Un communiqué commun, signé par plus de cinquante collectifs, syndicats, associations dénonce la répression accrue (...)
Toyota, luttes de classes au Japon et en France... Appel à la manifestation du 1er Mai
Dans la confusion politique médiatiquement organisée, et la difficulté pour les communistes à rendre visible et cohérente une stratégie de résistance qui se reconstruit sur les ruines de l’ancienne union de la gauche, l’expression des luttes de classes donne à la fois l’énergie et le sens du combat pour une rupture politique.
C’est pourquoi nous publions ce tract de la CGT de l’usine Toyota, après les entretiens de militants d’entreprises dans le numéro 3 de la revue "Unir les Communistes", dont nous allons commencer la publication.
pam
- CGT Toyota Lille
Discours du Président.
Baratin sur la qualité, reproches sur les accidents du travail (comme si on faisait exprès d’être victime d’un accident), reproches sur les mégots par terre (c’est vrai qu’il y a même des managers qui trouve le temps de les compter chaque jour… !)
Et puis un coup de baguette magique : les fausses dettes de TMMF se transforment en bénéfices officiels de 28 millions d’euros.
Les salariés ont eu raison de ne pas croire le baratin de la direction sur le soi-disant déficit de TMMF.
TMMF est une usine qui appartient au groupe Toyota, qui va déclarer cette année encore plus de 15 milliards de bénéfices officiels… on a du mal à mesurer ce que ça représente : ça fait en moyenne 42 000 euros de bénéfice net produit sur 1 an par chacun des 350 000 salariés du groupe.
Du coup, on a aussi du mal à croire que TMMF ne dégage « que » 28 millions d’euros de marge bénéficiaire.
Déjà ce qui est certain et publié par la direction de TMMF, c’est l’envoi de 60 millions d’euros sous forme de « Royalties » directement au groupe Toyota. Les Royalties permettent de faire remonter aux actionnaires des bénéfices directement sans passer par la case « impôts », en plombant d’autant les comptes de l’usine.
Prime de participation ?
Monsieur Biondo a annoncé la mise en place d’une prime de participation, soumise à un accord avec les syndicats, d’un montant « proche » de 250 €.
Dans toutes les équipes, beaucoup de salariés ont exprimé leur mécontentement.
250 €, c’est trop faible. C’est ce qu’on perd chaque trimestre sur la prime d’intéressement.
Par contre, si on divise 28 millions d’euros par 4 000 salariés (intérimaires compris), ça devrait faire 7 000 € chacun.
Et si on rajoute les 60 millions d’euros de Royalties au 28 millions de bénéfices officiels déclarés, ça fait 88 millions, soit 22 000 euros chacun sur un an.
C’est plus proche des 17 000 euros que nos camarades de travail au Japon vont bientôt toucher, ce qui correspondra à 6,8 mois de salaire d’un ouvrier de Toyota Japon.
Et puis, quelles seront les modalités d’application de cette prime ? Quelles divisions la direction va-t-elle essayer de mettre en place ?
Le problème de tous les travailleurs, c’est les bas salaires et les conditions de travail qui se sont encore dégradées avec la suppression de dizaines et de dizaines de postes de travail et le renvoi au chômage de plus de 300 intérimaires.
Seule la mobilisation des salariés pourra obliger les actionnaires à prendre sur une partie des bénéfices pour augmenter les salaires, embaucher et créer des postes de travail supplémentaires !
La promesse de 250 € en 1 fois de la direction est bien insuffisante, à côté de notre réalité à toutes et tous.
Expertise des comptes de TMMF.
C’était à l’ordre du jour du CE du mardi 21 avril. Le vote a été reporté.
Il est juste que les salariés puissent savoir et connaitre tous les comptes de l’entreprise. Il devrait y avoir une transparence totale. Cela mettrait les travailleurs en bien meilleure position pour se défendre si on connaissait tous la réalité financière, économique et les projets des actionnaires et des directions d’entreprises.
Il faudrait d’ailleurs réussir à faire sauter toutes les lois qui empêchent les salariés et les délégués de dévoiler des informations, de les rassembler. Car les patrons se protègent du contrôle des salariés en invoquant le secret des affaires, la confidentialité, et se permettent de menacer de licenciement ceux qui vont à l’encontre des volontés patronales.
Bien sûr, la CGT ne va pas s’opposer à cette demande d’expertise des comptes de TMMF.
Il faut savoir aussi que les « experts », même indépendants, même consciencieux, n’auront pas accès à l’ensemble des informations, des comptes, des accords secrets. Ils n’auront accès qu’aux documents de surface… tout comme c’est le cas d’ailleurs pour les commissaires aux comptes. C’est pour cela que la CGT s’abstiendra sur ce vote, car nous n’avons pas d’illusions sur la portée de cette expertise.
Communiquer entre nous, s’échanger des informations entre les secteurs, les services, en production, en logistique, en maintenance, à l’administration, avec les sous-traitants, c’est une façon bien plus efficace de connaitre la vérité sur TMMF.
Manifestons le 1er Mai.
Contre le patronat qui licencie, qui ferme des usines, qui aggrave le chômage pour en profiter, qui aggrave les conditions de travail de ceux qui restent, qui aggrave et accentue la flexibilité, qui baisse les salaires en s’attaquant aux primes, manifestons le 1er Mai pour dire « stop ça suffit ! »
Contre ce gouvernement à plat ventre devant les volontés des patrons, contre ce gouvernement qui s’attaque au droit du travail et aux acquis des salariés, aux retraites, qui démolit les services publics utiles à la population.
Manifestons pour dire « stop, ça suffit ! »
Les manifestations du 1er mai nous permettent à tous de dire qu’on n’est pas d’accord. Alors, à chacun de se saisir de cette occasion.
A Valenciennes,
Rassemblement et Manifestation le 1er Mai,
10H, Place d’Armes.