Eurométropole lyonnaise : les communes dans le viseur !

, par  Marie-Christine Burricand , popularité : 2%

L’affaire de l’Euro-métropole lyonnaise mérite toute notre attention. Le pouvoir PS-EELV fait jouer à notre agglomération le rôle de poisson pilote dans la mise en place d’une étape supplémentaire vers la destruction des acquis de la révolution française par la dictature de l’Union européenne. Par cette opération, l’union Mercier (UMP ex-MODEM) - Collomb (PS) ferait d’une pierre deux coups, en mettant à mal deux héritages de la révolution française, à savoir le département (conseil général) et la commune. Et ce n’est pas anodin si ces deux types d’assemblées locales sont dans le viseur, car elles permettent à des élus de terrain, directement en contact avec les populations, de gérer des territoires à échelle humaine. C’est pourquoi nous publions deux interventions des conseillers généraux de Vénissieux à l’occasion du vote de ce forfait au conseil général. Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a des failles dans le camp d’en face : certains "socialistes" rechignent. C’est le signe que la lutte, avec un parti en ordre de marche (sic), pourrait être payante...

Lepcf.fr


Euro-Métropole : du Mille-feuille à l’ « Étouffe-chrétien »

Lundi 10 décembre 2012

Une semaine après leur annonce, la volonté de passage en force de Gérard Collomb, Président du Grand Lyon et Michel Mercier, Président du Conseil général du Rhône, pour l’Euro-Métropole se confirme.

C’est ainsi qu’au Conseil Général, à la prochaine séance publique du 21 décembre, Michel Mercier met aux voix un rapport concernant la création de l’Euro-Métropole Lyonnaise. Dans ce rapport, il confirme trois points essentiels du projet :

- L’Euro-Métropole aura toute les compétences du département
- Elle sera dotée d’une partie des compétences de la Région, notamment l’économie
- Elle sera amenée à aspirer certaines des compétences des communes

La concertation accouche d’une souris : une commission composée de tous les groupes politiques pour suivre et piloter la mise en place de la nouvelle organisation. Nous demandons un grand débat avec l’ensemble des élus locaux, les partenaires associatifs, institutionnels, les salariés et leurs représentants et les populations.

Dans le même temps, Gérard Collomb commence à dire que l’Euro-Métropole peut être amenée à s’élargir. Il lorgne déjà sur la communauté des communes de l’est lyonnais et pourquoi pas sur le canton de Condrieu le plus au sud du Rhône.

S’achemine-t-on vers une Mégalo-Métropole débordant sur l’Isère et l’Ain, voire la Loire ?

Qui peut imaginer que le Département annoncé, taillé sur mesure pour Michel Mercier et sa majorité, survivrait longtemps dans ce grand chambardement des territoires de la République ?

Maryse Lebranchu, Ministre de la décentralisation, veut nous faire croire qu’il n’y a pas d’avant–projet de loi. Pourtant, c’est bien un avant-projet qui circule et dont chacun peut prendre connaissance sur le site de la Gazette des communes. La comparaison avec le projet de loi de 2010 de Nicolas Sarkozy est édifiante puisque sur les Métropoles on croirait un copié-collé.

Le mille-feuille français a beaucoup été critiqué. Aujourd’hui, c’est un « étouffe-chrétien » qui s’annonce face auquel les citoyens et les élus locaux ne pèseraient pas bien lourd.

De qui se moque-t-on ? Derrière les arguties techniques, il y a la volonté de remettre en cause le socle Républicain et l’égalité de traitement des citoyens sur tout le territoire.

Ce n’est pas l’intercommunalité dont le développement est indispensable aujourd’hui qui est au cœur de ce projet mais bien son contraire : la centralisation des pouvoirs et des moyens financiers et économiques entre les mains de quelques décideurs qui jouent la concurrence entre les territoires. L’absorption du Département par le Grand Lyon n’est qu’une étape pour aller plus loin dans ce sens.

Il est d’ailleurs étonnant que dans cette affaire, les emprunts toxiques du Département, comme les 148 millions de dettes de l’État concernant le RSA soient passés sous silence, preuve que les besoins des populations ne sont pas à l’origine de ce projet.

Nous n’allons pas accepter aujourd’hui ce que nous refusions lorsque Nicolas Sarkozy était au pouvoir et nous nous engageons à créer les conditions de l’information la plus claire possible pour les citoyens concernant les projets de réorganisation du territoire national et leurs enjeux.

Dans tous les cas ce sont les citoyens qui doivent décider de l’avenir du Département du Rhône et de l’agglomération lyonnaise, si nécessaire au travers d’une consultation de type référendum.

NB : « Étouffe-chrétien » : Très nourrissant, bourratif au point d’être indigeste.

Marie-Christine Burricand, Conseillère générale du canton de Vénissieux sud

Christian Falconnet, Conseiller général du canton de Vénissieux Nord


Eurométropole lyonnaise : les communes dans le viseur !

Mercredi 26 décembre 2012, par mcb

La dernière séance publique de l’année, ce 22 décembre au Conseil général, a été le lieu d’interventions nombreuses sur l’Eurométropole lyonnaise.

Michel Mercier mettait au vote une délibération précisant les objectifs de l’Eurométropole et actant la mise en place d’une commission de pilotage pour le transfert des compétences du département au Grand Lyon.

Bernard Catelon, conseiller général de Condrieu apparenté socialiste, a voté contre ce rapport, disant son désaccord profond de la coupure en deux du département du Rhône.

Nous avions décidé avec Christian Falconnet (CG de Vénissieux Nord) et Martial Passi (CG de Givors) de refuser de prendre part à ce vote pour souligner son caractère illégitime puisque Michel Mercier met en œuvre une loi qui n’a pas encore été votée au parlement. Une première qui montre le caractère anti-démocratique de l’affaire ! et ce n’est pas une commission de pilotage que nous voulons mais une commission du débat qui lance une grande réflexion publique associant les citoyens. L’idée d’un référendum est avancée par plusieurs.

Si la très grande majorité des élus du CG ne se sont pas opposés à la Métropole, l’enthousiasme n’était pas au rendez-vous. Inquiétudes sur le devenir des compétences sociales du département, sur le devenir des communes, sur le caractère antidémocratique de cette nouvelle entité se sont largement exprimées. Mais il est bien difficile de remettre en cause les choix des "patrons" Mercier et Collomb, n’est ce pas ?

Les interventions des partisans affirmés de l’Eurométropole ont l’avantage de mettre en lumière les objectifs réels de cette construction à la mode lyonnaise. A l’instar de Michel Mercier qui annonce cash les possibles absorptions de communes et de la compétence économique de la région, Jean-Jacques Pignard s’est fait le chantre d’une évolution des institutions qui verraient disparaître la commune, le département et finalement la Nation au profit des métropoles, grandes régions, et Union européenne.

Ce type de prophétie devrait ouvrir les yeux de ceux qui ne veulent voir dans l’Eurométropole qu’une nouvelle instance technique de coopérations intercommunales. Qui peut croire que ce sont les compétences du département, pour l’essentiel, sociales, qui intéressent Gérard Collomb ?

Les déplacement nombreux de la ministre Lebranchu à Marseille, où l’Eurométropole ne passe pas, sont éclairants. C’est le redécoupage du territoire national qui est en marche, conduit par un gouvernement socialiste qui fait le choix de l’Union européenne plutôt que de la nation, s’inscrivant ainsi dans les pas de la réforme de 2010 de Sarkozy. Le services publics, la décentralisation, la coopération intercommunale ne sont pas le moteur des projets annoncés qui visent d’abord à mettre en concurrence des territoires qui devraient être solidaires.

Il s’agit bien d’un débat national et les citoyens doivent avoir leur dernier mot. Quel avenir pour notre république ?

Marie-Christine Burricand, conseillère générale de Vénissieux Sud

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    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).