Quand les communistes se réveilleront…

Quand les communistes se réveilleront, ce n’est pas un petit sursaut que connaîtra notre société : ce sera un tremblement de terre social et politique. Car depuis plus d’un siècle, chaque fois que les communistes, chaque fois que le mouvement ouvrier organisé s’est levé, ce sont des droits nouveaux qui ont été conquis, des chaînes qui ont été brisées, des espoirs qui se sont incarnés.

Quand les communistes se réveilleront, la peur changera de camp. Les exploiteurs, les spéculateurs, les actionnaires sans scrupule, tous ceux qui se gavent sur notre sueur et nos vies, comprendront que la résignation du peuple n’était qu’une parenthèse, qu’une anesthésie imposée par des décennies de reculs sociaux et de propagande libérale.

Quand les communistes se réveilleront, nous redécouvrirons ensemble que nous ne sommes pas condamnés à subir. Que la casse des retraites n’est pas une fatalité, que la destruction de l’hôpital public n’est pas une loi de la nature, que la précarité n’est pas un destin pour les jeunes générations. Nous rappellerons, par nos luttes, que ces droits ont été conquis de haute lutte, souvent au prix du sang et des sacrifices, et que rien n’empêche d’aller plus loin.

Quand les communistes se réveilleront, la mémoire du mouvement ouvrier retrouvera sa force : celle de 1936, des congés payés, des 40 heures, celle de 1945 et de la Sécurité sociale, celle de 1968 avec les grandes grèves et l’augmentation massive des salaires. À chaque fois, les exploiteurs juraient que c’était impossible. Et à chaque fois, quand le peuple a dit « assez ! », c’est devenu réalité.

Quand les communistes se réveilleront, ce sera aussi la jeunesse qui s’éveillera. Car comment accepter que des générations entières soient condamnées au chômage, aux contrats précaires, aux loyers insupportables, pendant qu’une poignée de milliardaires accumule des fortunes astronomiques ? La colère de la jeunesse, unie à la force du mouvement ouvrier, sera une étincelle capable d’embraser les luttes et de changer l’histoire.

Quand les communistes se réveilleront, les luttes ne seront pas cloisonnées. La défense de la planète rencontrera la défense de l’emploi. Le combat contre le racisme et les discriminations rejoindra le combat pour l’égalité sociale. La solidarité entre les peuples primera sur les logiques de guerre et de profit. Car ce n’est pas seulement un réveil pour la France que nous portons, c’est un réveil pour l’humanité toute entière.

Quand les communistes se réveilleront, ce sera la fin de l’impuissance organisée. Car on nous a trop répété que « rien n’est possible », que « les choses sont trop compliquées », que « le capitalisme est indépassable ». Nous répondrons par les faits, par l’organisation, par les grèves, par l’unité des travailleurs : oui, un autre monde est possible, et il commence quand nous reprenons confiance en nous-mêmes.

Quand les communistes se réveilleront, ce sera l’heure des comptes. Les responsables des crimes sociaux — l’amiante, les pesticides, les maladies professionnelles, les licenciements boursiers — devront répondre devant le peuple. La justice sociale, c’est aussi la mémoire et la réparation. Plus jamais nous ne laisserons les vies humaines sacrifiées sur l’autel du profit.

Camarades, il est temps. Le réveil ne dépend pas d’une poignée de dirigeants ou de tribuns. Il dépend de chacune et chacun de nous. De notre capacité à relever la tête, à nous organiser, à nous unir. Car les communistes, ce ne sont pas seulement celles et ceux qui portent une carte : ce sont toutes les femmes et tous les hommes qui refusent la domination, qui croient en la justice, qui veulent l’égalité réelle.

Alors oui, quand les communistes se réveilleront, rien ne pourra arrêter le peuple.
Et ce jour-là, ce sera un jour de fête, de dignité retrouvée, d’avenir reconquis.
Augustin VINALS Militant CGT et politique depuis un demi siècle