Je vous remercie toutes et tous pour votre présence ce soir.
Je suis particulièrement heureuse d’accueillir à Vénissieux ce meeting sur la paix. Quand chaque jour les élites du libéralisme, la droite, la Macronie et leurs médias nous entraînent dans la guerre, nous résistons et portons une autre voie, celle de la paix et de la justice sociale.
Vénissieux est une commune empreinte d’une longue histoire communiste depuis 1935, une terre de résistance et de solidarité. Une ville qui, grâce à un mouvement populaire, s’est libérée elle-même en 1944. Vénissieux a été décorée par la Croix de Guerre, car après Lyon, ce fut la ville du Rhône, ayant le plus souffert des bombardements anglo-américains. La stratégie consistait à couper les axes de communication du transport ferroviaire et d’affaiblir la production industrielle de la région lyonnaise, et notamment d’atteindre les usines Berliet, collaborationnistes et fournisseuses de camions aux troupes allemandes. 800 immeubles endommagés, 140 totalement détruits. Quasiment la moitié de Vénissieux est parcellement ou totalement rayée de la carte. Entre mars et mai 1944, les opérations militaires feront 29 morts, 62 blessés.
Vénissieux est une ville connue pour la plus grande opération de sauvetage d’adultes et d’enfants juifs jamais entreprises dans un camp en France. Une ville viscéralement attachée aux valeurs du Conseil national de la résistance. Une ville profondément anticolonialiste, une ville d’asile et d’accueil des populations.
Les communistes de Vénissiieux ont toujours porté les combats pour sauvegarder notre patrimoine industriel, pour la justice sociale et la défense des services publics. Pour une vie digne, un combat que je mène depuis 16 ans avec mes arrêtés portant obligation de relogement et d’informations préalables à toute expulsion sur le territoire de Vénissieux et portant interdiction des saisies immobilières ainsi que des interruptions de fourniture d’électricité et de gaz des résidences principales.
Vénissieux est une ville engagée pour la paix, une caractéristique fondée par l’histoire de notre commune. Nous avons toujours eu à cœur de promouvoir une culture de paix.
Et c’est encore plus important aujourd’hui alors qu’aux quatre coins du monde, des millions de personnes vivent, ou plutôt survivent, dans des régions ravagées par les guerres et les conflits armés. De l’Ukraine au Proche-Orient, passant par le Soudan et l’Ethiopie, des enfants, des femmes, des hommes sont les victimes de violences insoutenables. Le droit international humanitaire est bafoué au détriment des populations civiles.
Le programme d’action pour une culture de paix, adopté il y a 25 ans par l’Assemblée générale des Nations Unies, donnait la définition suivante. « La paix n’est pas simplement l’absence de conflits, mais c’est un processus positif, dynamique, participatif, qui favorise le dialogue et le règlement des conflits dans un esprit de compréhension mutuelle et de coopération. ». Impulser une culture de la paix est un enjeu fondamental. C’est œuvrer au quotidien pour promouvoir les principes de justice, de démocratie, de dialogue et de compréhension à tous les niveaux de la société. C’est développer les valeurs de fraternité, de solidarité, de respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Un travail que nous menons notamment auprès de notre jeunesse afin de transmettre aux plus jeunes un esprit citoyen, leur faire découvrir l’histoire vénissiane pour créer cette courroie de transmission indispensable entre générations. La paix s’acquiert par l’éducation, en donnant aux générations futures les outils nécessaires pour relever les défis du monde, promouvoir la tolérance, la non-violence et le respect mutuel entre filles et garçons.
Et la paix commence dans notre capacité à comprendre, à accepter nos différences, à bâtir des ponts au lieu de murs. C’est plus que jamais une bataille à mener dans cette société fractionnée par des politiques gouvernementales qui s’abordent les conquis sociaux et les stratégies de rentabilité qui divisent les citoyens. une division qui dessert le peuple et fait le jeu du Rassemblement national.
Notre ville est et restera une commune de paix et de solidarité. C’est l’histoire de Vénissieux de répondre présente pour aider les populations, premières victimes des catastrophes climatiques comme des conflits armés. Notre solidarité n’est pas à géométrie variable. Il s’agit d’être présent pour venir en aide aux populations à travers des actions humanitaires avec le Secours populaire, Médecins sans frontières ou autres. en Ukraine, en Palestine, à Gaza, au Liban, à Mayotte, en Turquie, en Syrie, en Haïti, aux Comores, etc.
Notre engagement pour la paix, c’est aussi le traité d’amitié qui lie la ville de Jénine à Vénissieux depuis de nombreuses années avec une action forte en 2024 où nous avons accueilli la tournée d’un groupe de jeunes danseuses et danseurs venus du camp d’Ascar, à l’est de la ville de Naplouse, en Cisjordanie. Ces jeunes nous ont montré à travers le Dapke, danse folklorique ancienne, la richesse de la culture palestinienne. Lorsque je les ai reçus en mairie, j’étais impressionnée par leur courage et leur fierté de porter l’identité et la résistance du peuple palestinien. Nous les soutenons et cette main que Vénissieux tend à Gaza, à Jénine et à toute la Cisjordanie est la main de la fraternité, de la solidarité, de la paix et de la reconnaissance de l’État palestinien.
Nous sommes engagés pour la paix contre l’ensemble des conflits armés partout dans le monde en lien avec le mouvement de la paix. J’en profite pour ouvrir une parenthèse sur le traitement absolument inégal que font les grands médias s’agissant des différents conflits dans le monde. Certains nous sont montrés tous les jours pendant que d’autres sont passés sous silence. Une influence significative dans la manipulation de l’opinion publique. Je referme ma parenthèse.
Notre mobilisation pour la paix, c’est encore l’engagement de la ville de Vénissieux pour l’interdiction des armes nucléaires avec la signature de l’appel des villes relayée par l’ICANN.
Il y a un mois, jour pour jour, nous étions mobilisés autour de la date du 8 mars pour relayer la voix des femmes en lutte pour leurs droits. Parmi ces droits, celui de vivre en paix dans un monde débarrassé des guerres, des violences, des armes nucléaires. C’est le message de résistance de nombreux mouvements féministes à travers le monde. Je veux ce soir leur rendre hommage pour leur courage et rappeler que les femmes et les enfants sont les premières victimes des conflits. Leur droit et leurs conditions de vie sont bafouées et elles et leurs enfants sont victimes de terribles violences. Nous savons que des violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre pour humilier, déstabiliser les populations civiles. Les femmes violées, mutilées, condamnées à la prostitution et à l’esclavage sexuel payent le prix fort des conflits. Les enfants sont utilisés comme enfants soldats et pour certains se rajoute aussi l’esclavagisme sexuel, notamment pour les filles.
Quel monde voulons-nous bâtir ? Quel relais souhaitons-nous passer aux générations futures ? Qui peut croire que les peuples ont un quelconque intérêt à se battre entre eux et à cette course folle aux armements ? Un autre monde est possible, nous devons le dire, le redire, face au discours des va t’en guerre qui souhaitent nous enfermer dans la peur.
Car oui, il faut le dire, certains ont besoin que le monde soit en guerre. L’heure est à dépasser le système capitaliste et son système de concurrence qui crée la guerre et qui se nourrit de la guerre. Macron et son gouvernement, qui souhaitent envoyer nos troupes en Ukraine, nous parlent d’une économie de guerre. Plusieurs dizaines de milliards d’euros supplémentaires à trouver en faveur de nos armées. Que devons-nous sacrifier ? Les retraites, l’école, l’université, l’hôpital public ? Ou peut-être le budget des communes et leur mission fondamentale d’amortisseur social ? face aux crises qui s’additionnent ?
Nous avons une responsabilité urgente et possible, celle d’affirmer que le discours dominant qui nous vend la guerre comme seule possibilité est un mensonge. D’autres options doivent être choisies, mettant en premier plan la coopération entre les peuples.
Nous devons consacrer notre énergie et nos richesses au développement de l’humanité plutôt qu’à sa destruction. Nous devons oeuvrer pour la paix, la sécurité collective et un nouvel ordre du monde de fraternité, de solidarité, de coopération.
Je vous remercie.