Qui sont les « Konzern » en 2017 ?

Joyeux Noël ! Si vous avez un cadeau à faire (quelqu’un à qui vous voulez du bien), et qui le mérite ! Choisissez le dernier prix Goncourt "L’ordre du jour" de Eric Vuillard.
D’abord cet écrivain-cinéaste est né à Lyon en 1968 (une année contestataire), et son livre, petit format, 156 pages, est un petit bijou ! Les médias n’en ont pas trop parlé. Pardi, le sujet n’est pas dans l’air du temps, où le MEDEF gouverne de concert (j’allais dire de konzern) avec Macron.

"L’ordre du jour" évoque avec précision le 20 février 1933 en Allemagne : au Berghof, les « vingt-quatre pardessus, marron ou cognac » vont décider du sort du monde sous la pression d’Hitler (« le fürher attirait les autres par une force magnétique » dira Schuschnigg [1]) en signant l’accord des participants : ils vont financer le parti d’Hitler et accepter sa politique d’annexion de l’Autriche etc.

On trouve les noms de Krupp, Thyssen, Bosch, I.G Farben dans les signataires. Annie Lacroix-Riz, éminente historienne, trouve l’auteur « talentueux » et pense que « l’ouvrage mérite d’être lu », malgré quelques réticences.
On peut lire ou relire en même temps le livre de cette historienne "Industriels et banquiers sous l’occupation" aux éditions Armand Colin.

En ayant les deux livres en main, je me suis demandé : si une guerre mondiale avait lieu aujourd’hui, les « Konzern » ne seraient-ils pas les mêmes, ou leurs descendants, produits de fusions capitalistes ? La liste du CAC 40 apporte beaucoup de réponses à la question.

Bonne lecture ! Et bon Noël !

Mireille Popelin

[1Schusschnigg, le successeur de Dollfuss, chancelier autrichien assassiné par les nazis autrichiens.

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