Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil national du 24 octobre 2009
Intervention de Corinne Bécourt
Fédération de l’Aisne, Saint-Quentin
Depuis 2004, 20 régions sont gérées par la gauche. En quoi cela a-t-il changé la vie ? En quoi les régions ont-elles servi de points d’appui pour s’opposer à la droite au pouvoir ? En Picardie, aucune mesure forte n’a été prise mais les cadeaux aux grandes entreprises ont été maintenues, de nouvelles taxes crées. Au total, un bilan a minima de l’exécutif social-démocrate, le choix du « moins pire ».
Partant de ces bilans, le Conseil national devait lancer le débat dans le parti lors de sa réunion prévue les 25 et 26 septembre. Elle a été annulée empêchant les communistes de disposer du temps et des éléments pour se prononcer à partir d’un contenu sur les différentes stratégies pour les élections : union avec le PS dès le 1er tour, listes présentées par le PCF de rassemblement sur des bases de lutte. Le débat a été confisqué.
Aujourd’hui, une « offre nationale » à sens unique nous est proposée : le « Front de gauche » au 1er tour pour rassembler derrière le PS au 2nd tour. Toujours après des rencontres d’appareil, on continue la même stratégie, celle des collectifs antilibéraux, celle de l’effacement du point de vue communiste, au nom d’alliances avec des groupuscules qui n’existent que sur Internet, d’élus socialistes dissidents.
Depuis 1997, on connaît le résultat, notamment aux présidentielles de 2007.
Où les avez-vous vus les ouvriers, les salariés, ceux des quartiers populaires dans les « ateliers de la gauche » ? Au nom de quoi devrions-nous faire la part belle à Mélenchon et à son PG ? A Saint-Quentin, il n’y a pas un seul PG à l’horizon ? Faut-il inventer le PG partout où il n’existe pas ou bien faire vivre et renforcer le PCF ?
Cessons l’effacement du Parti, de l’organisation qui concrètement est dans les luttes avec ses militants qui savent ce que c’est que pratiquer le rassemblement dans l’action. Nous n’avons jamais décidé, encore au congrès, de nous fondre dans une nouvelle structure, d’arrêter de nous présenter aux élections comme communistes, de cesser de permettre aux salariés, aux électeurs d’utiliser le vote communiste.
En 2004, en Picardie, les listes présentées par le PCF, ouvertes au monde du travail, ont obtenu le meilleur résultat du PCF en France, 12%. Notre démarche a prouvé que partir sous son drapeau, avec notre projet, n’est pas suicidaire, si on l’assume. Des positions claires, de défense des services publics contre la concurrence « libre et non faussée », de maintien et de développement du potentiel industriel, etc… seuls les communistes les défendent de manière conséquente.
Le succès de 2004, nous le devons à une campagne collective de terrain, menée par les militants communistes, dont Maxime Gremetz, notre tête de liste. Cette année de nouveau il serait irresponsable de se passer de l’atout que représentent Maxime, notamment dans le monde ouvrier et chez les syndicalistes, comme les 300 communistes de Somme écartés de leurs droits dans le parti, de façon injustifiable.
Sur ce point, j’interpelle aujourd’hui toute la direction du Parti, pour avoir une réponse qui puisse être identifiée par les communistes comme un signe fort de rassemblement. Chercher des alliances avec des groupuscules insignifiants mais tenir à l’écart des centaines de militants et de sympathisants communistes : personne ne le comprendrait dans le Parti, dans son électorat, en Picardie et ailleurs.
Corinne Bécourt