Conseil National du 27 novembre 2010
L’intervention des communistes va être décisive. intervention de Nicolas Marchand

, par  Nicolas Marchand , popularité : 3%

Plusieurs camarades dans ce Conseil national ont dit leur inquiétude quant à la présidentielle, alors que la direction du Parti semble plus pressée d’imposer Mélenchon aux communistes que de soutenir le seul candidat communiste déclaré à ce jour, André Chassaigne.

Nous publions pour information l’intervention de Nicolas Marchand qui témoigne des voix qui s’élèvent pour un candidat communiste.

Il est temps, comme cela a déjà été demandé aux précédents CN, qu’on débatte vraiment de la question des présidentielles.

Trop de choses donnent la désagréable impression d’une résignation à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, et parfois même d’une préparation des communistes à l’accepter.

Par exemple, pourquoi insister autant sur l’idée de ne pas « survaloriser » l’élection présidentielle ?
Pourquoi, alors que le PG a les mains libres pour promouvoir son candidat, autant de timidité chez nous à promouvoir notre camarade André Chassaigne.

Les enjeux sont sérieux, et pas des enjeux de boutique.
On a des raisons solides de ne pas se laisser imposer, ni par nos partenaires, ni par la « machine sondagière », une candidature qui ne correspond pas au combat à mener à ce moment ; et dont un objectif politique est la mise en cause de l’existence du PCF.

Ce n’est pas « survaloriser » la présidentielle qu’y voir l’élection qui domine la vie politique, celle dont la campagne offre aux candidats le plus de possibilités pour s’exprimer, en suscitant l’attention du plus grand nombre d’électeurs, celle qui permet le plus aux candidats de promouvoir et débattre un projet, alors que la campagne des législatives n’est qu’une courte prolongation de la présidentielle.

Or cette élection va avoir lieu dans un contexte historiquement exceptionnel, avec la crise et ses nouveaux développements, qui peuvent être explosifs, en Europe notamment.
Il y a besoin d’une campagne à la fois populaire, mobilisatrice, et de haut niveau, dans ce sens qu’il faut faire avancer quelques axes précis de changement radicaux, avec une cohérence entre des objectifs sociaux forts et les moyens, financiers et de pouvoirs.

Une campagne où le candidat parlera donc notamment : éradication du chômage, sécurisation de tous les moments de la vie, moyens de s’émanciper des marchés financiers, nouveau crédit, nouveaux critères de l’euro et de la BCE, et pas seulement comme tend à faire Mélenchon « éjecter les financiers des entreprises », ou « rendez l’argent », je cite son livre, ou par contre il n’y a pas le mot crédit, pas le mot emploi, pas de référence à la BCE ; un candidat qui ne résumera pas son projet à une politique, je cite encore J.L.Mélenchon, « de hausse des dépenses de l’État et de salaire maximum. »

Jacques Généreux, l’économiste du PG, explique dans une interview au Nouvel Observateur, sous le titre « Vive l’Etat providence » (18/11/2010) que « pour promouvoir une société de progrès humain », il faut « revenir à ce qui a fait la puissance de la France des années 60 : un état fort, démocratique, ... redonner du pouvoir aux politiques, aux collectivités territoriales et aussi aux entrepreneurs... et remettre à leur place les spéculateurs... retrouver cet équilibre entre les quatre acteurs du capitalisme. » [et les travailleurs ???]
Et à la question : « mais dans quel cadre économique ? Que devient le socialisme dont vous vous réclamez ? » réponse : « N’essayez pas de me faire passer pour plus rouge que je ne suis. Le retour aux principes d’après-guerre, c’est le débat citoyen que la gauche doit engager aujourd’hui... »

Cela correspond à ce qu’est le PG : un parti socialiste de gauche, un parti social-démocrate (par opposition au social-libéralisme), à l’exemple du modèle politique dont se réclame Mélenchon, Oskar Lafontaine, dont la référence était un retour à la sociale-démocratie de Willy Brandt.
Ce n’est pas une accusation, c’est la réalité politique. La nommer ne signifie pas refuser l’unité, nécessaire, avec le PG, et bien au delà. Mais pour l’élection présidentielle, le Front de gauche a besoin d’un candidat et d’un projet plus radical.
On me dira : mais il y a notre initiative de programme populaire partagé. C’est une bonne initiative. Mais est-ce qu’elle donne vraiment une garantie ? Mélenchon n’a pas l’air d’être très chaud. A son Congrès il n’en a pas été question, a noté la presse.

Et il y a ce fait qui en dit long : pour le forum du 2 décembre sur les retraites, le PG a exigé (et obtenu !!!) de n’inviter à parler aucun expert communiste. Résultat, c’est un économiste non membre du PG, mais social-démocrate, qui interviendra...

J’ajoute que la candidature Mélenchon s’inscrit dans un projet qui n’a rien de secret : entrainer le parti communiste dans la voie de la fusion dans un nouveau « parti de gauche ».
Mélenchon veut se servir d’un éventuel succès de sa candidature et de l’hégémonie personnelle qu’il en escompte pour avancer dans ce projet. Déjà il cherche à imposer la FASE qui a le même projet comme composante du Front de gauche.

Enfin, il y a dans cette situation, surtout si s’imposait aux communistes une sorte de fait accompli, le risque d’une division très grave du Parti.
D’ailleurs je ne vois pas comment on peut considérer qu’une candidature porteuse d’une division de la principale force du Front de gauche soit le bon choix pour celui-ci.

Il est temps, grand temps de donner aux communistes les moyens d’intervenir dans ce débat.
Dans le calendrier proposé, il y a sur ce plan un problème : un texte cadre adopté par le CN le 7 janvier, et présenté, avant tout débat des communistes, à l’assemblée des animateurs de section dès le lendemain, le 8, pour y être de fait validé. Il ne faudrait pas que les choses soient ainsi quasiment ficelées pour la décision finale, sans que les communistes aient pu vraiment en débattre.

L’intervention des communistes va être décisive. Je suis convaincu qu’ils vont se faire entendre.

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