« 10% de la richesse créée est passée de la poche des salariés à celle du capital. » Je pense qu’il s’agit de 10% supplémentaires. Ce chiffre, quoique controversé et peu précis, est un indicateur très utile de la captation capitaliste à long terme. Combien de milliards pourraient être remis dans nos poches, sous forme de salaires et de protection sociale et de services publics ? Combien de licenciements ont été perpétrés pour parvenir à ce résultat ? Combien de points de productivité ont été « gagnés » par le patronat, en fait arrachés aux travailleurs – et, donc, aux chômeurs ?

Autre interrogation, quant au « durable » : pendant qu’ils connaissent le processus de destruction de valeur typique du capitalisme, les communistes sont de plus en plus sensibles à la nécessité d’une gestion raisonnable, voire écolo, des ressources de notre planète. Comment cela se concilie-t-il avec le progrès social sur le long terme, pour une population mondiale qui continue d’augmenter et de détruire l’environnement ? Je n’oublie pas que les catastrophes écologiques sont dues le plus souvent à l’appétit des multinationales pour des profits supplémentaires ; mais nous, consommateurs, en sommes aussi complices... On en « veut toujours plus », nous aussi ! Comment permettre un bien-être légitime à tous les êtres humains d’aujourd’hui ET des siècles prochains ? Ce débat-là ne peut être tranché en quelques maximes, mais il sous-tend certaines réticences des salariés à défendre, par exemple, leur droit au SMIC à 1700 euros. Qu’ils aient voté pour Sarko l’inégalitaire assumé, ou pour Hollande le lénifiant fossoyeur de revendications, nombreux sont les gens qui ont intégré l’idée qu’ "il y en a pas pour tout le monde" !