La lettre d’avril 2013

, par  Jacqueline Roussie , popularité : 2%

Le premier avril 2013

Monsieur le Président Obama

The White House, 1600 Pennsylvania Avenue N.W., Washington DC 20500 USA

Monsieur le Président,

Le 5 mars dernier votre compatriote Peter Schey, avocat et Président du Centre pour les Droits humains et Constitutionnels de Los Angeles, vous a écrit une longue lettre vous demandant la libération et le renvoi dans leur pays des cinq cubains, Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino et René González. Dans cette lettre, il insiste particulièrement sur le cas de Gerardo Hernández, et vous demande de bien vouloir déclassifier les documents concernant le drame des deux petits avions de l’organisation « Hermanos al Rescate » (HAR) abattus le 24 février 1996 sur ordre du gouvernement cubain.

Gerardo Hernández en effet purge depuis plus de quatorze ans une peine de prison à perpétuité pour « conspiration en vue d’assassinat » pour cette affaire des avions de HAR, sans que la moindre preuve de sa culpabilité n’ait pu être apportée. Le Ministère Public avait même demandé que soit enlevé de son dossier cette accusation, reconnaissant qu’elle était impossible à prouver.

Cette lamentable tragédie n’aurait jamais eu lieu, et les jeunes pilotes seraient toujours en vie si l’organisation HAR avait respecté les nombreuses mises en garde de la FAA (Fédéral Aviation Administration) sur les risques que prenait HAR en violant maintes fois l’espace aérien cubain.

La moindre des justices vis à vis de Gerardo Hernández serait effectivement de savoir si le gouvernement de Cuba était dans son droit en abattant ces deux petits avions, quelle que soit l’opinion que l’on puisse porter sur cet acte. Les radars cubains indiquaient qu’ils volaient au-dessus des eaux territoriales cubaines, alors que le gouvernement des États-Unis affirme qu’ils étaient dans l’espace aérien international.

Ce point de litige pourrait être éclairci comme le demande Peter Schey, et comme l’ont demandé maintes fois les avocats de Gerardo, en consultant les photos satellite dont dispose votre gouvernement. C’est d’ailleurs ce qu’avait préconisé aussi le colonel des États-Unis George E. Buchner, présenté par le Ministère Public comme expert en la matière. Malheureusement, les États-Unis ont toujours refusé de montrer ces photos, et se sont fiés, pour localiser l’endroit exact où sont tombés ces avions, aux paroles du témoin de l’Accusation Bjorn Johansen, pilote du navire « Majesty of the seas ».

Cette localisation n’est pas fiable, d’abord parce qu’elle est fondée sur des observations humaines, et ensuite, on ne peut qu’être sceptique sur l’objectivité de ce témoignage quand on sait que Bjorn Johansen travaillait alors pour la compagnie de navigation « Caribbean Cruises ». Cette compagnie en effet soutenait financièrement la FNCA (Fédération Nationale Cubano-Américaine), et en plus le second de Bjorn Johansen sur le navire était Peter G. Whelpton, membre de la FNCA. Vous le savez bien, Monsieur le Président, la FNCA a pour obsession de renverser le gouvernement de Cuba.

Le responsable de HAR, Jose Basulto, qui pilotait ce jour là un petit avion resté quant à lui sagement dans l’espace aérien international, a été interviewé par le journaliste Calvo Ospina à Miami, en 1997. A la question : « D’autres sources disent également que les avions de HAR ont violé au moins vingt fois l’espace aérien cubain, et qu’à chaque occasion, ils lançaient de la propagande antigouvernementale. Est-ce vrai ? », Basulto a répondu ceci : « Affirmatif. Le 13 août 1995, par exemple, nous avons survolé La Havane. Mais c’était pour perturber l’intervention militaire cubaine sur plusieurs embarcations de l’exil. Les 9 et 13 janvier 1996 aussi, profitant des conditions météorologiques et d’une altitude adéquate, nous avons lancé 500.000 tracts qui donnaient un message simple... ».

Comment aurait réagi votre administration, Monsieur le président, si à plusieurs reprises des avions cubains avaient violé le territoire aérien des États-Unis, allant même jusqu’à survoler la capitale de votre pays ? Je suppose que la riposte aurait été immédiate !

Quand Calvo Ospina s’étonnait auprès de Basulto : « Pourquoi n’ont-ils pas abattu ou fait atterrir vos avions plus tôt ? N’importe quel autre pays l’aurait fait », ce dernier répondit : « Je ne sais pas ! Je ne sais pas pourquoi ils ne nous ont pas abattus. Et presque à chaque fois, nous avons lancé des tracts sur La Havane, les mêmes que nous jetions sur les bateaux de guerre cubains… ».
Monsieur le Président, votre gouvernement va-t-il enfin autoriser la justice à utiliser ces photos satellite comme vient de le demander à son tour le Président du centre pour les Droits humains et Constitutionnels de Los Angeles ?

Combien de temps encore les cinq patriotes cubains, Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino et René González vont-ils rester loin des leurs ? Combien de temps votre pays va-t-il continuer à refuser les visas d’entrée aux États-Unis, aux épouses de Gerardo Hernandez et René Gonzalez ?

De même que vous prenez toutes les mesures pour protéger les États-Unis des attentats, le gouvernement de Cuba, avait envoyé les agents du réseau « Avispa » auquel appartenaient les Cinq, infiltrer les milieux terroristes de Floride pour protéger leur île.

Il faut que justice soit rendue à ces cinq courageux patriotes.

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

64360 Monein (France)

Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, à Messieurs Joe Biden, John F. Kerry, Harry Reid, Eric Holder, Pete Rouse, Rick Scott et Charles Rivkin, ambassadeur des États-Unis en France.

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