Travail salarié et Salaire minimum publié sur le site unitecommuniste

, par  Michel Melinand , popularité : 1%

Nous traitons cet aspect marxiste, qui touche directement à la vie de tous les jours des travailleurs, par une formulation la plus simple possible pour une compréhension aisée par ces travailleurs qui ne sont pas forcément des économistes.

Le salaire ou valeur de la force de travail

Marx montre notamment dans les écrits de 1857 et suivants, que le salaire est la rémunération de la force de travail du travailleur, mais non pas le prix de la vente de celle-ci. La différence entre ces deux valeurs produit la plus value. Donc dans la pensée marxiste cette plus value est égale à la partie de la journée de travail qui n’est pas rémunérée par l’employeur.

A noter l’évolution dans la pensée de Marx qui à partir de la valeur du travail aboutit au moment de l’écriture de l’ouvrage du "grundrisse en 57" et "des manuscrits en 61 et 63" à la formulation en : valeur de la force de travail, cette terminologie s’explique par sa particularité, en effet "la valeur du travail n’a pas de valeur en elle-même, mais elle est la source vivante de la valeur". Sa valeur d’échange est mesurée comme une marchandise indirectement par le temps de son usage socialement défini (ce qui est vendu par le travailleur n’est pas le travail par lui même, mais la disposition de son travail ou sa capacité de travail dans le milieu et les conditions où il exerce son activité, notamment par la concurrence qu’il rencontre dans cet environnement due à la masse de chômeurs).

Qu’est ce qu’un salaire minimum ?

C’est le salaire qui correspond à la valeur de reproduction de la force de travail, la force physique c’est-à-dire sa limite ultime qui est déterminée par l’élément physique purement physiologique de sa survie et de sa reproduction. Cette définition de Marx sera modifiée a partir de l’ouvrage "salaire-prix-profit" et deviendra : "La valeur minimum de la force de travail physique est déterminée dans chaque pays par un standard de vie traditionnel qui ajoute la satisfaction de certains besoins naissant des conditions sociales dans lesquelles les hommes vivent et ont été élevés" (Salaires prix profits, page 106). Aujourd’hui nous dirions "la quantité d’énergie nerveuse" dépensée sous quelques formes que ce soit dans le processus de travail, (ce qui éclaire certaines raisons des suicides a France Télécom ou ailleurs), d’où l’importance renouvelée pour la protection des salariés de la sécurité sociale et de la médecine du travail qui sont aujourd’hui remises en question par le pouvoir capitaliste et son État bourgeois qui en est son système de domination de classe.

Nous notons dans ces considérants la grande pérennité des idées de Marx dans notre vie contemporaine, n’en déplaise aux révisionnistes du marxisme qui laissent penser que le marxisme est dépassé etc. (Pour comprendre et adapter Marx à notre époque il faut simplement savoir traduire une langue du 19° siècle en celle de nos jours) !

Le salaire minimum devient pour Marx (à compter des années 57 / 58) la valeur de la force de travail qui n’est pas seulement définie par un minimum mais comme un produit social et historique correspondant à des besoins qui se sont développés au cours de l’histoire et sont alors devenus comme une seconde nature.

Cette valeur atteint un minimum lorsqu’elle est réduite à la valeur des moyens de subsistance physiologiquement indispensables, c’est-à-dire à la valeur d’une somme de marchandises qui ne pourrait être moindre sans exposer la vie du travailleur, (non pas par de bons sentiments mais ce qui détruirait alors la force de travail permettant au capitalisme de tirer de la plus value).

C’est pourquoi parler d’un SMIC international, tel quel, ce n’est pas à proprement parlé marxiste, mais plutôt d’influence trotskiste. Exiger un SMIC international revient à fixer le niveau du prix de la force de travail commun, pour son minima, à tous les travailleurs.

Autrement dit c’est obliger tous les processus productifs à se fixer pour leur partie basse sur ce niveau minimum de coût salarial. C’est une façon de donner comme objectif une homogénéisation d’évaluation internationale des forces productives et c’est précisément le modèle d’explication de Trotski qui déclare : "L’internationalisation des forces productives fait voler en éclats les États-Nations".

Cet objectif ne peut être pris en compte car il fait référence au minimum de survie, (qui n’est même pas évalué scientifiquement mais seulement idéologiquement par le patronat ou l’État), et ne correspond pas plus à l’idée que nous nous faisons de ce salaire minimum (SMIC) en France aujourd’hui dans les conditions de production et aussi de transports et de scolarisation nécessaires a cette production etc.

Nous pouvons donc (et c’est notre rôle d’internationaliste) réclamer et aider a l’élévation des salaires dans tous les pays et donc dans les pays les plus pauvres, pour que dans le temps, leurs conditions de vie deviennent similaires aux meilleures conditions de vie existant dans le monde ; également doivent accompagner cette revendication : la fin du travail des enfants et l’exigence de salaires identiques entre les hommes et les femmes etc.

Des mesures peuvent être prises pour ces objectifs, notamment des interdictions d’importations ou des taxations sur celles-ci.

Les prix de revient des salaires dans la concurrence internationale

Une idée simple, expose donc le principe de comparaisons directes entre les prix (apparents) de revient salariaux entre les différents pays comme si 15 euros de l’heure à Paris étaient identiques à 15 euros partout dans le monde. C’est omettre de placer dans ces prix de revient tous ce qui entoure le prix du travail dans la vie réelle de chaque pays et c’est laisser penser que le salaire payé à l’ouvrier est directement lié aux prix de ventes sur les marchés internationaux par tous les pays (donc aussi les plus pauvres). C’est une ignorance ou un mensonge économique.

Et surtout encore une fois on ne peut oublier que cette force de travail est une marchandise qui donne lieu à un achat (salaire de l’ouvrier qui est sans cesse mit en concurrence avec d’autres salariés notamment sous l’action du chômage).

Cette idée de salaire a prix égal moyen, ne comporte pas, ainsi calculé, ni les traditions de vie de chaque pays, ni le niveau de productivité moyen des travailleurs dans les pays concernés, ni les niveaux d’industrialisation et de leurs coûts, ni également tous les frais sociaux et de formations des salariés aux technologies plus avancées, ni ceux des techniques de circulation et d’échange.

N’entrent pas non plus en considération le nombre moyen de personnes vivant dans les foyers de chaque pays et le nombre de ses personnes participant au revenu familial. (Le foyer moyen en France se situe autour de 4 personnes alors qu’en Chine par exemple il doit tourner maintenant autour de 6 pers).

De plus dans la concurrence internationale doivent être pris en compte le taux tendanciel du profit des différents groupes capitalistes.

Nous noterons (c’est une des contradictions du capitalisme) que ce capitalisme qui tend toujours a rémunérer au plus bas la force de travail, est confronté a son propre désir, a son besoin pour amplifier sa richesse : de créer des nouveaux produits déclenchant par la même de nouveaux besoins populaires qui élargissent la consommation, ceci apporte cependant des possibilités pour l’élévation historique de la valeur de la force de travail et dans un certain sens "une certaine participation au progrès de la richesse nationale".

Dans une nouvelle société socialiste puis communiste, lorsque la propriété privée des moyens de production et d’échange, devenant propriété publique socialisée, la force de travail sera toujours rémunérée mais il y aura toujours une différence entre le prix payé à la force de travail et le prix de vente de cette dernière. Seulement la plus value dégagée sera alors uniquement utile à la collectivité pour améliorer la vie des salariés, pour leur garantir plus de sécurité devant les impondérables de l’existence, pour améliorer toujours plus l’enseignement et les recherches scientifiques, pour l’habitat et le cadre de vie etc.

Michel Mélinand (groupe unitecommuniste) Juin 2010

Voir en ligne : article d’origine sur le site unitecommuniste

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