Egypte : le parti communiste boycotte le simulacre d’élections du 28 novembre 2011

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Le Comité central a analysé la position que devait adopter la direction du Parti communiste vis-à-vis de la participation aux élections législatives, à la lumière de la situation politique, économique et sociale gravissime que connaît le pays, surtout après les dernières répressions meurtrières de manifestations populaires.

Le Comité central souligne que la situation actuelle dans le pays porte en elle le danger de la contre-révolution et menace même l’avenir du pays, l’unité nationale et risque encore de creuser le fossé qui sépare le peuple des forces armées. Le Comité central considère que le premier responsable de cette situation dramatique est la Junte militaire, qui jouit d’un pouvoir absolu dans la gestion des affaires du pays. Elle est coupable par son échec dans la gestion de la transition, les erreurs qu’elle a accumulé et qui ont conduit à la résurgence de la contre-révolution, là où il aurait fallu l’éliminer, à une insécurité endémique, un chaos croissant et à l’anarchie. Elle est coupable par son incapacité à prendre des mesures concrètes pour désamorcer les tensions communautaires, à prendre des mesures urgentes de justice sociale, à répondre aux revendications des forces révolutionnaires, à poser les conditions nécessaires à l’organisation transparente du processus électoral.

Plus important encore, elle a créé un état de confusion et d’incertitude qui l’a conduit à s’éloigner des priorités qui devraient être celles de la période de transition, soit le transfert du pouvoir. Cet état a donné un prétexte à la prolongation de la période de transition, contribuant à alimenter la confusion ambiante. Le gouvernement est le premier responsable de cette situation, incapable qu’il fut d’honorer les promesses faites à la population égyptienne.

A également contribué à la dégradation de la situation, attisant les divisions, l’attitude des partis politiques dominants. La plupart ont cherché avant tout à défendre les propres intérêts, cueillant à leur profit les fruits de la révolution et se partageant le gâteau du pouvoir au mépris des intérêts supérieurs de la révolution et de la nation, tous deux menacés désormais par de graves dangers.

Selon le Comité central, les courants religieux extrémistes ont largement profité de l’espace qu’ont leur a laissé pour se développer et du laxisme dans l’application de la loi vis-à-vis des pratiques communautaristes de ces courants qui visent à confisquer la révolution, à créer la confusion entre politique et religion, et appellent à la création d’un État théocratique fascisant, qui nous renverrait à l’obscurantisme médiéval.

A la lumière de ces éléments, le Comité central réaffirme ses positions :

1– Il apparaît aux yeux de tous que le pays est empêtré dans le chaos et la confusion en raison d’une mauvaise hiérarchisation des priorités durant la période transitoire, qui a renforcé le pouvoir de la junte militaire et alimenté le raz-de-marée de l’islam politique. Il faut à tout prix changer de cap, il est toujours possible de ré-orienter le cours de la révolution et de la remettre sur les bons rails. Cela nécessite :

A – de pousser le gouvernement actuel à démissionner et de former un gouvernement de salut national sur la base d’un accord entre les forces de la révolution, reposant sur la volonté populaire et bénéficiant de tous les pouvoirs nécessaires à la gestion de la transition, afin de mettre un terme à l’anarchie et de protéger les citoyens du chaos, de l’intimidation et de purger les institutions étatiques de toutes les forces de la contre-révolution et de ses éléments corrompus ;

B – d’élaborer une nouvelle constitution et d’élire sur cette base un président et un parlement, dans le respect d’un calendrier précisément établi sur une période de 6 à 8 mois ;

Cette perspective permettrait de sortir le pays de la situation désastreuse dans laquelle nous sommes en train de nous plonger, tout comme elle raccourcirait la phase de transfert du pouvoir aux autorités civiles, contrairement à la situation qui est en train de se passer actuellement et qui va aboutir à la prolongation de la période de transition sur au moins un an et demi. Elle défendra également le pays contre les tentatives de confiscation de l’État dans un sens religieux ou militaire.

2 – Organiser des élections dans un tel état d’urgence, avec des explosions spontanées de violence, l’intimidation, et la non-application des lois sur la trahison, imposant le retrait de la vie politique des anciens membres du Parti national démocratique (PND), aujourd’hui dissout, à tous les niveaux de pouvoir aura des conséquences catastrophiques pour la révolution et le pays, et place le pays devant un avenir fait d’incertitude, avec une majorité probable pour les héritiers du PND et les forces de la contre-révolution. A cet égard, il convient de souligner que l’accord conclu entre certains de ces partis avec la junte militaire n’offre pas les conditions minimales pour la tenue d’élections libres et pluralistes, et révèle tout l’opportunisme de ces partis qui ont abandonné les objectifs et les espoirs de la révolution pour réaliser leurs propres ambitions.

Nous avons donc décidé, Comité central du Parti communiste d’Egypte, de ne pas participer aux élections législatives. Nous appelons également les partis et forces politiques à adopter la ligne la plus juste, conforme à des positions de principes : écourter la période de transition, ré-orienter le cours de la révolution pour la sauver, tout comme il s’agit de préserver l’unité de notre patrie.

Voir en ligne : Traduction LL pour le site solidarité internationale pcf

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