Depuis un an, Trump, président des États-Unis, a dénoncé unilatéralement l’accord de non-prolifération nucléaire qu’avait signé en 2015 son prédécesseur Obama, avec l’Iran, et le reste du monde, dont la Chine, la Russie et les pays d’Europe. Cet accord longuement négocié impliquait pour l’Iran de ne plus produire de matériaux nécessaires à l’industrie militaire nucléaire, une concession importante de leur part. En contrepartie, les sanctions économiques sur les produits importés et exportés devaient être levées. Cet accord garanti par les grandes puissances était un indéniable progrès pour le maintien de la paix au Moyen-Orient.
Trump, chef actuel de l’Impérialisme nord-américain, a dû constater l’échec de la destruction de l’État national de Syrie, que les États-Unis ont tenté d’étouffer depuis des années avec l’aide d’insurgés intégristes et pro-occidentaux. Il a donc retiré ses troupes du « front syrien » et tente désormais de détruire l’Iran, de l’asphyxier économiquement, notamment en lui interdisant de vendre son pétrole (80% de ses ressources d’exportation). Il utilise la même procédure de déstabilisation qu’à l’encontre du Venezuela, provoquant pénuries, inflation, pour tenter de provoquer une insurrection contre l’État.
Sans succès jusqu’à présent. Mais ce blocus aux conséquences dramatiques pour le peuple d’Iran a amené le gouvernement de ce pays, à l’issue d’un an de patience, à décider de reprendre la production de matériaux nécessaires à l’industrie nucléaire, puisque les autres signataires (États-Unis, Union européenne) ne respectent pas l’accord et secondent le blocus de Trump.
Les dirigeants iraniens ne sont certes pas des progressistes : ils ont su écraser le Parti Communiste (Toudeh) et utiliser le fanatisme religieux réactionnaire pour justifier l’inégalité sociale. Mais ce n’est pas pour cela que Trump les attaque.
L’impérialisme états-unien, soutenu par son valet sioniste israélien et les pétro-monarchies intégristes arabes (au premier rang desquelles l’Arabie saoudite), ne supporte pas que l’État indépendant iranien soutienne les mouvements de libération nationale de la Région : Hezbollah libanais, Hamas palestinien, Houthistes du Yémen. C’est pourquoi depuis fin avril, Trump, avec son fidèle chien de guerre, l’Israélien Netanyahou, multiplie les menaces guerrières contre l’Iran, rassemblant le long de ses côtés une armada de porte-avions, bardés d’ogives nucléaires.
Et la Ministre des Armées de Macron, Florence Parly, n’a rien trouvé de mieux que d’annoncer que la France envisage de durcir les sanctions économiques... à l’encontre de Téhéran ! Évidemment, la cohorte de journalistes et "experts" libéraux qui peuplent nos télévisions accusent sans vergogne l’Iran de tous les maux, et de bellicisme ! Y compris quand ces jours derniers des pétroliers brûlent en face du rivage iranien, touchés par des missiles provocateurs venus dont ne sait où, ce qui permet aux chefs de l’impérialisme états-unien, Trump et Pompeo, d’en accuser l’Iran qu’ils rêvent de détruire comme ils le firent de l’Irak !
Face à ce nouveau risque d’embrasement mondial, nous ne pouvons rester sans dénoncer la distorsion des faits par les médias français au service de l’Impérialisme. Nous devons exiger du Président français (et de ses collègues de l’Union européenne) une condamnation des menées guerrières des États-Unis et d’Israël contre l’Iran, qui doit pouvoir commercer en toute indépendance comme le prévoyait l’accord de 2015, accord toujours reconnu et respecté par la Chine et la Russie. Les menaces militaires contre l’Iran doivent impérativement cesser. Nous devons aussi exiger du pouvoir macronien qu’il stoppe ses livraisons de matériel militaire à l’Arabie Saoudite, qui les utilise dans sa guerre d’invasion au Yémen, au prix d’une crise humanitaire désastreuse selon l’ONU.
Juin 2019