Je voudrais simplement dire à Ericseka qu’il ne faut pas raconter n’importe quoi, surtout en reprenant les conneries que colportent l’Huma et la direction du PCF. Je ne vois pas du tout ce que les communistes grecs ont loupé : le KKE aurait "empêché une coalition de gauche de surmonter ses désaccords et de gouverner pour redonner de l’espoir à ce pays et commencer un effet domino sur l’Europe" ! Si on fait le compte des députés de "gôôôche", PASOK compris, il y a loin de la majorité au Parlement grec !!!

D’autre part, cette vision entièrement institutionnaliste, c’est-à-dire penser que l’on va révolutionner l’économie d’un pays dans le cadre des institutions mises en place par la bourgeoisie capitaliste, ne peut pas être celle des communistes. Le score de Syrisa a gonflé miraculeusement du jour au lendemain tout simplement parce qu’une bonne partie de l’électorat réformiste du PASOK s’est reversée naturellement vers un parti qui ne propose pas de grand bouleversement par rapport au propositions pour lesquelles il avait l’habitude de voter. Il faut savoir que certains députés de Syrisa sont d’anciens députés PASOK reconvertis (certainement pas à un choix révolutionnaire...).

Il faudrait qu’Ericseka se cultive de l’histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire, notamment français, pour savoir comment, par exemple, la Sécurité Sociale a été construite. Encore une fois, Mélenchon nous berne lorsqu’il veut faire croire qu’il y aurait d’un côté, les politiques élus au Parlement et qui décident, et de l’autre côté le "mouvement social" qui occupe la rue et les salons ministériels pour négocier. Ambroise Croizat tout en étant ministre, était aussi secrétaire général de la CGT de la métallurgie (environ 100.000 adhérents à la Libération) et membre de la direction du PCF... Son histoire démontre qu’il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton par une loi ou un décret pour que les choses se fassent, car c’est avec l’ensemble de la CGT métallurgie et les militants communistes qu’il a bâti la Sécu. Sur leurs temps libres, les militants ont même construit de leur propre mains les bâtiments lorsqu’il n’y en avait pas, fait la navette pour distribuer l’argent aux travailleurs dans les contrées reculées...

Mais pour cela, il faut construire patiemment une force militante organisée bâtie sur la conscience de classe, et non compter sur une érection électoraliste faite de révolte spontanée dont on n’est pas sûre qu’elle ne se laisse pas berner à la première proposition démagogique venue. En ce qui concerne les propositions démagogiques, le programme "L’humain d’abord" n’est pas en reste. Une des premières propositions concerne "l’interdiction des licenciements boursier". Or on nous annonce en ce moment même 10.000 licenciements dans la grande distribution : faudrait-il interdire les licenciements chez Carrefour qui est coté en bourse et ne rien dire de ceux qui auront lieu chez Leclerc, car non coté en bourse ?