Le FN ou le CNR et la sortie du capitalisme

, par  Rdescartes

Le 19 juillet 2013 à 15:00, par Descartes En réponse à : Le FN ou le CNR et la sortie du capitalisme

Le plus sûr des moyens pour y parvenir, ne devrait-il pas être celui de la reconstruction d’un véritable parti communiste, d’un parti communiste qui ne se donnerait pas pour seul horizon celui d’un programme limité dans son application aux cadres construits par le capitalisme, mais qui en permette la sortie  ?

Vous y croyez vraiment ? Pensez-vous vraiment qu’à court et moyen terme il y a la possibilité de reconstruire un « véritable parti communiste » en mesure de représenter politiquement les couches populaires ?
Mon papier, que vous qualifiez un peu vite de « fasciste » et autres adjectifs pris dans la panoplie du terrorisme intellectuel, ne fait que poser une question : dans la situation politique actuelle marquée par l’incapacité totale de la gauche, qu’elle soit « sociale-libérale » ou « radicale », à prendre en considération les intérêts de l’électorat populaire et par conséquent un glissement de l’électorat populaire vers le Front National, quelle doit être la position des progressistes - et pas seulement des communistes - envers ce parti ? C’est une question qui n’a, en elle même, rien de « fasciste ». Et ce n’est pas ma faute si une réponse semble s’imposer plutôt qu’une autre.

Contrairement à vous, je ne crois pas que l’avenir soit dans la politique groupusculaire, celle qui consiste à attendre patiemment que la situation permette aux « purs » d’arriver au pouvoir tout seuls pour appliquer toute leur politique, et rien que leur politique. Dans une société complexe, cela ne se passe jamais comme ça. Au mieux, on arrive à former des alliances qui permettent d’arriver au pouvoir pour appliquer des programmes de compromis. Et encore, en tenant compte des réalités lorsque celles-ci contredisent l’idéologie. Lénine n’a pas agi autrement : il a recherché l’alliance avec les social-révolutionnaires en 1917 et est revenu sur les mesures les plus révolutionnaires pour rétablir un capitalisme d’Etat avec la NEP. Et si Lénine l’a fait, pourquoi pas nous ?

Un « véritable parti communiste » ne peut se contenter de proposer un un « horizon » lointain. Il lui faut aussi, pour conquérir la confiance des masses, proposer des choses à faire ici et maintenant, « dans les cadres imposés par le capitalisme ». Si le PCF est devenu en 1945 un grand parti populaire, c’est parce qu’il a su faire cette synthèse entre une vision eschatologique du socialisme et une politique réaliste d’alliance plus ou moins assumée avec les jacobins de droite. Il n’y a pas de « véritable parti communiste » sans une « véritable » analyse du réel. Penser qu’on peut se contenter de slogans, de qualifier de « fasciste » tout ce qui bouge ou pose des questions gênantes me paraît une illusion dangereuse.

Pour ceux que l’article commenté intéresse, vous le trouverez ici.

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