Conseil national des 19 et 20 juin 2009
Intervention d’Alain De Poilly Fédération du Val-de-Marne, Fontenay-sous-Bois

, par  Alain De Poilly , popularité : 3%

Quelles leçons tirer de l’élection européenne ?

D’abord sur le plan européen,

L’abstention de 57 % des électeurs en Europe démontre que les citoyens européens, non seulement ne croient plus à l’Europe actuelle, mais qu’ils ne croient plus non plus que l’on puisse changer cette Europe à partir du parlement européen.

Nous avons 5 députés européens, qui doivent beaucoup à la bonne mobilisation des militants et des élus de notre parti. Je pense que ces 5 députés vont faire un excellent travail. Mais il faut voir la réalité en face, ce n’est pas avec 5 députés du Front de gauche et un groupe de la Gauche unitaire européenne de 34 députés sur 736 députés européens, que nous allons pouvoir tenir notre promesse électorale de faire une Europe sociale par la voie parlementaire.

Notre parti ferait bien de rouvrir le débat sur notre stratégie politique vis-à-vis de l’Europe. En effet, l’expérience démontre que le niveau le plus efficace pour remettre en cause le carcan ultra-libéral de cette Europe reste la nation, comme en 2005 lors du référendum.

Ensuite sur le plan national

Le Front de gauche avec 6,5 % des suffrages exprimés ne fait guère plus que le Parti communiste en 2004 avec 5,9 %. Visiblement il n’a pas créé la dynamique d’union attendue.

Pourquoi ?

D’abord parce que l’union ne se décrète pas par des accords au sommet, nous l’avions déjà expérimenté lors de l’élection présidentielle, l’union se construit dans le temps, dans les luttes, dans les consciences, autour d’un projet de société.

Ensuite parce que ce Front de Gauche s’est comporté comme une nouvelle force de gauche, force qui, si elle n’a pas réussi à capter l’électorat populaire, a réussi à faire disparaître le parti communiste des débats électoraux. Aussi, la question aujourd’hui, ce n’est pas, faut-il poursuivre ou non le Front de Gauche ? Mais : quel rôle doit jouer le Front de Gauche dans l’avenir ?

En effet, ce Front de Gauche ne doit pas devenir un obstacle à une union plus large, ne cherchons pas à faire rentrer à tout prix dans ce Front de Gauche les formations politiques anticapitaliste qui s’y refusent. Ce ne doit pas être le Front de Gauche ou rien.

Ne nous enfermons pas dans un front de gauche qui se résumerait à un tête-à-tête Parti communiste/Parti de la Gauche. Cela entretiendrait la confusion sur une fusion à la Die Linke, objectif affiché par Mélenchon et certains de nos dirigeants.

Notre parti a besoin de retrouver son identité pour donner un prolongement politique aux luttes. Nous l’avons vu lors de cette élection. Il ne suffit pas qu’il y ait des luttes de haut niveau pour que cela se traduise dans les urnes, faut-il encore que ceux qui luttent acquièrent une conscience de classe. Là est l’utilité du parti communiste.

En conséquence, le peuple de gauche aujourd’hui a plus besoin d’un front de luttes anticapitaliste porteur d’un projet de société qui rassemble toute la gauche anticapitaliste, que d’un Front de Gauche qui se réduit à mettre en place une nouvelle force de gauche qui se substituerait au parti communiste dans tous les scrutins à venir.

Après la fusion-disparition mise en échec lors de notre 34ème congrès, ne mettons pas en place avec le Front de Gauche la disparition sans fusion !

La direction du parti propose de poursuivre le Front de Gauche. Alors faut-il présenter des candidats du Front de gauche aux élections régionales, comme aux élections européennes ? Je pense que cette décision, qui engage notre existence, doit faire l’objet d’un débat dans le parti. Effectivement, l’existence d’un parti politique est conditionnée par sa présence aux élections.
Nous sommes tous pour poursuivre l’union engagée avec le Front de Gauche, cette union étant indispensable pour changer la société. Le choix n’est donc pas entre union ou repli sur soi, mais entre :

Faut-il faire une union qui implique la disparition du parti communiste dans toutes les échéances électorales à venir ?

ou

Faut-il faire une union qui implique un renforcement du parti communiste, afin d’affronter les échéances électorales à venir, notamment en présentant au premier tour des élections régionales des candidats du parti communiste, l’union de toutes les forces de gauche se faisant au deuxième tour ?
Moi, je suis pour le renforcement du parti communiste, donc pour des candidats du parti communiste aux élections régionales.

Alain de Poilly

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