Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil national du 7 février 2009
Intervention de Caroline Andréani
Aubervilliers, Seine-Saint-Denis
JM Coppola expliquait que les députés au parlement européen étaient élus depuis 1978. Je crois qu’il serait bon de tirer un bilan de leur action. Comme il serait bon de tirer un bilan de l’action de nos deux députés européens.
Si nous tirons un bilan des dix dernières années sur les droits sociaux, nous constatons :
que le travail de nuit des femmes a été réintroduit par l’UE, au nom de l’égalité des sexes,
la casse des régimes de retraite, et la volonté politique clairement affirmée de développer le travail des personnes de plus de 65 ans
l’abaissement de l’âge du travail, avec l’introduction sans tambour ni trompette du travail des enfants à partir de 14 ans dans le cadre de l’apprentissage,
la mise en concurrence des territoires facilitant les délocalisations dans les pays où la main d’œuvre est moins chère,
la possibilité pour une entreprise d’un pays tiers d’employer des salariés selon le code du travail et les prix du pays,
la casse des services publics au nom de la concurrence libre et non faussée, dont nous voyons les ravages avec la privatisation d’EDF/ GDF,
les lois anti-immigration scandaleuses.
Nous savons tous que le parlement européen n’a pas de poids réel, que c’est la commission européenne qui légifère. Le rôle, le poids du parlement, ne permettent pas la réorientation de l’UE, car les parlementaires ratifient les propositions plus qu’ils ne les votent.
N’allons pas nous fourvoyer sur l’Europe sociale : il faudrait un rapport de forces à un niveau tel que cet objectif est parfaitement inatteignable. D’ailleurs, quand on parle de remise en cause des fondements libéraux de l’UE, il ne faut pas prendre nos désirs pour des réalités.
Si nous voulons faire le lien entre le local et le national, il faut rappeler le rôle mortifère de l’UE dans la crise actuelle du système. Ce n’est pas seulement Sarkozy ou les banquiers qui sont responsables, ou le système financier international. C’est aussi l’Union européenne qui a donné les outils permettant aux banques, aux établissements financiers et aux grandes entreprises de faire de l’UE un terrain de jeu de la déréglementation financière.
Je préférerais, personnellement, que nous soyons honnêtes, que nous disions que nous voulons des élus pour savoir ce qui se passe et alerter les peuples des mesures anti-sociales de l’UE.
Si vraiment nous repartons sur les enjeux locaux, il faudra être conséquents avec nous et avec le peuple, et proposer la sortie de l’Union européenne. Alors là, nous prendrons une initiative politique forte, de rupture, en un mot révolutionnaire.
Caroline Andréani