Le vice-président de la DOUMA russe sur BFMTV... à écouter absolument !

, par  Gilles Mercier

Le 29 novembre 2022 à 14:21, par Gilles Mercier En réponse à : Le vice-président de la DOUMA russe sur BFMTV... à écouter absolument !

1°) « La Russie a combattu l’occident dans deux guerres. La première s’est terminée à Paris, la deuxième à Berlin. Oui, nous irons jusqu’à Kiev »
Mais c’est une réécriture de l’Histoire.
La première guerre mondiale était une guerre impérialiste. L’occident n’a pas attaqué la Russie. Le conflit était entre les empires centraux d’une part la France la Grande Bretagne, la Russie, puis les USA d’autre part.
Les bolchevicks ne se reconnaissaient nullement dans ce conflit.
La seconde guerre mondiale est aussi une guerre impérialiste mais d’une autre nature. Contrairement à la précédente, le militarisme allemand s’est bâtit sur une idéologie raciste de supériorité d’une partie du genre humain vouant les autres à l’extermination ou au statut d’esclaves. Le capital allemand a favorisé les groupes porteurs de cette idéologie, car elle lui permettait de combattre le très puissant PC allemand et d’engager l’Allemagne dans une stratégie de réarmement justifiée par l’humiliation du traité de Versailles et l’occupation de la Sarre.
Les bourgeoisies françaises et anglaises ont cru utiliser le militarisme allemand pour le tourner vers l’URSS. Le vainqueur d’une guerre entre l’URSS et l’Allemagne en sortirait affaibli et ce qui donnerait l’occasion à la Grande Bretagne et à la France d’éliminer le vainqueur. C’est le sens de la politique dite d’apaisement matérialisé par les accords de Munich. Les bourgeoisies britanniques et françaises avaient beaucoup de sympathies pour l’idéologie inégalitaire des nazis. L’Allemagne était un exemple en ayant liquidé le mouvement de lutte des salariés.
Mais toute la bourgeoisie britannique n’était pas sur la même ligne. Une partie d’entre elle avait compris que le conflit avec l’Allemagne était inévitable et qu’il fallait en finir avec la politique d’apaisement. Cette ligne c’était celle de Churchill et de la guerre à outrance avec l’Allemagne.
Pour Staline qui ne tenait pas compte de ses services de renseignements (Sorgue, l’Orchestre Rouge, Starkyna) l’adversaire restait l’Angleterre. C’était la raison du Pacte Ribbentrop-Molotov.
S Tolstoï dit bien l’Occident et non l’impérialisme US et ses alliés. Les mots ont un sens. Il s’agit donc d’un conflit de civilisation. C’est d’ailleurs la trame des discours de V Poutine. Il est sur la même longueur d’onde que Samuel Huntington et son concept du Choc des civilisations. C’est l’Occident dégénéré qui s’en prend à la civilisation russe millénaire.
2) a) Donc pour l’ultranationaliste S Toltoï, les territoires annexés font partie de la Russie. Le vote s’est déroulé dans des conditions invraisemblables. Mais cela ne le gêne nullement ! Il rêve tout haut de multiplier de genre de référendum partout où l’armée russe progressera. Il s’agit bien de dépecer l’Ukraine ! Si cela n’est pas de l’impérialisme !
L’Alsace et la Lorraine ont appartenu pendant des siècles au Saint Empire Romain Germanique, pourquoi ne regagneraient elle pas l’Allemagne, leur mère patrie ? C’est au nom de cette idéologie irrédentiste que la Prusse les a annexés en 1871. La raisonnement de la Russie est du même acabit ? Les russophones d’Ukraine dans leur immense majorité se considèrent ukrainiens et non russes. Si ce n’était pas le cas, la guerre aurait pris une toute autre tournure.
Les événements ne se sont pas déroulés comme il l’espérait. Kherson qui faisait partie de la Mère Patrie pour toujours a été abandonné. L’armée russe est en incapacité de reprendre l’offensive. Elle a montré de profondes lacunes qui la réduisent à mener une guerre d’attrition. Kiev n’est pas prête des prise !
b) Il affirme que la Russie n’utilisera l’arme atomique que si le territoire de la RFR est menacé. Mais, avec l’annexion, 20% du territoire ukrainien font partie de la Russie ! Il affirme aussi que les pays qui possèdent l’arme atomique ne peuvent être vaincus. Donc l’Ukraine pays souverain devrait accepter l’annexion de 20% de son territoire au risque de « contraindre » la Russie à utiliser l’arme nucléaire.
Autrement dit si l’armée russe n’est pas capable de maintenir les oblasts annexés dans le giron de la Russie, l’arme nucléaire sera utilisée, car la défaite est inenvisageable.
La Russie est dans une impasse militaire. Elle s’est fourvoyée en pensant que l’armée ukrainienne et l’Etat Ukrainien allaient voler en éclat et que l’opération spéciale allait une promenade de santé. Le peuple ukrainien est derrière son gouvernement et son armée. Elle n’est plus capable d’inverser le cours des choses si ce n’est par une guerre d’attrition en privant l’Ukraine de toutes ressources énergétiques et par la fuite en avant du recours au chantage à l’arme nucléaire.

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