L’urgence en Haïti : sortir du colonialisme !

, par  pam , popularité : 1%

En 2005, le collectif Utopies avait organisé une rencontre au cinéma Gérard Philipe autour du film « The Agronomist », évoquant la vie Jean Dominique, journaliste haitien qui sera assassiné en 2000. Le texte proposé alors garde toute son actualité dans le drame que vit ce peuple, drame honteusement exploité par le pire de notre monde moderne, l’alliance entre militaires, médias et ONG.

Dans le débat, un étudiant haïtien en France avait déjà exprimé les plus grandes critiques sur « l’aide humanitaire » qui accompagnait les restructurations décidées par le FMI. Un militant anticolonialiste ayant vécu en Haïti témoignait du comportement de touristes d’ONG installées dans des hôtels occidentaux de bord de mer et se déplaçant en 4x4 sécurisé compte tenu de la violence existante.

Si bien entendu, il faut organiser la solidarité avec Haïti, il faut aussi dire clairement que moins les pays du G8 joueront un rôle dirigeant dans la reconstruction, mieux les Haïtiens se porteront.

Invitation au débat de 2005

La nature ou des hommes, Haïti nous semble d’abord le
lieu de tous les malheurs humains. Tornades, dictatures,
violences des macoutes puis des chimères, les médias
présentent un peuple martyr, mais immature, incapable
d’indépendance... que les grandes puissances américaines
et françaises doivent sécuriser...

Pourtant, il y a 2 siècles, ce pays le premier se libérait de
l’esclavage dans la foulée de la révolution française avant
que Napoléon ne tente de le rétablir puis se fasse battre par
l’armée d’esclaves noirs créée par Toussaint Louverture qui
avait déjà défait militairement la grande Espagne et la noble
Angleterre ! Première victoire anticoloniale...

Pourtant après des décennies de la dictature féroce des Duvalier aux ordres du puissant protecteur américain, le peuple Haitien se libère une nouvelle fois en 1986, et élit en 1990 Aristide, le président des pauvres.. Jean Dominique, un journaliste haitien, pourchassé, exilé, devient le symbole des luttes des paysans, leur porte-parole avec sa radio... Il est assassiné en avril 2000 après la réélection de Aristide, 4 ans avant le retour des troupes US et françaises...

 1804 Indépendance d’Haïti
 1934 Départ des troupes américaines, mais pas de la CIA !
 1956 Coup d’Etat de « Papa Doc » qui gouverne avec les volontaires de la Sécurité nationale (« tontons macoutes »)
 1968 Jean Dominique prend la direction de Radio Haïti Inter.
 1971 Jean-Claude Duvalier (Bébé Doc) succède à son père et devient président à vie à l’âge de 19 ans.
 1980 Premier exil de Jean Dominique.
 1986 La pression populaire force
Jean-Claude Duvalier à fuir Haïti et Jean Dominique rentre d’exil.
 1990 Première élection libre organisée en Haïti : Jean-Bertrand Aristide est élu
président.
 1991 Le général Raoul Cedras renverse le gouvernement Aristide qui s’exile. Nouvel exil de Jean Dominique. Le gouvernement américain refoule les haïtiens qui tentent de fuir par voie maritime.
 1993 Signature d’un accord entre Aristide et Cedras sous la pression internationale
 1994 Cedras met fin à l’accord, les troupes américaines interviennent pour permettre le retour d’Aristide. Jean Dominique rentre en Haïti.
 1995 René Préval est élu président.
 2000 Second mandat d’Aristide. 3 avril, assassinat de Jean Dominique devant sa station de Radio.

Haiti:du colonialisme à l’impérialisme
Cinéma Gérard Philipe, Vénissieux
Mardi 1 février 2005à partir de 19 heures
 livres, rencontres, expos photos, buffet
 Introduction sur l’histoire d’Haiti de Yvon Saint-
Martin, étudiant haitien
 20h : film « The Agronomist » de Jonathan Demme
 22h : débat
 lecture de Francis Combes, poète français auteur
d’une anthologie de la poésie haitienne

Le FMI et la Banque mondiale ont imposées dans les années 90 la levée des barrières commerciales, ouvrant le marché local à l’affluence des surplus agricoles américains, riz, sucre et maïs, entraînant ainsi la destruction de toute l’économie paysanne.

Les Gonaïves, qui, avec ses vastes rizières, était la région par excellence de la production du riz à Haïti, s’est retrouvée plongé dans une faillite générale. A la fin des années 90, la production locale de riz, à Haïti, a été réduite de moitié et les importations de riz des Etats-Unis comptaient pour plus de la moitié des ventes locales de riz. La population paysanne locale était ruinée et le prix du riz augmenta dans des proportions phénoménales. En l’espace de quelques années, Haïti, un petit pays très pauvre des Caraïbes, était devenu le quatrième importateur mondial de riz américain, après le Japon, le Mexique et le Canada.

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