D’une alliance électorale à un mouvement populaire ?

, par  Gilbert Remond , popularité : 4%

Le chanteur Ridan qui prend parti et se produit pour Mélenchon, s’explique dans cet article sur les raisons de son soutien et de son engagement pour le Front de gauche. Selon lui Mélenchon "réveille la société".

Pour ma part, je ne pense pas qu’il faille comparer la société a une belle au bois dormant que viendrait réveiller ce charmeur de Mélenchon qui tel un prince viendrait lever le sortilège dont nous étions tous la victime. Ce serait d’ailleurs contraire au projet d’une sixième république et de sa constituante. En revanche en proposant au peuple une marche pour en lancer l’appel, tout en le replaçant face à son histoire, au souvenir des bastilles d’hier et à son pouvoir de les culbuter, Mélenchon et le Front de gauche lui remet/nous remet en main son destin/notre destin de peuple révolutionnaire bâtisseur d’universalité.

Ici Ridan qui sait prendre sur ces gestes des risques et qui estime qu’"être artiste ce n’est pas faire deux actions caritatives dans l’année", n’oublie ni les banlieues et leurs émeutes de 2005 comme trop de candidats de cette campagne, ni les sidérurgistes de Mittal dont l’accueil avec des gaz lacrymogènes au siège de campagne de Sarkozy lui font penser "que la France a de plus en plus des allures de totalitarisme libéral" (ce qui suppose des résistances concrètes et une volonté politique de s’attaquer clairement à ses fondations comme à ses fonctions que nous savons être dans la propriété des moyens de production).

"Je m’engage -nous dit-il- surtout pour les gens qui suivent le Front de gauche, cette masse qui peut enrayer la mécanique d’un air ambiant nimbé de fanatisme et de résignation". Il s’agit bien de la politique de masse.

Certes, la culture peut elle aussi ouvrir sur une volonté insurrectionnelle. Elle est insurrection, assurément dans un pays ou le chef de l’état met les rieurs de son côté en disant l’ennui que lui procure la princesse de Clèves, et où les émissions de télévisions sont conçues pour dégager des parts de cerveaux disponibles pour la fureur marchande.

Cette prise de position de Ridan me convient, car en effet ce n’est pas le Front de gauche qu’il faut soutenir ou rallier mais le mouvement qui commence à s’agréger autour de lui, ce mouvement qui, latent, ne demandait que l’occasion de s’exprimer, parce qu’il cherchait depuis un moment un cadre pour se structurer et rebondir, pour redevenir la force impétueuse qu’il a déjà su prendre, renversant tout sur son passage, et non pas seulement une table comme le disent les candidats de la continuité et du renoncement, qui pour engranger les captations de tendance, rêvent de faire main basse sur la volonté populaire, sans toutefois se rendre compte qu’ils sont déjà embarqués sémantiquement et trahis dans leurs formulations par l’exigence qui monte : renverser ce système et la table de négociation en trompe l’œil qui ne vise qu’à toujours davantage nous asservir !

C’est bien cela que "les dizaines de milliers de manifestants de dimanche sont venus dire, repartant avec d’avantage de convictions, parce qu’ils en ont éprouvé la force et que les urnes puisant dans leurs luttes, ils iront poursuivre l’écriture de ce qui a été interrompu par la contre révolution libérale de ces dernières décennies et n’en déplaise a monsieur Hollande ce "charivari" a déjà plus de chance de bousculer les privilèges que ses causeries policées entreprises sagement avec les gens de la culture établie. Mélenchon et le peuple à la Bastille, Hollande au cirque d’hiver et Sarkozy à la foire de Lyon la même journée n’est-ce pas en soi une annonce politique, un symbole ?

En effet le risque vaut la peine d’être pris, car le peuple est difficilement contrôlable lorsqu’il s’élance "a l’assaut du ciel"et fou serait celui qui le regarderait passer parce qu’il existe des raisons d’être critique et de rester éveillé. N’était-ce d’ailleurs pas une telle posture qu’avait adopté Marx vis-à-vis de la commune ! Position critique exercée et exprimée mais solidarité active avec le mouvement en cours.

Gilbert Rémond

Voir en ligne : Ridan : Mélenchon réveille la société - Libération

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