La guerre en Ukraine est le résultat de l’affrontement entre deux impérialismes, l’Impérialisme US en déclin et l’impérialisme russe qui cherche à s’affirmer. Les USA n’ont eu de cesse depuis 1991 d’occuper l’espace laissé libre par la chute de l’URSS en intégrant dans l’OTAN les ex Etats socialistes et les ex-Républiques de l’URSS. La Russie compte tenu de son histoire de sa géographie, n’accepte pas, la domination américaine. Après la période Eltsine de large ouverture aux capitaux étrangers et de quasi soumission au monde occidental, son éviction a été suivie avec la venue de Poutine d’un renforcement de la puissance économique et militaire de la Fédération de Russie. Le capitalisme russe s’est constitué autour d’oligarques qui se sont constitué des empires en profitant des privatisations qui ont suivi la dislocation de l’URSS. Ces oligarques s’étaient approprié l’Etat, Poutine a remis sur pied l’Etat en les mettant au pas. Ces oligarques constituent la faiblesse du capitalisme russe. Au lieu d’investir dans les industries de transformation les richesses acquises par l’industrie extractive, ils ont placé leur agent dans des placements financiers et dans des paradis fiscaux (La city de Londres en est un). Le PIB de la Russie est du niveau de celui de l’Italie. La richesse de la Russie provient essentiellement de son industrie extractive et de sa production agricole.
Contrairement à toutes leurs promesses et engagements les USA n’ont eu de cesse d’étendre l’Otan aux frontières de la Russie. Après l’éviction pilotée par les USA de l’oligarque Ianoukovitch lié à Moscou, l’Ukraine a basculé dans le camp occidental. Cette éviction s’est accompagnée d’une quasi interdiction du Parti communiste ukrainien et d’une très grande tolérance à l’égard d’organisations ouvertement fascistes et antisémites. Afin de couper l’Ukraine de toute influence russe une campagne russophobe fut lancée visant l’interdiction de la langue russe et la fin de la location du port militaire de Sébastopol en Crimée à la Russie. La suite est connue : création des deux républiques « dites populaires » autoproclamées du Donbass et intégration de la Crimée dans la Fédération de Russie.
Face à la volonté du camp occidental d’intégrer l’Ukraine à l’Otan, la Russie n’est pas parvenue à faire prendre en compte ses exigences en matière de sécurité. Elle a pris la décision d’envahir l’Ukraine, Etat souverain ,en prenant prétexte de la présence de milices fascistes et en niant la réalité nationale de l’Ukraine.
En faisant porter la responsabilité de la situation actuelle sur la Constitution de l’URSS créée par Lénine et les bolchéviques Poutine montre s’il en était besoin que la politique de la Russie est une politique impérialiste reposant sur le « chauvinisme grand russien » que ne cessait de condamner Lénine.
Pour Poutine l’Ukraine doit être intégrée à la fédération de Russie ou faire partie de sa zone d’influence. Il est évident que l’opération militaire contre l’Ukraine a été préparée de longue date, tout du moins au niveau de l’Etat-major. Car le fantassin russe qui lui doit occuper le terrain ne semble pas avoir l’ardeur aussi belliqueuse que ceux qui ont décidé de l’opération. Visiblement il a été projeté dans la guerre (autre nom de l’opération spéciale) sans trop savoir pourquoi et contre qui il devait se battre. La réalité du combat montre qu’il n’a pas en face de lui des groupes fascistes, mais des soldats déterminés à défendre coute que coute leur pays. L’invasion car c’est une invasion a resserré les liens entre les Ukrainiens et leur président. Liens qui s’étaient distendus par l’incapacité de Zelensky à lutter contre la corruption. Dans les régions russophones l’armée russe ne semble pas considérée comme libératrice.
Afin d’empêcher toute contestation de sa politique par le peuple Russe, le Kremlin vient de prendre toutes une série de mesures liberticides.
L’armée russe devra-t-elle détruire les villes ukrainiennes pour les libérer ? Poutine a dit oui à la fin du conflit mais uniquement si le gouvernement ukrainien accepte toutes les conditions russes. Autant dire que le gouvernement ukrainien et son armée doivent capituler.
Combien de destructions de victimes civiles et militaires (ukrainiennes et russes) pour en arriver là ? Si les gouvernements occidentaux évitent d’affronter militairement la Russie, comme l’Allemagne et la France qui y ont beaucoup d’intérêts économiques, ils ne pourront pas rester indéfiniment hermétiques à leurs opinions publiques de plus en plus sensibilisées par les images de destruction de l’Ukraine. L’Europe est au bord du gouffre !