En effet, l’accord conclu il y a 50 ans entre Washington et Riyad, stipulant que l’Arabie saoudite fixe le prix de (...)
L’Ukraine est entrée en guerre civile, les possibles contagions européennes
Voici une carte de la résistance à "la junte" telle qu’elle a été composée par un résistant de Kiev, probablement communiste parce qu’ils semblent désormais être les seuls à lutter pour l’unité de l’Ukraine à travers une solution fédérale et un combat commun contre les putschistes et surtout les diktats du FMI qui pour eux sont la preuve de la haute trahison de la junte. Ils accusent cette dernière de provoquer la situation dans l’Est, d’y organiser la violence au lieu de répondre aux revendications des habitants qui n’ont occupé des bâtiments publics au départ que pour se faire entendre.
Donc voici la carte des Résistances, elle aussi la manifestation de possibles explosions et guerre civiles dont la chaîne de déflagration irait beaucoup plus loin qu’on l’imagine en remontant le long des mécontentements et des humiliations européennes, des intégrations forcées et de l’application des diktats du FMI.
On voit sur cette carte :
— La Crimée considérée comme un fait accompli (drapeau russe) tant son rattachement à l’Ukraine en 64 (voir le texte de Serguei Khroutchev, fils de Nikita, qui explique que ce rattachement fut lié simplement à l’approvisionnement d’eau de la péninsule et était une simple modification administrative).
— Le Donbass qui est en pleine tendance à l’autonomie avec rupture intégrale avec le gouvernement de Kiev qui ne contrôle plus rien.
— La Région intermédiaire dans laquelle se déroule une âpre lutte en ce moment, et qui, sur la carte, est caractérisée par le ruban de saint Georges (célébrant la victoire de la seconde guerre mondiale) ; le combat a lieu contre le fascisme des bandéristes, les gangsters sur lesquels s’appuie la Junte, mais aussi contre la situation économique absolument catastrophique et le choix de la junte de se plier aux diktats du FMI. Ce qu’il faut mesurer, c’est que partout, la junte vire les anciens responsables et installe des hommes à elle, des escrocs ou des fascistes qui font déjà adopter des mesures impopulaires, mais qui donneront leur plein après le 25 mai et l’élection présidentielle.
— Le Nord et le centre, où le parti communiste organise avec un véritable héroïsme la résistance (drapeau rouge avec faucille et marteau).
— L’extrême ouest, la Ruthénie dans laquelle l’auteur de la carte prévoit des troubles dans les jours à venir (drapeau ruthène).
A cette carte qui couvre seulement l’Ukraine, il faudrait ajouter des liens avec la Moldavie dont les élections vont avoir lieu en novembre, la Transnitrie dont nous avons souvent parlé ici et qui réclame son rattachement à la Russie, ainsi que des petites républiques du Sud de la Moldavie qui en font autant... Mais on ne peut pas ignorer les liens avec l’ex-Yougoslavie dans laquelle les mouvements sociaux se multiplient, pas plus qu’avec la Bulgarie et surtout le chaudron des sorcières qu’est la Caucase...
Bref, ce que nous ne cessons d’annoncer et de craindre est l’installation dans cette zone d’une nouvelle Syrie, avec possible déflagration dans toute l’Europe, tout cela dans le cadre de la vassalisation de l’Europe aux États-Unis qui sont incontestablement à l’origine de cette crise et qui l’entretiennent avec l’aide des fous furieux de la junte.
De toute manière ce sera l’occasion d’un renforcement de l’OTAN et d’exigences de dépenses militaires dans un continent économiquement en crise... L’impérialisme des États-Unis ne cherche pas seulement à installer des bases de l’OTAN, y compris nucléaires, et d’en faire payer le coût aux alliés européens, mais bien de vassaliser toute l’économie européenne, ce qui se passe en France avec Alsthom n’est pas étranger à la stratégie étasunienne, la guerre n’étant que le commerce par d’autres moyens. Les États-Unis, empire en déclin, ne voient que dans la guerre, le maintien de leur hégémonie acquise durant la seconde guerre mondiale quand ils sont seuls sortis renforcés d’une ruine généralisée...
Voir en ligne : Sur le blog histoire et société de Danielle Bleitrach