Chère Danielle,

Je suis particulièrement surprise de découvrir le courrier envoyé par le collectif d’animation aux membres du parti communiste dans le Rhône. Je suis surprise car les propos tenus dans ce courrier ne sont pas, selon moi, fidèles aux discussions qui ont eu lieu lors des conférences départementales et nationales.

Je ne comprends pas qu’un tel courrier puisse être envoyé depuis la fédération sans qu’il ne soit le reflet des débats organisés lors des Conseils départementaux et lors de la conférence nationale.

Il me semble que les collectifs d’animation ont pour rôle d’animer la vie de la fédération. Ce courrier montre à quel point il en est autrement. Car non, ce courrier ne pose pas objectivement les termes du débat et du choix qui s’offrent aux communistes pour préparer sereinement la période à venir.

La manipulation est à peine déguisée et de très mauvaise qualité ! Qui souhaitez-vous tromper avec ces basses manœuvres ? En toute sincérité, penses-tu que le parti sorte grandi de ces pratiques ? Je trouve l’argumentaire faible et malhonnête ! Malhonnête car les arguments d’André Chassaigne sont bafoués. J’étais présente à la conférence nationale et j’ai écouté Chassaigne. Il a expliqué les raisons de son maintien et je trouve inadmissible que cela ne soit pas retraduit dans ce courrier. Si l’on considère que les camarades sont des menteurs alors je me demande ce que je fais dans une telle organisation. Il est sous-entendu dans ce courrier que Chassaigne est soit un liquidateur non avoué du Front de Gauche, soit la marionnette de Gerin. Selon moi, la réalité est toute autre. Le camarade Chassaigne défend une certaine conception du front de gauche et il est de la responsabilité des dirigeants fédéraux de donner à voir son analyse.

Il va falloir arrêter de prendre les camarades pour des imbéciles et accepter le débat car il est légitime et non mal venu. Pourquoi êtes vous gênés par le fait que des communistes s’interrogent sur le type d’organisation politique à construire, sur la stratégie à adopter, sur la souveraineté des militants ?

Je déplore le fait que le débat ne soit pas à la hauteur des enjeux. Jouer sur la culpabilisation des communistes n’aide pas à poser sereinement les implications de telle ou telle stratégie.

J’espère très sincèrement qu’une explication honnête sera apportée à ce courrier pour enfin respecter la souveraineté des militants et le débat politique.

Fraternellement,

Edith Chagnard-Peillard