Attendez ! J’ai pas encore parlé. Merci mes chers camarades pour votre accueil chaleureux, merci aux communistes de la Fédération du Rhône, merci Benoît, merci Marie-Christine Burricand qui est membre de la direction nationale, merci pour ton accueil ma chère Michèle. Merci à toi, mon camarade, cher Raoul, mon voisin du Nord que je croise souvent pour ta participation et ta brillante analyse sur l’impérialisme américain. Et cher Yassar, merci pour tes mots et la justesse de tes mots pour expliquer le combat que vous menez en Palestine. J’excuse en même temps l’ambassadrice, madame l’ambassadrice de Palestine que tu représentes ce soir à nos côtés. Et merci à Arlette, la coprésidente du Mouvement de la Paix, pour cet appel à prendre conscience des menaces qui pèsent sur le monde.
Mes chers amis, mes chers camarades, mes chers concitoyens, je vais vous dire, en venant ici, en voyant cette salle, je me suis dit, j’ai l’impression d’être en campagne. On repart en campagne. Mais je vais vous dire, oui je suis en campagne, pas en étant obnubilé par 2027 comme certains. Je suis en campagne pour le respect de la dignité humaine. Je suis en campagne pour la fraternité humaine, pour l’amitié entre les peuples. Nous sommes en campagne pour la paix, pour la paix pour tous et pour toutes. Voilà pourquoi nous sommes rassemblés ici ce soir. Et c’est ce qui nous préoccupe, nous, aujourd’hui, en cet instant.
Alors, ça fait du bien. Ça fait du bien de se retrouver. Ça fait du bien de se retrouver ici, à Vénissieux, dans votre belle ville, pour défendre la paix, pour défendre le progrès social, pour porter l’espoir, pour proposer un autre avenir à l’humanité, au peuple, un autre avenir que celui écrit par les marchands d’armes et les financiers. Oui, ça fait du bien.
Merci à Michèle Picard qui fait ici un travail incroyable, qui a toujours porté haut et fort et bien au-delà de sa ville l’exigence de solidarité mondiale.
Merci Arlette, toi aussi pour l’histoire depuis la Seconde Guerre mondiale que tu as su témoigner avec la force de ton engagement et celle de ton mouvement avec notamment à tes côtés les communistes dans la lutte contre le fascisme pour le désarmement et pour un monde de paix.
Merci à vous, merci aux témoignages qui ont eu lieu juste avant, je vais y revenir après.
Mes camarades, nous sommes ici rassemblés pour parler ce soir de la paix et des menaces de guerre dans le monde. C’est bien la paix, le respect des peuples, leur indépendance, leur prospérité qui nous réunissent ce soir. Car notre monde marche sur la tête. Les règles élémentaires de la vie commune entre les hommes et les femmes, entre les nations, sont chaque jour abîmées, piétinées. Et partout, partout, ce sont les mêmes logiques qui dominent, dont a très bien parlé Raoul juste avant moi, celles des guerres économiques, celles des guerres tout court, avec en toile de fond l’impérialisme, les impérialismes, l’exploitation des richesses, l’exploitation des peuples, et la montée en même temps des populismes, des nationalismes.
Oui, il faut avoir une analyse de classe, comme tu l’as dit, de ce qui se passe en ce moment. Parce que tout y passe, et on le voit dans notre pays. L’industrie menacée, les services publics affaiblis, les libertés publiques attaquées et même l’état de droit, on le voit depuis quelques jours. Car en France, depuis une semaine, nous en parlions tout à l’heure, tu me demandais ce qui se passe en France avec cette affaire liée à l’extrême droite et les condamnations de Marine Le Pen, nous avons vu des attaques très dures contre des magistrats, contre la justice, y compris venant de responsables d’ailleurs de gauche. Eh bien, nous concernant, nous, nous ne jouerons jamais le peuple contre les juges, jamais le peuple contre les institutions, même si ces institutions, nous voulons les transformer. Nous, nous concernant, nous serons toujours respectueux de la loi, même si en même temps nous voulons la transformer et nous respectons la loi qui est votée par le législateur. Ce que nous voulons par-dessus tout, et je tenais à le dire ce soir, c’est l’égalité de tous les citoyens devant la loi.
Tous les citoyens, que vous soyez misérables ou puissants, comme le disait La Fontaine, et je le dis à Marine Le Pen, et à tous les membres de sa famille concernés par ce jugement, son ex-mari, sa sœur, sa belle-sœur, sa colocataire, sa meilleure amie, bientôt son chat, tout le monde en a profité du système. Eh bien, je lui dirais qu’à sa place, en tant que puissante, elle devrait penser justement aux misérables, obliger eux d’exécuter leur peine quand bien même ils font appel. La loi ne doit pas être faible pour les forts et fort pour les faibles, elle doit être la même pour tous. Il n’y aura pas d’amnistie pour Marine Le Pen et nous combattrons la loi d’amnistie que propose M. Ciotti. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous ne laisserons pas faire cette dérive dangereuse et nous manifesterons dans toute la France le 12 avril prochain à l’appel de la CGT, d’associations, de la LDH pour qu’ensemble nous fassions respecter l’état de droit dans notre pays. Parce que la démocratie c’est un bien précieux et la démocratie il faut la défendre partout, tout le temps.
La démocratie c’est par là que nous pourrons concrétiser l’égalité politique. C’est un outil formidable au service de l’émancipation humaine. C’est la base du projet communiste, notre projet. Effacer la démocratie, c’est condamner toute perspective de progrès pour l’humanité. C’est entraîner les peuples dans un monde forcément plus autoritaire, plus violent, comme je viens d’en parler, forcément plus dangereux et forcément plus inégalitaire.
Affaiblir la démocratie, c’est aussi affaiblir toute perspective de paix. Et nous en avons tellement besoin de paix. Il n’y a jamais eu autant de conflits dans le monde. En 2024, plus de 230 000 personnes ont perdu la vie dans des conflits majeurs à travers le monde. C’est 30% de plus qu’il y a un an, la moitié de ces conflits se déroulent en Afrique, dans la région des Grands Lacs, en République démocratique du Congo, au Rwanda, au Soudan, au Mali, au Burkina Faso. Les pertes humaines sont considérables, tout comme au Proche et Moyen-Orient, au Yémen, en Syrie, au Liban, au Kurdistan et en Palestine, j’y reviendrai.
Tout a été fait. pour désordonner ce monde, pour déstabiliser ces pays. Et la France porte sa part de responsabilité. La guerre, c’est aussi celle qui fait des dizaines de milliers de victimes quand elle est menée par les mafias, par les cartels, quand l’État recule, les cartels de la drogue, comme au Mexique, en Équateur ou en Colombie. Et d’ailleurs, parfois, Il ne suffit pas d’aller loin pour voir les ravages de cette guerre des cartels et je pense bien sûr aux victimes dans notre pays, à Marseille ou récemment ici à Vaulx-en-Velin. Nous ne laisserons pas faire ces mafias et ces cartels et c’est bien la raison pour laquelle nous voulons une justice, de la sécurité et de la tranquillité pour tous et un état de droit qui fasse respecter la tranquillité de chaque citoyen en tout point de la planète, y compris chez nous.
Un être humain sur 8 a été exposé à un conflit militaire l’année dernière. Et le nombre de conflits a été multiplié par 2 en 5 ans. Et le risque est grand de les voir se multiplier et se généraliser dans un monde où l’usage de l’arme atomique n’est plus impensable. Nous devons faire de la paix la grande cause de l’humanité. Faire de la paix, comme ça a été dit, un objectif politique, une volonté politique et non pas un simple slogan. C’est une urgence vitale pour les peuples d’Afrique, pour le Moyen-Orient, pour l’Asie et l’Océanie, pour l’Europe et tout le continent américain. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les peuples d’Europe sont menacés, pris en otage par des puissances qui s’affrontent à l’échelle de la planète, pour la maîtrise des voies commerciales, je pense au Groenland notamment, et à la quête des ressources en matière première.
Les peuples d’Europe sont aussi menacés par la guerre économique mondiale, lancée par M. Trump et sa clique d’ultra-riches. La guerre de Trump est une guerre sérieuse, dangereuse. C’est une guerre économique, c’est une guerre industrielle. Trump n’est pas fou, contrairement à ce que disent certains. Il compte ses sous et il en veut beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et il le dit comme ça. Mais comme l’a très bien expliqué Raoul, le capitalisme américain est malade. Le dollar est malade. Et aujourd’hui, Les États-Unis sont en crise, traversés par une crise, dépassés par la Chine. Alors, comme une personne qui se noie, ils s’agitent, ils s’agitent et ils traînent avec eux ceux qui veulent leur porter de l’aide.
La guerre économique de Trump est une guerre sérieuse parce que c’est une guerre industrielle, une guerre énergétique, une guerre commerciale. Et c’est donc une guerre contre les travailleurs, contre nous. qu’ils soient français, européens et même américains, car ils subiront le prix. Car quand M. Trump décide d’augmenter les droits de douane contre tout ce qui rentre aux États-Unis, et que l’Europe décide de répondre en miroir par la même chose et d’augmenter aussi les droits de douane, mais qui va payer ? Les Américains, comme les Européens, verront les prix de l’alimentation, des biens de consommation, des voitures, des frigos, des télés. Tout ça va augmenter. Et c’est nous qui en paierons le prix. Mais ce sont aussi les salariés et les entreprises de ces grands groupes qui produisent ces biens de consommation. Parce que quand il faudra payer des droits de douane plus importants dans un sens comme dans un autre, les grandes entreprises, avec ces droits de douane en plus pour que les prix n’augmentent pas de trop… rogneront peut-être un peu sur leurs marges, mais demanderont beaucoup aux travailleurs, aux salaires, aux conditions de travail. Et c’est là où nous devrons payer demain le prix de cette politique.
C’est la raison pour laquelle nous ne devons pas accepter ce qui se passe, bien sûr, de la part de Trump, mais y compris de ce que l’Europe met dans le poids pour s’opposer à cette politique. Il y a d’autres leviers à utiliser. Et si cette guerre commerciale est une guerre industrielle, une guerre pour la maîtrise de l’énergie, eh bien menons cette bataille sur le continent européen. Menons cette bataille chez nous et investissons massivement pour relocaliser nos entreprises. pour relocaliser l’industrie en France et en Europe, pour produire ici ce dont nous avons besoin et investissons fortement dans la production d’énergie décarbonée. Divisons par trois, par quatre le prix de l’électricité et vous allez voir que nous serons tout de suite beaucoup plus compétitifs par rapport aux États-Unis.
Voilà la bataille que nous devons mener. Investissons en France, libérons l’argent de la Banque Centrale Européenne. pour faire en sorte que l’économie européenne et française soit beaucoup plus forte. C’est le combat que nous devons mener. Bien sûr, on verra peut-être des grands groupes industriels, des grands actionnaires français qui feront le choix d’aller faire des génuflexions du côté de chez Trump et d’aller investir de l’autre côté de l’Atlantique et d’aller ouvrir des usines là-bas. Et il faut que le message soit clair à leur encontre. Les traîtres et les collabos n’auront pas de place ici en France. S’ils veulent partir, qu’ils partent. Mais sans les capitaux et sans l’outil de travail. Parce que ça, nous le réquisitionnerons. Et ça restera chez nous.
Enfin, il faut oser remettre en cause l’hégémonie américaine et l’hégémonie du dollar, comme tu l’as dit. Depuis plusieurs années, des pays mettent en débat l’idée d’une autre monnaie que le dollar pour faire commerce entre nous. Avançons sur cette idée, mettons en place une autre monnaie pour une autre mondialisation, respectant les peuples, respectant la planète. Voilà ce que la France devrait mettre à l’ordre du jour et oser parler avec ces grandes puissances qui mettent à l’ordre du jour une autre monnaie pour contrebalancer l’hégémonie du dollar.
Face à Trump, nous devons tout simplement faire vivre l’esprit de la résistance, l’union nationale de tous les travailleurs et de toutes les forces vives pour rebâtir une industrie dans notre pays et pour rebâtir une France de justice et de paix.
C’est l’économie de la mort, une économie de guerre, comme en parle le président de la République et son ministre de la Défense, c’est une économie qui va taper fortement sur notre pouvoir d’achat. C’est une économie de guerre qui va s’en prendre à notre modèle social. C’est une économie de guerre qui va s’en prendre à nos pensions, au prix des médicaments et même à l’âge de la retraite. Écoutez-les vous dire aujourd’hui que face aux menaces de Trump, il faut une économie de guerre. Il faut plus d’obus et moins de sécu. Ils veulent militariser notre économie, comme l’a dit tout à l’heure Raoul. Ils sont déjà en train de le faire. Et là où on produisait des voitures, nous produisons des obus. Là où nous produisons des essieux pour les trains, nous produisons des obus. Et tout ça pour nourrir les guerres dans le monde. Nous ne voulons pas de cette économie de guerre et ce sera sans nous.
Nous voulons nous être gouvernés par la pulsion de la vie, pas par la pulsion de la mort. Et je le dis ce soir, le Parti communiste français sera toujours présent. pour défendre la patrie, pour défendre la nation, pour prendre les armes s’il le faut en cas de menace. Mais il ne saignera jamais les veines des travailleurs pour financer des guerres qui ne nous concernent pas. Voilà le combat qui est le nôtre et qui nous fait honneur dans l’histoire de France.
L’économie de guerre, est-ce qu’il se rende compte un seul instant des sommes qui sont en jeu et que je vous redonne ? L’économie de guerre, c’est faire passer le budget de la défense en France de 50 milliards d’euros par an, ce qui n’est déjà pas une paille, à 100 milliards d’euros par an. Non. Enfin… Est-ce qu’à un seul moment, on se pose la question de savoir où ils vont prendre cet argent ? Où il y a un argent magique ? Possible. Pouvoir de création monétaire des banques. C’est possible. Mais que ça serve justement à alimenter nos hôpitaux, nos écoles, à embaucher, à former ? Ou alors, c’est pas par le pouvoir de création monétaire des banques, et c’est chez nous qu’ils vont prendre cet argent. Nous ne devons pas l’accepter. Oui, il faudra investir dans une armée nationale et souveraine, mais pour défendre le peuple, pour défendre la France et ses intérêts vitaux, jamais pour mener des guerres, pour aller attaquer d’autres peuples, comme ils veulent le faire, et comme tu l’as si bien dit.
Voilà notre conception, à nous, de la défense nationale. Près de 2500 milliards de dollars ont été consacrés l’année dernière dans la course à l’armement. 2500 milliards de dollars. Tout ça pour nourrir une industrie de guerre, ce qui me fait dire, moi aussi, j’avais la même citation que toi, mon cher Raoul, on croit mourir pour la patrie et en fait on se bat, on meurt pour des industriels. Anatole France. C’est du jamais vu depuis la fin de la guerre froide. 2500 milliards de dollars.
Autant d’argent qui pourrait être tellement utile pour lutter contre la malnutrition, l’illettrisme, pour investir dans des infrastructures, les services publics, la sécurité sanitaire ou alimentaire. pour construire aussi tout simplement les conditions d’une sécurité réelle pour toutes et tous. Les besoins sont tellement grands et c’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’une économie de paix et de progrès social.
Et c’est cela que nous demandons à mettre en place de toute urgence. Une économie qui croit en l’avenir et cherche à le construire. Une économie qui cherche à éduquer, à former ses enfants, mais pas le portefeuille des marchands d’armes, d’autant plus quand ils sont américains.
Oui, nous avons besoin comme jamais de faire entendre la position originale du Parti communiste français. Il est possible d’être en même temps pacifiste et réaliste. Il est possible d’être en même temps internationaliste et résolument pour l’indépendance et la souveraineté des nations. Il est possible d’être attaché à une défense et nationale et populaire et en même temps de se battre pour la sécurité collective pour tous. Tout cela est possible et la preuve. La preuve c’est que nous sommes là, nous, toujours là et c’est la ligne que les communistes français dépendent depuis plus d’un siècle. Et c’est celui d’un nouvel ordre mondial de nations et de peuples souverains, libres et associés, qui motive notre combat.
C’est tout le sens de notre combat pour la paix. Pour nous, communistes, la paix, ce n’est pas seulement une absence de guerre. La paix, c’est un projet politique global, positif, basé sur une ambition. C’est l’émancipation des peuples. C’est la souveraineté des nations. C’est les coopérations les plus utiles. dans le monde, sur les continents, au service du progrès social, de l’amitié et de la planète. C’est parce que la paix permet à l’existence humaine de se sublimer que nous voulons la défendre, la promouvoir partout.
La paix, c’est un combat politique contre l’accumulation sans fin du capital. entre les mains de quelques-uns, contre l’impérialisme, contre toute forme de prédation. La paix, c’est un combat pour la justice climatique et sociale, car nous savons que les guerres se nourrissent des inégalités sociales, des conséquences du dérèglement climatique et de la concurrence sans merci pour l’appropriation des énergies fossiles. Et la paix, c’est aussi un combat pour un nouvel ordre économique et monétaire mondial, dégagé de l’hégémonie du dollar, comme je l’ai dit, pour que les ressources financières des banques soient mises au seul service des peuples. Et pour cela, il ne suffit pas de brandir la paix comme un slogan, mais de mener des combats concrets et des batailles politiques, comme nous avons su le faire hier, en soutien aux luttes des peuples algériens et vietnamiens pour l’indépendance.
Et j’ai en ce moment une pensée de soutien au peuple algérien pour lui dire que la solidarité avec le peuple algérien pour nous est toujours vivante. Et je dis à M. Retailleau, le ministre de l’Intérieur, qui est obsédé par l’Algérie, obsédé par les musulmans, obsédé par les femmes qui portent le voile comme si c’était le seul problème des Français, l’unique problème des Français, je dis à M. Retailleau, taisez-vous et une bonne fois pour toutes, travaillez plutôt à la diplomatie et aux relations entre la France et l’Algérie. Ayez du respect pour le peuple algérien et pour cette histoire qui nous lie avec l’Algérie et qui appelle à beaucoup d’humilité. au contraire. Vos obsessions identitaires pour gagner votre congrès dans votre parti n’ont pas de place en France, dans nos villes et dans nos quartiers. Comme ça, c’est dit.
La solidarité concrète, c’est aussi celle que nous avons envers le peuple cubain, qui subit depuis plus de 60 ans un blocus économique, financier et politique terrible dans le silence le plus absolu. Ce blocus le plus vieux et monstrueux est illégal, il doit cesser. Des moyens juridiques existent pour contourner le blocus, tant en matière de mouvements de capitaux, de dialogues politiques que de coopérations. La France doit le mettre en œuvre, et rapidement. Voilà une occasion de se battre concrètement pour la paix. Nous le redemandons, les États-Unis d’Amérique ne peuvent plus s’asseoir impunément sur le droit international. Alors, mes amis, créons-le bien fort ensemble, solidarité avec nos amis de Cuba. Hasta la victoria, siempre ! Avec Cuba, bien sûr, nous parlons du respect du droit international.
Et il est temps que la France soit remise, se remette au service du droit international, qu’elle soutienne les institutions chargées de sa protection. et qu’elles mettent fin, enfin, au deux poids deux mesures en matière de droit international et à une indignation sélective qui nous décrédibilise aux yeux des peuples et du monde entier. Pour notre part, Nous avons toujours défendu cette équité et une action diplomatique basée sur la justice et le droit international.
C’est pour cela que nous avons été, que nous sommes et que nous serons toujours aux côtés du peuple palestinien. Nous serons toujours à défendre la solidarité et la liberté du peuple palestinien et pour une solution à deux États, pour le peuple palestinien et pour le peuple israélien. Et c’est la raison pour laquelle le Parti communiste français lancera, je vous l’annonce ce soir, avec l’OLP, le 4 juin prochain à Paris, une grande campagne européenne de soutien au peuple palestinien. Comment accepter l’impuissance et le silence coupable de la France ? Face au génocide qui se déroule en ce moment à Gaza, où plus de 50 000 hommes, femmes et enfants ont déjà perdu la vie, où des populations civiles prises au piège de l’enclave meurent en masse sous les bombardements de l’armée israélienne. Oui, nous sommes en absurdité, comme le dénonce avec force Dominique de Villepin, qui encore une fois, aujourd’hui, 20 ans après la guerre américaine en Irak, sauve l’honneur de la diplomatie française. Mais il est bien seul. Les massacres et les crimes de guerre en Palestine ne peuvent plus durer. Les otages israéliens, eux aussi, doivent être libérés. Et la Cour pénale internationale, qui a émis des mandats d’arrêt contre plusieurs dirigeants israéliens et des cadres du Hamas, doit être respectée.
La France doit respecter ces actes et prendre des sanctions les concernant tant que l’État d’Israël ne se conformera pas aux droits internationaux. La France, comme l’Espagne, comme l’Irlande, comme la Norvège, comme la Slovanie, doit reconnaître l’état de Palestine sur la base des résolutions de l’ONU et des frontières de 1967, c’est-à-dire avec la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza et Jérusalem-Est pour capitale. Voilà ce que nous demandons. Ce sont les conditions d’une paix juste et durable entre les peuples israéliens et palestiniens. C’est d’ailleurs la voix défendue par Yasser Arafat en son temps et c’est celle de Marwan Barghouti aujourd’hui. C’est la voix aussi de l’autorité palestinienne que j’ai rencontrée lorsque je me suis rendu l’année dernière à Ramallah et à Jérusalem. Et c’est la voix aussi courageuse des militants pacifistes israéliens qui continuent de manifester par dizaines de milliers pour mettre fin à cette guerre terrible et exiger le retour des otages.
C’est enfin la voix salutaire de nos amis israéliens qui se battent au sein d’associations, mais aussi de nos amis et camarades députés communistes israéliens qui mènent à la Knesset une grande bataille pour faire entendre la souffrance du peuple palestinien et dénoncer les crimes de leur gouvernement, ils sont empêchés de parler. Nous sommes avec eux. Soutenons les députés communistes israéliens qui méritent toute notre solidarité.
Le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou, sous les yeux de la communauté internationale, est en train purement et simplement de faire disparaître un peuple entier et de condamner toute perspective politique, toute possibilité de coexistence pacifique. C’est là le drame. Honte au gouvernement français qui détourne le regard et refuse au peuple palestinien le droit à la justice, le droit de vivre en paix et souverainement sur sa terre. La France doit être à la hauteur de l’histoire et se tenir fermement du côté de la justice et du droit.
Voilà le type de combat et de bataille politique concrète que la France doit mener pour que la paix que nous réclamons ne reste pas une idée abstraite, ne reste pas un rêve, comme tu l’as dit tout à l’heure dans la tête de beaucoup d’enfants et d’adultes palestiniens. Notre combat pour la paix C’est donc un combat réaliste pour que le rêve devienne réalité. C’est un combat réaliste pour la sécurité collective partout dans le monde. Et c’est un combat que nous voulons mener aussi pour les peuples d’Europe. Un combat contre les logiques de blocs militaires qui ne connaissent qu’une seule doctrine, la confrontation, et qui ne peut avoir qu’un seul aboutissement, la guerre.
La paix véritable ne peut exister qu’en s’attaquant à la racine des problèmes et des tensions entre les nations, et tu l’as bien analysé, Raoul, en parlant de l’impérialisme, de la conquête des richesses et de l’exploitation des peuples. Comment construire la paix et la sécurité des peuples en Europe, notamment en abandonnant notre sécurité aux États-Unis. Comment avons-nous pu faire ça pendant tant d’années ? Comment défendre notre souveraineté, nos choix politiques et diplomatiques en continuant de défendre en même temps une alliance militaire, l’OTAN, qui a fait de l’Europe entière un protectorat américain ? Et aujourd’hui, nous sommes sous leur coupe. Parce que oui, Nous, nous dénonçons la guerre sanglante déclenchée par M. Poutine en Ukraine. Oui, nous disons qu’il y a un pays, la Russie, de Poutine, qui a envahi un autre pays et violé le droit international. Mais nous disons aussi que cette situation est aussi le fruit de la politique d’expansion à l’Est menée par l’OTAN pendant plus de 30 ans. Une OTAN dirigée par les États-Unis qui se sont royalement assis sur les accords passés entre Gorbatchev et les États-Unis à la chute de l’URSS.
Nous condamnons cette expansion de l’OTAN à l’est de l’Europe et cette guerre par procuration entre la Russie et les États-Unis. C’est aujourd’hui que la France doit décider de sortir de l’OTAN comme ça a été le cas entre 1966 et 2009. Osons franchir ce cap ! Osons franchir ce cap ! Oui, il faut que nous, Français, soyons offensifs pour défendre, au contraire de ce traité, un autre traité de sécurité collective, un autre traité que cette alliance atlantique dangereuse qui déstabilise des nations et des régions entières et alimente la course mondiale à la guerre. Oui, chez nous, à la différence de la Belgique, il y a… une sorte de complicité entre le gaullisme et le communisme sur cette question. Parce que De Gaulle avait eu le courage de sortir du commandement de l’OTAN, et bien nous, communistes français, nous le demandons aujourd’hui et jetons la main aux gaullistes français pour qu’ils fassent la même demande. Osez, faites-le, et vous verrez, le cours de l’histoire en France changera.
Et concernant les propos guerriers de M. Macron, plutôt que d’envoyer des troupes en Ukraine, plutôt que de réfléchir à un bouclier antimissile européen, plutôt que de discuter du partage de la dissuasion nucléaire française, quel scandale quand même, exigeons plutôt des chefs d’État européens qu’ils travaillent. à la paix en Europe, à la construction d’un espace de sécurité collective de l’Atlantique à l’Oural et associant toutes les parties. Franchement, nous avons su faire cela pendant la guerre froide. Nous avons su écrire les accords finaux d’Helsinki en 1971. Brejnev et Nixon dirigeaient le monde, le doigt sur la gâchette nucléaire, et ils ont réussi à signer ces accords, et nous ne pourrions pas y arriver, nous, aujourd’hui. Nous serions, nous, la France et l’Union européenne, incapables de négocier un accord de paix avec M. Poutine, garantissant y compris la sécurité du peuple ukrainien. Mais cela devrait être toute notre priorité aujourd’hui. Et je dirais même que face aux oukases et aux outrances de M. Donald Trump, Ça devrait être la priorité des priorités que de lui damner le pion et d’aller faire un accord de paix avec Poutine. Nous, les Européens, dans le dos de M. Trump, nous devrions faire ça.
Parce que face au risque de récession provoquée par la guerre commerciale des États-Unis contre nous, les menaces qu’ils mènent contre le Groenland, le Danemark, les menaces qu’il mène contre les richesses de l’Ukraine, qu’il veut s’approprier totalement et déposséder le peuple ukrainien. Mais ne laissons pas faire. Soyons audacieux, soyons ambitieux au contraire. C’est à la France, c’est à l’Europe d’aller négocier la paix avec la Russie. C’est à la France avec d’autres nations et notamment celles dans les BRICS. Je pense au Brésil, à l’Afrique du Sud, à la Chine, à l’Inde. de peser pour qu’il y ait un accord avec M. Poutine, respectueux du peuple ukrainien, mais aussi respectueux de tous les peuples d’Europe. Il est temps pour nous de reprendre notre destin en main sur nos vies, sur la paix. C’est à nous d’aller négocier la paix avec Poutine. Voilà l’urgence, voilà notre priorité pour la paix enfin en Europe, pour mettre fin à cette guerre qui a fait aujourd’hui plus d’un million de victimes. Je dirais même que face aux oukases et aux outrances de M. Trump, faisons du continent européen de Brest à Vladivostok un continent de paix et de prospérité. Réfléchissons à toutes ces coopérations à construire entre l’Europe et l’Asie pour préserver cette paix indispensable au bonheur et à la prospérité des peuples.
C’est dans cet esprit que je demande depuis trois ans maintenant au président de la République que la France prenne une initiative pour une paix juste et durable en Ukraine. Une initiative qui ne soit pas un deal russo-américain sur le dos du peuple ukrainien, mais qui associe sous l’égide des Nations Unies l’ensemble des pays, y compris les pays dits du Sud global, qui depuis plusieurs mois portent des solutions de paix. Oui, si la souveraineté de l’Ukraine est inconditionnelle, je le dis et je le répète, La paix des peuples européens est aussi inconditionnelle. Et elle ne s’obtiendra qu’avec des garanties de sécurité solides et acceptables pour tout le monde et pour toutes les parties. Et si cela doit passer par la neutralité de l’Ukraine, eh bien défendons-la. Car la guerre sanglante déclenchée par Vladimir Poutine doit cesser. Les peuples ukrainiens et russes ont déjà bien trop souffert. Et les peuples européens aussi.
Et d’ailleurs, quand j’entends Monsieur Macron, dire qu’il a trouvé 2 milliards d’euros pour porter une aide supplémentaire à l’Ukraine. Mais tout le monde s’interroge ici. Où trouve-t-il ces 2 milliards quand il est incapable de trouver 3 pour nous mettre la retraite à 62 ans et abroger sa réforme ? Affirmer comme le fait M. Macron que la Russie constitue une menace existentielle, cela nous enferme dans une logique d’escalade mortifère et nous empêche de mener une politique diplomatique réaliste et ambitieuse pour la paix. Parce que nous sommes assis sur un baril de poudre. Allons-nous prendre la responsabilité d’engager non pas seulement les enfants de France, mais aussi ceux de l’Europe tout entière, dans un conflit généralisé dont les conséquences seraient terribles pour tous ?
Ensemble, nous pouvons peser pour qu’il en soit autrement. Ensemble, nous pouvons peser pour ne pas laisser les sirènes de la guerre rendre inaudibles les voix nombreuses, innombrables, qui s’expriment encore en faveur de la paix. N’oublions jamais les engrenages fatals d’alliances qui ont conduit aux 10 millions de morts de la Première Guerre mondiale. N’oublions jamais… Les rancœurs accumulés des peuples et les frustrations sociales qui ont provoqué la montée de l’extrême droite et du nazisme et qui ont provoqué les conditions du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et de son hécatombe.
N’oublions jamais toutes les formes d’impérialisme et les dominations coloniales qui jusqu’au bout ont opprimé les peuples qui se battaient pour leur indépendance et leur survie. Des voix s’élèvent partout sur la planète en faveur de la paix. Écoutons-les. Écoutez ce qu’elles ont à nous dire et ce qu’elles portent d’espoir nouveau pour l’humanité. Écoutons ce monde multipolaire qui s’affirme contre l’hégémonie et pour un autre ordre économique et financier mondial. Écoutons ces nouvelles coopérations qui se construisent loin de nous, au sein des BRICS. Elles peuvent être un point d’appui formidable.
Reprenons le travail des générations qui nous ont précédées sur le désarmement global. sur l’interdiction des armes nucléaires, sur la refonte des institutions internationales. Et oui, la France doit signer le TIAN et participer au désarmement nucléaire mondial. C’est le combat que nous avons toujours porté, nous, communistes français. N’abdiquons rien de nos espoirs et de nos rêves pour toute l’humanité.
Nous le savons, nous aurons face à nous, face à l’idée de paix universelle que nous portons tous les sceptiques, tous les va-t-en guerre, tous les pessimistes, tous les réactionnaires. Mais continuons de nous battre, ne laissons pas faire. Saisissons justement cette date du 8 mai prochain, date du 80e anniversaire de la libération et de la capitulation du nazisme en Europe et en France. Profitons de cette date anniversaire du 8 mai prochain. pour que partout nous participions aux commémorations, nous participions à des rassemblements, pour appeler à la paix, pour appeler à l’amitié entre les peuples, pour parler de fraternité humaine plutôt que de guerre. Nous croyons, nous, à la possibilité du bonheur. C’est une force qu’ils ne pourront jamais nous retirer.
Et en France, il y a aussi une force qu’ils ne pourront jamais abattre. C’est la force du Parti communiste français. C’est la vôtre. Et ce combat pour la paix sera d’autant plus fort qu’il y aura dans notre pays un Parti communiste français fort et influent, avec des militants prêts à mener ce combat, à aller discuter, à mener la bataille des cages d’escalier, des portes à portes, Alors oui, renforçons le parti communiste français, le parti de la paix, le parti du progrès social, le parti qui sait marier le drapeau rouge des conquêtes sociales et le drapeau bleu-blanc-rouge de la révolution française.
Comme l’avait dit Victor Hugo, lors du congrès de la paix de 1849, Il ne faut pas détourner les têtes et fermer les yeux quand, au milieu des ténèbres qui pèsent encore sur nous, nous ouvrons brusquement la porte rayonnante de l’avenir. Voilà ce que nous voulons. Nous voulons ouvrir pour tous les peuples la porte rayonnante de l’avenir, de la paix et du progrès social. Vive la paix universelle !
Vive la République pacifique, laïque et sociale ! Vive la France !