Intervention au CN du 30 mars 2018 Pour un communisme de la feuille de paie !

, par  Paul Barbazange , popularité : 5%

La première partie du CN, le vendredi 30 dans l’après midi, a porté sur la question des luttes. J’y suis intervenu sur les bases des réflexions de ma fédération ; notre guide a été d’appliquer un conseil d’un vieux camarade qui fut secrétaire fédéral. Il disait : "quand cela devient très difficile, revenons aux fondamentaux !". Et aujourd’hui c’est difficile, alors revenons à l’un des fondamentaux : l’extorsion de la plus-value et l’utilisation des fruits du travail.

Le bureau fédéral de l’Hérault a débattu de ce que peut être l’apport des communistes aux développements du mouvement social et pour cela a essayé de cerner quelques obstacles. La question des salaires ou des revenus de remplacements nous parait primordiale. Alors que l’énorme majorité des salariés du privé comme du public se dit « impossible d’y aller sur cette question car dans la situation de l’entreprise ou de l’état, l’employeur ne peut satisfaire ». Nous devons aider à débloquer sur ce sujet.

La manifestation des retraités en début de mois a été partout exceptionnelle. Le rapport d’introduction l’a bien situé, à Béziers des personnes de droite étaient dans la rue au point que Ménard a pu s’y pointer. Forte mobilisation donc. Cette journée d’action suivait le premier terme de pension réduit par la hausse macronienne de la CSG ! C’est bien sur la question de la diminution du salaire (là différé) que ça bouge.
Dans une "base" de la grande distribution - sans aucun syndiqué - nous venons de connaître une grève d’une semaine des préparateurs contre une nouvelle organisation du travail en lien direct avec l’introduction d’une commande vocale rendant impossible tout dépassement du quota de manipulations à effectuer... donc l’accès aux primes qui augmentent parfois de façon considérable leur salaire de base. C’est un véritable retour aux "Temps modernes" de Charlot, rien n’est bien clair ! Pourtant ces contradictions montrent bien que c’est la rémunération issue du travail fourni (plus précisément du paiement de la force de travail) qui conduit à l’action au delà de clivages idéologiques.

Nous connaissons tous d’autres luttes, pour les salaires, l’Huma en fait souvent état, parfois partiellement victorieuses. L’entrée dans l’action succédant au « ce n’est pas actuellement possible », n’étant pas la moindre des victoires.
Pour aider au développement des luttes, cette question au cœur du rapport capital- travail doit nous préoccuper beaucoup plus. Dans toutes les approches, explications, propagande, actions, salaires, prix, profits, tout se tient.
Inégalités de salaires femmes-hommes, exploitation indigne d’immigrés avec ou sans papiers, exploitation des jeunes, maltraitance des salariés des EPADH, ubérisation camouflée de véritables salariés ; jusqu’à la diminution ! des retraites... Les communistes peuvent être au premier rang, rassembleurs des plus efficaces car disposant d’une théorie accessible dans la lutte. Et par cette bataille, éclairer d’autres questions : évolution scandaleuse des profits du CAC 40, conditions de lutte contre l’évasion fiscale, réorientation de toutes les activités bancaires... plus qu’éclairer, rendre accessibles à la lutte, les rendre enfin objets d’actions de chacun dans l’entreprise, dans la ville.

L’actualité du mouvement social rencontre d’autres obstacles : risque de développements de l’idée de "grève par délégation", questions du comment arriver à la "convergence des luttes". Aider les acteurs du mouvement à y répondre est un passage obligé. Macron ne reculera que si une majorité des salariés trouve le chemin de l’action commune à partir de sa propre situation. Il y a forcément une très grande diversité, mais y aura-t-il plus unificateur que la question des salaires ?
Il fut un temps où l’on était fiers d’être des "syndicalistes de la feuille de paie", soyons aujourd’hui beaucoup mieux des communistes éclairant ce qui fait le salaire final sur la feuille de paie.
Cela ne se fera pas en un jour, mais cela peut favoriser assez vite compréhensions et actes de luttes et donc ouvrir à nouveau un chemin commun pour maîtriser le surplus de valeur produite afin de l’investir de façon utile à la plus large majorité et ainsi avancer vers une situation rendant à nouveau possible la perspective de sortie du mode de production capitaliste.
J’ai la conviction que sans en avoir directement parlé cette intervention est au cœur de la préparation du 38ème congrès.

Paul Barbazange, Hérault.

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