Réponse à monsieur PDGmonde
Fralib : Nouvelle action à l’Elysée le 31 Août Deux documents : Après l’entrée en licedu PDG mondial d’UNILEVER, la réponse des délégués syndicaux à monsieur PDGmonde et les réflexions de Charles Hoareau ;

, par  Paul Barbazange , popularité : 1%

Toujours les luttes. L’usine FRALIB est occupée depuis 700 jours à Gémenos -Marseille. Le PDG d’Unilever monde ( monsieur pdgmonde) s’en prend aux syndidcats et au gouvernement. La réaction des délégués syndicaux, leur réponse à monsieur PDGmonde et les réflexions de Charles Hoareau, de l’UD 13 CGT et de Rouges vifs 13. Voir aussi l’intervention de G Cazorla dans l’Huma du 21 08 Page 4 "Réplique au PDG d’Unilever". Le nouveau gouvernement a l’occasion avec ce dossier de montrer que ce ne sont plus les multinationales qui font totalement la loi en France.
Une franche victoire à Fralib ne suffira pas ! mais c’est un passage obligé.
Souvenons nous tous des renoncements successifs des gouvernement Jospin Gayssot face au capital et de leurs conséquences idéologiques et électorales.
Plus que jamais en ces jours de rentrée soyons attentifs à toutes les luttes et à leurs contenus. Textes rapportés par P Barbazange, (les passages en gras sont de notre choix)

COMMUNIQUE DES SYNDICATS
CGT CFE/CGC FRALIB,
ELUS ET REPRESENTANTS AU COMITE D’ENTREPRISE FRALIB GEMENOS

Mr PEDEGEMONDE, A VOTRE DISPOSITION  !
Dans l’interview accordée au Figaro du 20 août 2012, Paul POLMAN, Président d’UNILEVER Monde, fait acte de chantage et de démagogie.
Non Mr POLMAN, nous ne céderons ni au chantage ni à la démagogie.

En descendant dans l’arène, il aurait été mieux conseillé d’agir avec moins de cynisme.
Son ton dominateur, sa condescendance vis-à-vis des travailleurs du groupe en France qui créent, avec des milliers d’autres à travers le monde, les richesses avec lesquelles, lui et ses pairs se construisent des fortunes colossales, vis-à-vis du gouvernement, des assemblées élues de gauche dont s’est doté le peuple français, s’il exprime la morgue des gens de sa classe, marque aussi la crainte du combat juste que mènent les salariés de Fralib à Gémenos.
En s’impliquant directement dans le débat, il croit couper l’herbe à nos propositions constructives de relance de l’activité industrielle de production de thé et d’infusions sur le site.
Coup foireux, coup loupé. Il met en évidence que c’est à son niveau que les problèmes se règleront.
Maintenant qu’il est dans l’arène, il devra y rester.
L’un de ses objectifs est très clair. Il faut mettre la pression sur le gouvernement et sur le Président de la République Française François HOLLANDE qu’il accuse d’attitudes et de propos politiciens et démagogiques de bateleur d’estrade électorale.

Nous sommes, pour notre part, satisfait que le Président de la République ait accepté que nous soyons reçus à l’Elysée le 31 août prochain.

A ce jeu-là, Mr Pédégémonde, on peut se brûler.
La France n’est pas une petite république bananière où tout est permis.
Par contre, Mr Pédégémonde devrait quelque peu être attentif aux arguments qu’il développe. Pour preuve, les affirmations suivantes….
1. Le groupe Unilever a fait preuve d’« une véritable ouverture du dialogue ». Le groupe a décidé de supprimer purement et simplement les salaires des délégués CGT et CGC de Fralib. Au nom d’une soi-disant grève dans un site dont la direction a refusé, contre décision de justice, de relancer l’activité.
2. «  Si la France ne respecte pas ses lois… ». Quel cynisme, quel manque de hauteur, quelle insulte aussi à un pays souverain de la part d’un responsable économique promu dans une commission dite du développement durable au sein de l’ONU. Nous saurons agir également à ce niveau pour faire toute la clarté sur les orientations d’un groupe qui fait du développement durable une plume supplémentaire à son heaume publicitaire.
3. Voyage obligé à « Cuba et Corée du Nord ». Il y a quelques années c’était à Moscou… En quoi de tels arguments « idéologiques » permettent-ils de proposer des solutions acceptables aux travailleurs en lutte pour leur emploi et leur usine. D’autant que quelques militants de notre organisation ont eu l’occasion de faire des voyages d’étude à Cuba. Donc nous parlons de choses que nous essayons de comprendre. La situation de ce pays notamment, doit être comparée à d’autres pays du continent qui ont un point de départ équivalent en Amérique latine. La comparaison est à faire en matière d’éducation, de liberté, d’emplois, de conditions de vie et de travail, de liberté syndicale, de sécurité sociale…. A votre entière disposition, Mr Pédégémonde.
4. « Le plan social a été validé par les tribunaux. » Les collaborateurs attitrés de Mr Pédégémonde le savent. Cet argument est faux. Qu’il se reporte par exemple à l’argumentaire solide et précis de l’inspecteur du travail qui refuse le licenciement des délégués de Fralib basé sur l’illégitimité des motifs économiques et des dimensions sociales du Plan de Sabordage de l’Emploi. Il y a loin de la coupe aux lèvres… un dicton bien français.
5. « Quand on fait des bénéfices, on paie aussi des impôts. » On croit rêver. C’est certainement au nom de ce concept que le groupe a organisé sciemment ses structures, les basant pour une large part en Suisse, pour justement réduire au maximum les impôts à payer en France.
6. Enfin un dernier élément, pourtant il y en aurait d’autres. Et celui-ci vaut son pesant d’or. A la question de la croissance du groupe, Mr Pédégémonde s’auto-congratule. Tout va bien. Les chiffres positifs s’amoncèlent. Mais alors… les moyens sont là pour satisfaire les justes demandes que nous avançons pour travailler à Gémenos. La marque Thé l’Eléphant, qui appartient aux générations de salariés qui se sont succédées dans l’entreprise marseillaise, à la région, à la nation et les tonnages revendiqués permettant la relance de l’usine sont vraiment une goutte d’eau dans l’océan des activités financières et industrielles du mastodonte Unilever. Si ce sont des réalités, et nous le croyons, qui a donc une position « idéologique » ?
En novembre 2011, les dirigeants d’UNILEVER ont déjà mis la pression sur le gouvernement UMP de l’époque avec succès, puisque cela a abouti à ce véritable scandale qu’a représenté l’escamotage, aux conséquences sociales graves, de pièces décisives de l’administration (DIRECCTE des Bouches du Rhône) ordonné par l’ancien Ministre X. BERTRAND, de connivence avec UNILEVER.
Mr POLMAN croit-il pouvoir agir avec les élus de gauche de notre pays comme il agissait avec ses amis de droite, SARKOZY, BERTRAND et consorts.
Nous agissons, pour notre part, pour que la réponse publique soit cinglante pour Mr Pédégémonde.
Au-delà de la polémique, souvent utile à la compréhension des enjeux, c’est aussi ça la France, bien entendu nous sommes en ce qui nous concerne très serein sur cette manoeuvre assez balourde.
Il n’a échappé à personne que depuis le 6 mai dernier il y a eu un changement en France.
Le changement c’est maintenant.
Le nouveau gouvernement a l’occasion avec notre dossier de faire un exemple et de montrer à UNILEVER qu’en France, ce n’est pas les multinationales qui dirigent le pays !!!

Mr Pédégémonde, soyez assuré que nous sommes, à tout moment, disponible pour construire notre solution alternative, comme l’ont fait, il y a peu les collectivités territoriales de Provence.
Gémenos, le 20 août 2012

Lettre ouverte à M. Polman
PDG d’UNILEVER
mardi 21 août 2012
par Charles Hoareau

Monsieur je suis un habitant de cette planète où règne, parmi d’autres, le groupe UNILEVER.
L’histoire retiendra en effet, qu’au moins jusqu’au début du 21ème siècle, par une étrange bizarrerie de l’évolution humaine, un système anachronique nommé capitalisme ayant survécu à pas mal de révolutions et révoltes de par le monde, faisait que les usines et la terre n’appartenaient pas à celles et ceux qui y travaillaient mais à quelques dirigeants autoproclamés qui, à la têtes de groupes mondiaux, régnaient sans contrôle sur le monde, sautaient allègrement des frontières, décidaient seuls de l’avenir de milliers de familles et imposaient leurs lois aux gouvernements élus par les peuples et ce, pour leur seul profit.
Un sur 7 milliards d’êtres humains, comme vous donc et mon avis devrait compter autant que le votre si la déclaration universelle des droits de l’homme, proclamée il y a plus de 200 ans ici, était appliquée. Je vous la rappelle au cas où : les hommes (et les femmes) naissent libres et égaux en droit.
Nous n’en sommes pas encore là mais en attendant ce jour que nous préparons par nos luttes, rien ne peut empêcher un terrien de penser et de se croire l’égal de chacun.
Vous venez de consentir, après des années de silence à donner votre opinion sur cette mouche du coche, ce groupe d’hommes et de femmes qui résiste encore et toujours aux casseurs quelque part dans ce petit village de Gaule que vous avez sans doute du mal à situer sur la carte et nommé Gémenos.
Je n’ai pas envie de reprendre tous les mensonges et contradictions que recèle cette déclaration de guerre que vous faites aux salarié-e-s. Leurs syndicats en relèvent quelques unes.
Juste quelques questions.
La première question à laquelle j’aimerais que vous répondiez, si jamais vous lisez cette lettre [1], c’est celle-ci : pourquoi parler maintenant ?
Pourquoi n’avoir rien dit pendant les 10 semaines de grèves de 2010 quand les salarié-e-s montraient, chiffres à l’appui, qu’en 20 ans leur salaire avait baissé de 40% en valeur relative alors que leur productivité avait augmenté de 50% ?
Pourquoi n’avoir rien dit en septembre 2010 quand le groupe a annoncé votre volonté de fermeture de l’usine, pourtant en contradiction avec vos propres objectifs de « croissance durable » ?
Pourquoi n’avoir rien dit quand par deux fois votre plan de casse de l’emploi a été cassé par les tribunaux français en particulier pour l’absence de cause économique sérieuse et des propositions de reclassement dérisoires ?
Pourquoi mentir en disant que votre fameux PSE a été validé par la justice alors que l’affaire est encore devant les tribunaux et que si le tribunal en 1ère instance a validé (au 3ème passage !) ce plan c’est entre autres grâce à la manœuvre de vos amis du gouvernement de l’époque qui ont empêché la direction du travail de rendre publique sa lettre de critique sévère sur ce plan ?
Comment osez-vous dire que vous avez « offert (sic !) à tous les salariés la possibilité de travailler sur l’un de nos autres sites en France aux mêmes conditions » alors que cela est faux et que contrairement à ce que vous dites vous êtes bien loin d’être allé au-delà « de vos obligations légales » ?...Vous n’avez même pas repris l’activité comme vous y enjoignait le jugement du 17 novembre 2011.
Vous dites « il faut sortir de l’idéologie » mais que faites vous donc ?
 Quand vous parlez de charges au lieu de salaire socialisé pour mieux masquer le fait que sans le travail humain il n’y aurait pas de création de richesses.
 Quand vous justifiez le versement de dividendes à des fonds de pension quand dans le monde entier, les travailleurs mesurent tous les jours la nocivité de ces fonds, cancers de l’emploi et de la protection sociale
 Quand vous parlez de bénéfices qui servent à payer des impôts alors que votre groupe planque l’argent de Fralib en Suisse justement pour échapper à l’impôt.
 Quand vous parlez de Cuba et de la Corée du Nord : ce sont donc les images de l’effigie du Che à l’entrée d’une usine où vous n’avez jamais mis les pieds qui vous ont traumatisé ?
Et comme vous n’êtes pas à une contradiction près vous affirmez que le groupe n’a pas baissé ses investissements en France alors qu’en 10 ans ce sont plus de 8000 emplois perdus ! Et sur la lancée vous dites que votre "croissance durable" est moindre en Europe car « les consommateurs ont moins d’argent » et en même temps vous prônez la modération salariale : il faudrait savoir ! La crise des débouchés c’est vous !
Et puis laissez-moi rire quand vous déclamez vos phrases sur l’écologie et sur le « mode de vie durable » quand vos décisions de fermetures et donc de concentration de production conduisent des centaines de camions à faire des milliers de kilomètres sur les routes d’Europe et du monde.

Enfin et surtout pourquoi ne rien dire de la dernière décision de l’inspection du travail, particulièrement complète et motivée, qui est au fond la vraie raison de votre soudaine expression publique fébrile sur Fralib ?
L’inspection du travail a considéré que les libertés que vous avez prises avec la loi sont de nature « à invalider la procédure du PSE ». On parle bien là de l’ensemble du PSE, cela concerne donc l’ensemble des salarié-e-s : un sacré pavé dans la mare à quelques semaines de l’audience d’appel sur la légalité de ce plan !!
Mais il y a plus : l’inspection du travail considère que les membres du CE n’ont pas eu une « information suffisamment à jour et complète » et que « la réalité du motif économique (…) n’est pas établie » et même que les motifs économiques invoqués ne « revêtent pas de caractère réel et sérieux ».
Enfin l’inspection du travail remet en cause y compris la validité des reclassements proposés.
Dans ces conditions on ne peut que comprendre votre hargne et votre fébrilité. Et si la lutte des salarié-e-s vous obligeait à céder y compris la marque ? A ce propos avec les centaines de marques que le groupe a fait disparaitre après leur rachat vous n’êtes vraiment pas le mieux placé pour parler de leur sauvegarde…
M. Polman je ne sais si un jour vous vous déciderez de rencontrer pour de vrai un ou une des salariés de Fralib mais je ne peux que vous engager à le faire. Venez voir ces hommes et ces femmes qui depuis près de 700 jours occupent jour et nuit leur usine, entretiennent des machines que vous avez abandonnées, parcourent les marchés et les rues pour expliquer leur conflit. Ces hommes et ces femmes qui, malgré tous les coups tordus des gens de votre engeance sont toujours debout.
Ici les Fralibiens forcent le respect et la solidarité.
Pas vous et vos propos méprisants, vos choix financiers et inhumains, vos mensonges pitoyables, votre prétention à décider de la mise à mort d’une usine qui ne vous appartient pas mais appartient aux générations de travailleurs qui l’ont rendue prospère.
Venez entendre Amar, pour n’en citer qu’un, qui dimanche encore expliquait dans l’ombre grandissante du soir, son projet de développement de la production pour le jour où l’usine reprendra.
Car il viendra ce jour. Sans vous, contre vous ou avec vous contraint et forcé par des décisions politiques que les fralibiens, soutenus par tout un peuple, auront arrachées, mais il viendra.
Ce jour là nous ferons la fête de l’emploi retrouvé et de la dignité vainqueur.
Et ne vous en déplaise c’est encore au Che que l’on pense quand on évoque ce combat :
El pueblo unido jamas sera vencido !
Hasta la victoria sempre !
Venceremos !!

[1] nous savons bien et de ce point de vue l’informatique est imparable, que chaque article de Rouge Midi traitant de Fralib est lu par plusieurs personnes à l’adresse se terminant par unilever.com

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