Shampoings « Ushuaïa » : la machine à cash de Hulot

Dans son édition de mercredi, le Canard Enchaîné révèle les recettes lucratives de « Eole », la société de Nicolas Hulot qui commercialise les shampoings et gels douches « Ushuaïa ».

Et si, à peine nommé au gouvernement, Nicolas Hulot avait dû quitter son poste ? L’hypothèse est soulevée par le Canard Enchaîné, ce mercredi, qui a enquêté sur les business lucratifs du tout nouveau ministre de la Transition écologique. Jusqu’à son arrivée aux affaires, Nicolas Hulot présidait encore « Eole », une société alimentée par les royalties des ventes des produits estampillés « Ushuaïa » (gels douches, shampoings...). La marque détenue par TF1 a cédé sa licence à des grandes entreprises comme les opticiens Atoll ou L’Oréal. Avec à la clé des contrats juteux pour la chaîne de télévision et son ancien animateur vedette. De 113.000 en 1992, « Eole » a vu ses gains grimper à plusieurs centaines de milliers d’euros dans les années 2000. Une véritable machine à cash pour le principal bénéficiaire de l’entreprise : Nicolas Hulot qui en est le seul salarié et en possède 99.9% des parts.

Au total, c’est près de 3 millions d’euros que la société aurait accumulé en fonds propres. Un pactole auquel il faut encore ajouter le salaire que se verse Nicolas Hulot -290.000 euros en 2013- et les dividendes qu’il perçoit (66.000 euros). Au-delà de l’argent, la réactualisation des statuts de la société en juin dernier interroge : Eole a désormais pour objet « la promotion (...) de l’image de Nicolas Hulot », mais également le « conseil en relations publiques et en communication sous toutes ses formes » ou « l’animation de conférences ». Un potentiel conflit d’intérêts ? Le ministre dément : « Je n’ai jamais donné de conférences rémunérées ni joué les consultants. Toutes les recettes d’Eole proviennent des produits Ushuaïa et de droits d’auteurs sur des livres ». Nicolas Hulot a tout de même du démissionner de la tête de sa société sur conseil de l’Elysée, d’après le Canard Enchaîné. Le 16 mai dernier, il a abandonné la gérance d’Eole et transformé la SARL en société par actions simplifiées. Mais il continue d’en percevoir les dividendes.

Des shampoings pas vraiment écolos...

Ironie du sort, les produits « Ushuaïa », qui font la fortune du ministre de la Transition écologique, ne sont pas particulièrement recommandables pour la planète. Au contraire. Comme le rappelle Le Canard Enchaîné, Greenpeace a placé en 2006 les produits de la marque « Ushuaia » sur la « liste rouge » des produits chimiques dangereux. Il y a un mois, c’était le magazine « 60 millions de consommateurs » qui épinglait trois produits de la marque, dont un gel douche contenant « un grand nombre de colorants susceptibles de provoquer des allergies » et un déodorant renfermant du benzyl salicylate, une substance soupçonnée d’être... un perturbateur endocrinien.

Paru sur le site Challenges.fr le 05.07.2017

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