La lettre de novembre 2013

, par  Jacqueline Roussie , popularité : 2%

Le premier novembre 2013

Monsieur le Président Obama

The White House, 1600 Pennsylvania Avenue N.W., Washington DC 20500 USA

Monsieur le Président,

Nous voici en novembre 2013, et les quatre cubains Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, et Ramón Labañino ne sont toujours pas libérés.

Je m’interroge souvent sur les raisons de leur arrestation le 12 septembre 1998. Les services du FBI avaient repéré dès 1996 les agents du réseau Avispa, mais se gardaient bien de les arrêter, car ils infiltraient les milieux mafieux de Floride et fournissaient des renseignements précieux au FBI.

C’est sous la présidence de Bill Clinton qu’ils ont été arrêtés par Hector Pesquera. A cette époque, Bill Clinton était englué dans l’affaire « Monica Lewinski, et l’arrestation des membres de ce réseau a donné lieu à un véritable « show » publicitaire dans le monde entier. Je me souviens des émissions de télévision en France où sur toutes les chaines il n’était question que de cette « arrestation des espions cubains ». Fallait-il détourner l’attention de la population des États-Unis et du monde de ce « monicagate » ?

Quand les agents Cubains ont appris en avril 1998 que des attentats étaient en préparation contre des avions desservant Cuba, les autorités Cubaines ont alerté le gouvernement des États-Unis. Curieusement, le portoricain Hector Pesquera est arrivé à Miami un mois plus tard. C’était un agent de la CIA très lié avec les milieux de la mafia cubano-américaine de Floride. En juin 1998, les autorités cubaines remettaient à une délégation du FBI venue à La Havane, tous les documents permettant d’arrêter les terroristes.

Hector Pesquera à Miami, avait alors joué des coudes pour se faire nommer à la tête du FBI de Sud Floride. Il est arrivé à ses fins en septembre 1998, et dix jours plus tard il faisait arrêter les Cubains.

Hector Pesquera, restera à la tête du FBI jusqu’en 2003. Au moment où il mettait toute son énergie à s’occuper des Cubains, il fermait les yeux sur les agissements suspects des quatorze membres d’Al Quaida qui prenaient des cours de pilotage à l’aéroport d’Opa-Locka à deux pas de son bureau. Ces piètres élèves, aux dires de leurs professeurs, ont pourtant fait des prouesses, le 11 septembre 2001. Ils ont même fait s’écrouler la tour 7 du W T C… sans l’avoir touchée ! Mais ceci est une autre histoire, et la traductrice Sibel Deniz Edmonds vous en dirait plus si elle n’avait pas été contrainte au silence. C’était sous la présidence de votre prédécesseur George W. Bush.

Revenons à Hector Pesquera. Un assassinat du Président Fidel Castro devait avoir lieu en 1997 durant le Sommet Ibéro américain, sur l’Île vénézuélienne Margarita. Cet attentat avait échoué, car le yacht de José Antonio Llama, transportant commando et matériel destinés à ce magnicide avait été arrêté par les garde-côtes alors qu’il mettait le cap vers l’île de Margarita. L’arsenal trouvé à son bord n’était pas celui de paisibles pêcheurs et les « hommes d’équipage » avaient été arrêtés. José Antonio Llama et les membres du commando avaient été acquittés en 1999, « faute de preuves », par un jury complaisant. Le témoignage d’ Hector Pesquera au cours de leur procès, n’était pas étranger à cet acquittement.

Un autre attentat contre Fidel Castro avait été planifié pour le Sommet Ibéro américain de l’an 2000, à Panama cette fois. Le terroriste notoire Luis Posada Carriles, avec l’aide de trois complices, avait projeté de faire sauter l’amphithéâtre de l’université de Panama où devait intervenir le Président Cubain. Un effroyable carnage avait pu être évité de justesse. Posada Carriles et ses complices avaient été arrêtés puis condamnés à Panama. En 2006, la journaliste nord américaine Ann Louise Bardach a révélé que l’agent du FBI l’Ed Pesquera, fils d’Hector, avait donné l’ordre, en août 2003, de passer à la broyeuse tous les documents originaux du dossier de Posada Carriles conservés dans les locaux du FBI de Miami. C’était peu avant le jugement de ce dernier à Panama. Les tribunaux exigent en effet les originaux des documents, et non des copies ou des fac-similés.

Après huit années de prison à Panama, Luis Posada Carriles et ses complices ont été graciés par la présidente panaméenne Mireya Moscoso six jours avant la fin de son mandat présidentiel, en 2004. Hector Pesquera a quitté ses fonctions de chef du FBI de Sud Floride en décembre 2003. En avril 2004 il dirigeait le BTS (Border and Transportations Security) autonome de Floride. Il contrôlait donc l’accès de tous les ports de Floride. C’est ainsi que Luis Posada Carriles a pu, sans être inquiété, rentrer clandestinement à Miami à bord du crevettier « la Santrina » à la mi-mars 2005.

Hector Pesquera occupera ce poste au BTS jusqu’au 26 mars 2012, date à laquelle il a été nommé pour un an, surintendant de la Police Portoricaine. Il vient d’être reconduit dans cette fonction il y a deux mois, à la surprise générale.

Monsieur le Président, quand on fouille un peu l’histoire des Cinq, et celle de l’officier du FBI qui les a arrêtés, on ne peut que comprendre que ces Cubains sont des prisonniers politiques. Vous devez libérer au plus vite les quatre qui sont encore emprisonnés.

Ne croyez-vous pas que l’heure est venue de normaliser vos relations avec Cuba pour le plus grand bien de vos deux pays ?

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie
64360 Monein (France)

Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Kathryn Ruemmler et à Messieurs Joe Biden, John F. Kerry, Rand Beers, Harry Reid, Eric Holder, Denis MacDonough, Pete Rouse, Rick Scott et Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France.

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