Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil National des 12 et 13 juillet
Se tourner plus vers le mouvement populaire et la nécessité de renforcer l’influence du PCF
Intervention de Marie-Christine Burricand, membre de l’exécutif national, Fédération du Rhône.
J’aborderai tout d’abord nos résultats.
L’élection européenne comme les législatives ouvrent un débat important quant à l’avenir du PCF, l’inquiétude est grande et justifiée comme la volonté de sortir de l’affaiblissement.
En 2019, après les européennes, le sentiment dominant était que, n’ayant pas présenté de liste PCF depuis longtemps, le résultat ne pouvait pas être différent.
Aux présidentielles, l’idée était que certes électoralement nous avons perdu mais que nous avons regagné la visibilité du PCF dans l’espace public et médiatique.
Au lendemain des deux derniers scrutins, l’inquiétude est profonde sur l’avenir du PCF :
- Cela exige un débat approfondi à la hauteur d’une Conférence Nationale.
- Toute décision engageant le PCF dans un gouvernement devra faire l’objet d’un vote des communistes qui doivent avoir le dernier mot.
Nous sommes confrontés à une question essentielle, la division de la classe ouvrière et du monde populaire qui va de pair avec l’affaiblissement de nos liens avec le peuple.
Nous sommes absents électoralement depuis l’accord de 2022 des quartiers populaires des grandes métropoles qui votent traditionnellement plutôt à gauche. Cet accord nous a cornérisés, je ne regrette pas de m’y être opposée. La FI s’installe, profitant de notre absence électorale aux législatives, aussi parce que les gens pensent qu’elle est la seule force politique capable des les protéger du Rassemblement National.
Nous sommes battus dans les zones rurales et péri-urbaines où les ouvriers et les employés ont voté RN, dans l’illusion mortifère d’être ainsi représentés et de bousculer le système.
Le RN a substitué au clivage de classe, le clivage d’origine, de culture, de religion... Mélenchon s’enfonce dans la fracture non pour réduire la division du peuple mais pour assurer son matelas de voix.
Mais, cela ne nous dispense pas de nous interroger. Pourquoi ne sommes nous pas entendus ? Pourquoi ne parvenons nous pas à unir de Saint-Amand-Les-Eaux à Martigues en passant par Vénissieux, ceux qui ont intérêt au combat pour une nouvelle société qu’il nous faudrait nommer enfin.
C’est au regard de cette question qu’il nous faut examiner notre activité de ces derniers mois, mais aussi depuis 2019, campagnes, vie et activité du parti. Une conférence nationale, tournée vers les responsables de section pourrait être le bon format.
J’en viens à la question du gouvernement. Le Front populaire a une victoire à son actif : l’unité du premier tour a permis le Front Républicain au second et empêché l’arrivée au pouvoir du RN. C’est une belle victoire.
Pour autant, le RN est la force qui a fait le plus de voix aux deux tours et a le plus progressé. La droite et l’extrême droite sont largement majoritaires à l’Assemblée Nationale et partagent une vision ultra libérale de l’économie, laissant tous pouvoirs au patronat et aux financiers.
La crise politique, sociale, économique va continuer à s’approfondir et ce gouvernement agira en situation minoritaire, alors que toute mesure nécessite de s’emparer d’un certain nombre de leviers de décisions et d’affronter le capital. C’est vrai sur les questions de l’argent, du secteur bancaire et du crédit.
C’est vrai de la réindustrialisation, créatrice d’emplois, qui nécessite le développement de l’énergie nucléaire.
Enfin, comment ne pas se poser la question de la France dans le monde et en Europe alors que Macron a écrit aux français depuis le sommet de l’Otan qui engage encore plus la France et l’Union européenne dans la guerre en Ukraine.
Je ne suis pas favorable à notre participation gouvernementale dans ces conditions, il serait temps de se tourner plus vers le mouvement populaire et la nécessité de renforcer l’influence du PCF.