de protéger la population.
L’émotion était d’ailleurs grande au regard de la mort d’un jeune de 17 ans mais les scènes violentes de ces derniers jours dans de très nombreuses villes, les attaques contre les services publics, parfois même des immeubles d’habitation, ont laissé la place au ras le bol et à la colère, à l’exigence que cela cesse .Les habitants sont très inquiets. Ils veulent que cela s’arrête et ils ont raison. Les communistes et leurs élus sont pleinement mobilisés pour que la situation s’apaise et que les habitants soient protégés.
Notre priorité c’est de se faire entendre et d’agir avec tous ceux qui veulent éviter le chaos et l’affrontement au sein même des populations qui souffrent le plus de cette politique, combattre l’illusion que la violence serait une solution, agir pour une issue et de vraies solutions pour les quartiers. Au moment même où des quartiers s’embrasent, des parents se retrouvent dans les écoles pour les protéger, décident de maintenir les activités prévues pour que la vie continue.
Dans l’agglomération lyonnaise, de très nombreuses villes sont touchées, y compris le centre de Lyon et la Part-Dieu. Les groupes sont extrêmement mobiles. En même temps, dans ma ville de plus de 65000 habitants avec beaucoup de jeunes, le nombre de ceux qui participent à ces actes violents ne dépassent sans doute pas 150.
Nous avions jeudi une réunion de travail sur les quartiers populaires, nous étions 21 et un ton offensif dans cette situation grave ; Nous avons décidé d’un tract pour l’été et de préparer pour la rentrée un livret développant nos propositions pour l’activité dans ces quartiers. L’objectif de recréer des cellules a été fixé.
Je ne suis vraiment pas certaine que la politique de la ville constitue une réponse adéquate à la situation. Elle a d’abord été créée parce que les quartiers classés en QPV souffraient et souffrent toujours d’inégalités terribles, concernant notamment l’accès aux services publics. Si elle permet des projets positifs, elle crée aussi des sentiments d’inégalité dans les communes. Elle ne compense pas les inégalités d’accès à l’emploi et à la formation, les bas revenus le manque d’enseignants, de professionnels de santé... toute la politique ultralibérale des 30 dernières années. Valls, en refusant de reconstruire des logements sociaux là où ils sont détruits, a renforcé les ghettos dans des quartiers de logement sociaux anciens où sont envoyés les plus pauvres. Beaucoup se sentent captifs...
Nous ne pouvons oublier que nous sortons d’un mouvement social sur les retraites qui n’a pu faire céder le gouvernement. Si au plan des fédérations et des sections, des premières discussions on souvent eu lieu pour tirer enseignements de ce mouvement, au plan du conseil national, nous n’avons pas eu de discussion et c’est regrettable.
Notre pays, sa jeunesse ont vraiment besoin d’un projet de société qui porte la justice et l’égalité pour tous, autour du travail et des salaires, de la formation et de l’école. Travaillons à faire vivre ce projet au plus près de la population !