Le communisme, un mouvement dont il faut prendre soin

, par  Francis Velain

Le 27 février 2018 à 16:31, par Francis Velain En réponse à : Le communisme, un mouvement dont il faut prendre soin

Ci dessous un développement de Marx qui devrait te permettre peut-être de réconcilier en partie ta "classe ouvrière" et le prolétariat de Marx, classe sans aucun moyens de production et d’échanges (Livre 1 du capital)

[Dans la fabrique automatique] « Le groupe articulé de la manufacture est remplacé par le lien qui unit l’ouvrier principal et quelques auxiliaires.
La séparation essentielle s’effectue entre les ouvriers qui sont vraiment employés aux machines-outils (s’y ajoutent quelques ouvriers pour la surveillance ou l’alimentation de la machine motrice) et les simples manœuvres (presque exclusivement des enfants) qui assistent ces ouvriers employés aux machines. Comptent plus ou moins parmi les manœuvres tous les feeders (qui fournissent simplement aux machines le matériau de travail).

A côté de ces classes principales prend place un personnel numériquement insignifiant , chargé du contrôle de l’ensemble de la machinerie et de sa réparation constante, ingénieurs, mécaniciens, menuisiers, etc.
C’est une classe supérieure d’ouvriers, ayant les uns une formation scientifique, les autres une formation artisanale, et ils se situent hors du cercle des ouvriers de fabrique auxquels ils ne sont qu’agrégés. Cette division du travail est purement technique ».

Certaines choses ont manifestement changé depuis mais la notion de classe supérieure d’ouvrier reste de mise. Manifestement Marx voit donc les ingénieurs comme des ouvriers qualifiés étant venus s’agréger aux ouvriers issus de la fabrique...
Il su mesurer immédiatement comment le passage de la manufacture à la fabrique transforma en profondeur le monde ouvrier de la fabrique en y introduisant de nouvelles qualifications et fonctions. Le processus ne s’est pas arrêté là bien évidemment et à prolongé cette dynamique bien plus loin... Mesurons le du mieux que nous le puissions.

En tout cas, ce qui suit reste indiscutablement vrai, indépendamment des évolutions scientifiques et techniques.

« De même que le système de la nature fait de la tête et de la main un ensemble unique, le procès de travail réunit travail cérébral et travail manuel. C’est par la suite qu’ils se dissocient et finissent même par s’opposer comme des ennemis. De produit immédiat du producteur individuel de la survaleur (Plus-value dit-on généralement) absolue et relative produit se transforme en produit social collectif d’un travailleur global, c’est-à-dire d’un personnel ouvrier combiné dont les membres ont un maniement plus ou moins direct de l’objet de travail. C’est pourquoi, en même temps que le caractère coopératif du procès de travail proprement dit, c’est la notion même de travail productif, ou de son porteur, la notion de travailleur productif, qui s’étend. Il n’est plus nécessaire désormais, pour travailler de manière productive, de mettre soi-même la main à la pâte ; il suffit pour cela d’être un organe quelconque du travailleur global, d’exécuter l’une de ses sous-fonctions ».

Et dans ce cadre Marx n’a pas hésité à mettre les points sur les "I".

Livre I
« Si l’on peut se permettre d’aller chercher un exemple hors de la sphère de la production matérielle, on dira qu’un maître d’école est un travailleur collectif non seulement quand il façonne d’enfantines cervelles, mais quand il se tue lui-même au travail pour enrichir son employeur. Que celui-ci ait placé son capital dans une fabrique pédagogique plutôt que dans la charcuterie industrielle ne change rien aux données du problème. La notion de travailleur productif n’inclut donc nullement le seul rapport entre activité et effet utile, entre travailleur et produit du travail, mais en même temps un rapport social spécifique, né dans l’histoire, qui appose sur le travailleur le sceau de moyen de valorisation immédiat du capital ».

Et même encore plus percutant pour traiter jusqu’au bout la question de prendre tout l’ampleur du prolétariat en compte.

 Une cantatrice qui, de son propre chef, vend son chant est un travailleur improductif. Mais la même cantatrice, engagée par un entrepreneur, qui la fait chanter pour gagner de l’argent, est un travailleur productif, car elle produit du capital. » ;
K. Marx – Théories sur la plus-value – Livre IV – Publié par Gilbert Badia.

Je crois donc qu’il a qu’aujourd’hui il y a bien plus de catégories de prolétaires et bien plus de prolétaires à organiser qu’ XIXe, même si beaucoup ne mettent jamais un bleu et que l’échelle salariale du prolétariat s’est sans doute quelque peu étendue.

Tendre la mains aux 10% de travailleurs indépendants encore existants ? L’un n’empêche pas l’autre, mais les efforts stratégiques sont à peser et à prioriser avec précaution.

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