Bien sûr traquer et punir les coupables. Mais poser publiquement la question : comment se fait-il qu’ils aient pu (...)
Diversité des appels à choisir un candidat communiste.
Deux conceptions du front de gauche se manifestent dans le débat entre communistes
Richard Sanchez, membre du Conseil National, ancien secrétaire départemental des PO nous fait parvenir la réflexion suivante ; elle éclaire une bonne part du rassemblement en cours chez les communistes. Elle n’efface rien de l’importance du débat à poursuivre sur les voies du nécessaire rassemblement des exploités. Sur la place des moments électoraux, de leur liaison avec les luttes à poursuivre amplifier, inventer. Et ce qu’est aujourd’hui Le Front de Gauche, ce vers quoi il peut basculer : le meilleur ou le pire. J’ai été comme Richard, candidat communiste dans le cadre du Front de gauche aux cantonales. Sur le mot d’ordre : Révoltez vous, votez communiste... Continuons, agissons pour avoir un bon projet, un bon candidat communiste aux présidentielles et les candidats que décideront les communistes eux même, c’est statutaire, dans les sections aux législatives. Le vote du 16, 17 18 sera important.
Paul Barbazange
Deux conceptions du Front de Gauche se manifestent dans le débat entre communistes avant qu’elles et ils choisissent leur candidat à l’élection présidentielle.
Sans vouloir caricaturer les choses -d’autant que rien n’est jamais ni tout noir ni tout blanc- on peut les brosser à grands traits :
L’une, vise à ce que la gauche -toute la gauche- se donne les moyens de réussir durablement en devenant une force transformatrice de la société, conjuguant réformes et ruptures, résistances au capitalisme et avancées émancipatrices aux plans démocratique, citoyen, social, économique. Elle appelle les forces populaires à investir tous les terrains pour construire un tel projet.
L’autre, penche vers la nécessité de faire pression sur les dirigeants du P.S. pour les conduire à des choix renouant avec un changement concret.
On le voit aisément, André Chassaigne illustre bien davantage la première. Jean-Luc Mélanchon se rapproche beaucoup plus de la seconde (en faisant ici abstraction de ce qui parfois peut laisser penser qu’il envisagerait de transformer le Front de Gauche en un seul parti).
Dans la dernière période, ce débat de fond -qui appelle des réponses constructives, de haut niveau- a été trop souvent pollué. Des arguments inconvenants au Parti communiste ont été développés.
Ainsi, les communistes auraient le choix entre le cœur -Chassaigne, et la raison -Mélanchon ! Cette comparaison est stupide et donc traduit un manque de respect à l’égard des communistes qui ont pris l’habitude de débattre intelligemment entre elles et eux depuis longtemps. Elle tend à les pousser sur une seule voie : celle de ceux qui « sauraient » tout en prétendant les comprendre avec condescendance. Au fond, on leur dit en substance : « dépassez ce beau réflexe, choisissez la réflexion ! ». Mais, en guise de celle-ci, on leur offre un paquet ficelé.
Ne pas choisir Mélanchon, nous explique-t-on aussi la mine grave, conduirait à rompre l’accord passé au sein du Front de Gauche qui assurerait 80% des candidatures législatives au Parti communiste ! Le marchandage règne ? Mais il a toujours heurté les communistes dont la raison d’être de leur parti est de servir les intérêts populaires. Il est un légitime motif d’écœurement autour de nous, et donne une image de la politique contraire à celle que nous voulons donner. Une candidature ne peut être ni le prix d’un ralliement ni l’objet d’une compensation ! On doit démocratiquement choisir la meilleure ou le meilleur en fonction de ses choix politiques, de son sens de l’humain, de sa connaissance des gens et du terrain, de sa capacité à écouter, travailler collectivement et donc rassembler dans le vote et l’action. Le Front de Gauche n’est ni la Place du Mercatito, ni la boutique des combinaisons obscures, ni la piste boueuse de la lutte des places.
Enfin, il paraît que nos partenaires n’accepteraient jamais une autre candidature que celle de Jean-Luc Mélanchon. Quand l’ont-ils dit ? Sachons éviter ce genre d’affirmation qui peut être reçu comme un manque de respect à leur égard. Les communistes ont les moyens de réfléchir, elles et ils le font, là encore écartons tout ce qui pourrait les pousser vers un seul choix.
Le mien en faveur d’ André Chassaigne est connu, comme est connue mon action pour le Front de Gauche : j’en ai été candidat -communiste- aux dernières cantonales, et gagnant en voix et en pourcentage nous avons beaucoup semé.
Richard Sanchez,
ancien Secrétaire fédéral des P.O., membre du Conseil National du P.C.F.