Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil national du 24 octobre 2009
Intervention de Floriane Benoit
Fédération de l’Isère, Fontaine
Que ce soit hier, à l’occasion des élections européennes, ou aujourd’hui pour les régionales, la mise en œuvre systématique de la politique d’alliance sous forme de fronts amène de nombreux communistes à s’interroger sur le risque de dilution de l’identité communiste induit par une telle démarche.
Ce risque n’a rien d’invraisemblable. Invitée au conseil départemental de l’Isère, Marie-Christine Vergiat, toute nouvelle députée européenne de la région Sud-Est, n’avait pas hésité à se féliciter, en parlant du Front de gauche, de -je cite- "la création d’un nouveau parti".
N’oublions surtout pas que, aux yeux du peuple de France, notre identité communiste symbolise la défense des intérêts de tous ceux qui subissent l’exploitation capitaliste et en souffrent. Elle symbolise l’espérance d’une rupture, même lointaine, avec le système en place.
En décembre 2010, il y aura 90 ans que le Parti communiste français naissait au congrès de Tours. Il naissait de la volonté d’hommes et de femmes de rompre avec une idéologie sociale-démocrate et un Parti socialiste plus soucieux de réformer la capitalisme pour en atténuer les aspects les plus insupportables que de changer radicalement le société et de supprimer l’exploitation des uns par les autres.
Cet anniversaire est une occasion à ne pas manquer. Une occasion de rappeler à l’ensemble de la société pourquoi et pour qui existe le Parti communiste, à quoi et à qui il sert, quels intérêts il défend. En quoi il est différent du reste de la classe politique.
Le mouvement de la jeunesse communiste a décidé de fêter à l’occasion de son congrès l’anniversaire de sa propre création. Je n’ai pas connaissance qu’une initiative d’ampleur soit à ce jour envisagée concernant les 90 ans du Parti. Il n’est pas trop tôt pour en parler, car un tel événement exige une préparation rigoureuse.
En ces temps où la perte des repères idéologiques brouille la conscience de classe et handicape les luttes, nous ne pouvons pas nous permettre de rater ce qui constituera d’évidence un rendez-vous politique majeur.
Cet anniversaire doit être un moment privilégié de réflexion théorique, historique, critique. Une occasion de s’adresser à toux ceux qui attendent de nous des gestes forts. Une opportunité de revivifier la fraternité entre tous ceux qui ont en partage des convictions et un engagement sans compromissions. Tous ceux qui, en un mot, partagent un idéal.
En ces temps de renoncement au nom d’un soi-disant "réalisme", en ces temps où le sentiment de leur impuissance accule par dizaines des salariés au suicide, ce mot devenu trop rare, idéal, mérite de retrouver ses lettres de noblesse.
N’oublions pas en effet que ce sont les utopies qui ont, au fil de l’histoire, permis aux hommes de transformer le réel. En leur absence la société est condamnée à stagner, si ce n’est à régresser.
Floriane Benoit