La lutte existe aussi au sein du PCF ; Lénine disait même qu’elle commençait dans le parti... Valère Staraselski est écrivain, et qui plus est, a beaucoup écrit à propos de l’Humanité et de la Fête de l’Humanité. Pour ceux qui ne le connaissent pas, je les laisse s’informer de sa bibliographie disponible sur le net. Il se trouve qu’il est en même temps, membre du PCF à la section de Meaux.

Comme chaque année, il a une place justifiée à la cité du Livre de la fête de l’Huma. Mais cette année, le Directeur de l’Huma lui a signifié qu’il n’y serait pas parce qu’il aurait commis un article dans le Figaro ! Non seulement c’est faux (il est seulement cité comme soutien à Roussel), mais Le Figaro est un vrai journal, et il n’y a aucune raison de clouer au pilori un camarade qui pourrait s’y exprimer... même s’il s’agit d’un journal de droite ! Le gauchisme règnerait-il dans l’Huma ?

Cette chasse aux sorcières laisse un gout amer lorsqu’on sait ce qu’il s’y passe ; par exemple, le responsable de politique internationale de l’Huma, Victor Kamenka, est aussi chroniqueur à LCI, cette chaîne d’infos en continu qui ne fonctionne pas avec des journalistes, mais avec des militants de droite et d’extrême-droite qui ne font que de la propagande au service du capital, de l’OTAN et de la guerre.

En réalité, Valère Staraselski est victime de la lutte politique interne déclarée ouvertement par les aigris qui ont perdu toute crédibilité au 39ème congrès (Huistes+Buffettistes+Laurentistes+Friotistes=18%) et qui cherchent à ne pas perdre définitivement pied au sein du parti en se raccrochant à ce qu’ils peuvent.

Heureusement, les nombreuses interventions de camarades à tous les niveaux, ont obligé la direction de l’Huma à revenir sur sa décision.
PB

Ci-dessous, on peut lire le texte écrit par Bernard Giusti pour la pétition lancée en soutien à Valère Staraselski, ainsi que le courrier de la section de Meaux du PCF, et enfin les remerciements de Valère Staraselski.

Valère Staraselski sur le marché de Meaux (à droite)

Pétition de soutien à Valère Staraselski :

Nous, lectrices et lecteurs réguliers ou occasionnels de l’Humanité comme de la presse d’opinion en général, sommes effarés d’apprendre l’interdiction faite à Valère Staraselski de venir, dans le stand de son éditeur, rencontrer son public, celui de la prochaine fête de l’Humanité.

Interdit dorénavant d’écrire quoi que ce soit dans le quotidien communiste, voici à présent qu’on refuse à son éditeur la présence d’un de ses auteurs au village du livre de la fête de l’Humanité !

Oui, c’est bien en France que cela se produit, et qui plus est à la Fête de l’Humanité, journal communiste !

Qu’a-t-il donc fait pour subir cette brutalité, cette violence inouïe que l’on croyait appartenir, dans notre pays, à un autre temps ? Valère Staraselski est bien connu des lecteurs progressistes tant pour ses romans que pour ses essais et tout particulièrement pour son engagement jamais démenti au service de l’Humanité. Le nombre d’ouvrages réalisés par ses soins, bénévolement, pour ce journal en témoigne largement.

On lui reproche d’avoir écrit dans le Figaro !!! En fait, il y a été présenté, dans un article du 29 avril 2023 « Chez les communistes, la ligne Roussel s’impose ! » comme l’un des intellectuels communistes engagés auprès du nouveau secrétaire national du PCF.

L’article du Figaro en question !

Si cet engagement est, aux yeux de la direction de l’Humanité, une raison suffisante pour être "blacklisté" d’un journal puis interdit du stand de son éditeur, nous considérons la chose gravissime pour le bien-fondé même de ce titre, pour sa pérennité même ainsi que pour l’avenir de cette gauche d’entre-soi !

Nous nous solidarisons pleinement avec Valère Staraselski, par ailleurs auteur de "Au nom de la loi", opuscule de défense de la loi Gayssot qui condamne le révisionnisme sous toutes ses formes, y compris les jeux de mots abjects à la Le Pen ou à la Médine. Pour rappel, Valère Staraselski est également prix Licra de littérature pour son dernier roman paru.

Nous exprimons notre entière solidarité avec Valère Staraselski et condamnons fermement la censure inique dont il est frappé. Nous demandons que les responsables reviennent sur leur décision d’interdire Valère Staraselski de Fête de l’Huma.

Bernard Giusti, écrivain, éditeur (L’Ours Blanc), ancien Secrétaire Général CGT Cochin

Courrier de la section de Meaux du PCF

A Fabien Gay, Directeur du groupe L’Humanité
Nathalie Simonnet, promotion de L’Humanité
Copie au secrétariat du Parti communiste

Le bureau de la section du PCF de Meaux s’étonne des propos tenus par M. Anthony Daguet, Secrétaire général de L’Humanité, à l’encontre d’un de nos adhérents, Valère Staraselski, pour expliquer qu’il ne serait pas invité, cette année, dans la librairie du Village du livre de la Fête de l’Humanité 2023.

En effet, afin d’exclure un auteur, un intellectuel engagé dans la bataille politique du Parti communiste français, de cette librairie éphémère devenue rendez-vous des lecteurs militants de la France entière et lui refuser dorénavant toute possibilité de contribution dans L’Humanité, M. Daguet argue que notre camarade Staraselski a écrit dans le Figaro.

Et quand bien même ! Mais où et Quand ? Car cela est faux, totalement. En revanche, les allégations répandues, elles, sont bien réelles et proprement insupportables et inacceptables !

Nous sommes stupéfaits de tels propos et les condamnons fermement ! Assurant notre camarade de tout notre soutien, nous demandons que cessent ces mensonges. Il s’agit de pratiques d’un autre âge que l’on pensait définitivement révolues. Rappelons juste que ce camarade est, entre autres choses, l’auteur bénévole, avec Roland Leroy, de "Un siècle d’Humanité", de deux éditions de "l’histoire de La fête de L’Humanité" et de nombreuses contributions, articles, chroniques et qu’il a été le rédacteur en chef de la revue "Travailler au futur". Il est, il est vrai, également l’initiateur et le co-auteur de "100 ans de Parti communiste français"…

Que la Direction de L’Humanité choisisse ses chroniqueurs est dans l’ordre des choses, qu’elle décide de ligne éditoriale aussi, qu’elle salisse l’honneur d’un homme parce qu’il est engagé dans le renouveau de son Parti en est une autre que nous ne sommes pas prêts d’accepter.

Le Parti communiste français existe sans L’Humanité, L’Humanité ne peut, jusqu’à ce jour, exister sans les militants du Parti communiste français.

Nous notons qu’il est tout de même frappant qu’aucun des nouveaux adhérents de notre section - 47 depuis novembre dernier - ne lisent ni de près ni de loin L’Humanité, ni ressentent le besoin de le lire !

L’orientation politique de trop nombreux articles en complet décalage avec ce que portent les communistes, la baisse de qualité de l’information, expliquent sans doute, pour une part, qu’une partie des communistes se détournent d’un des plus anciens quotidiens de gauche français.

Nous le déplorons. Nous ne nous en satisfaisons pas. Il est temps que L’Humanité redevienne le grand journal dont les progressistes ont tant besoin dans un moment où les défis immenses demandent pour le moins qu’on ne fuit pas la nécessaire confrontation des idées.

Loin de nier les conditions difficiles dans lesquelles travaille la rédaction, nous redisons notre attachement au journal de Jaurès mais bien sûr également au journal de Vaillant-Couturier, Péri, Cachin, Fajon, Leroy.

C’est du reste tout le sens de ce courrier.
Avec nos salutations fraternelles

Le bureau de la section PCF de Meaux.

Les remerciements de Valère Staraselski

7 sept. 2023 —
Merci ! L’interdiction qui m’avait été signifiée de participer au village du livre sur le stand du cherche-midi à la fête de l’Humanité a été levée ! Je l’ai appris par un coup de fil du chargé des salons du cherche-midi qui me l’a annoncé. Merci à toute celles et à tous ceux qui ont signé la pétition lancée par mon ami Bernard Giusti, auteur et syndicaliste et relayée par Yvan Hart, secrétaire de la section du PCF de Meaux ! Merci, à celles et ceux qui l’ont partagée et qui ont compris qu’il ne s’agissait pas d’un fake bien que cela dépasse l’entendement ! Merci également au courage des responsables politiques qui sont intervenus ! A travers ma personne ou plutôt ma "fonction", ce sont les militants qui retrouvent leur dignité, eux, sans qui ce journal n’existerait pas. L’Humanité a besoin de tous, comme nous avons besoin de ce journal. Les défis sont immenses, de telles pratiques doivent être définitivement bannies. Et, par ailleurs, on ne peut continuer à se contenter de réponses superficielles de gauche face à des arguments superficiels de droite. L’incident est clos. Je, nous, vous le devons. Merci.
Valere Staraselski, le 7 septembre 2023