Extrait d’un article paru dans "Marianne 2"
Marianne : Est-ce que vous ne manquez pas de tribuns, désormais, au PS ?
V.Peillon : On a perdu Jean-Luc Mélenchon, mais il nous en reste encore de beaux, vous ne trouvez pas ?
Marianne : Justement. Quelles réflexions vous inspire le parcours d’un Mélenchon ?
V.Peillon : Le succès de son positionnement provient de sa conscience d’un épuisement du Parti communiste, de la dynamique historique des idées communistes. En les flattant et les combattant à la fois, il s’est inscrit dans une structure profonde de la vie politique française qui lui fait accomplir une tâche importante.
Marianne : La tâche de siphonner le PCF ?
V.Peillon : Disons que l’émergence de son parti - le Parti de gauche - participe d’une mutation de l’espérance communiste. Ce travail de structuration idéologique et organisationnelle mérite d’être regardé plutôt avec sympathie, en tout cas avec intérêt. Il y a longtemps que la question d’un Congrès de Tours à l’envers mérite d’être posée. En outre, face à un phénomène qu’on pourrait qualifier de gaucho-lepénisme, je suis assez favorable à ce que des personnes, dont je ne mets pas en doute la force des engagements républicains, s’adressent avec force à un électorat dont je ne ferais pas mystère que le PS a du mal à incarner la protestation. L’existence d’une gauche tribunicienne n’est pas une nouveauté en France. Plus globalement, plus positivement aussi, la gauche du XXI siècle ne se construira pas avec les mêmes partis et les mêmes alliances que celle du XX siècle.
Mardi 15 Février 2011
Propos recueillis par G. Andrieu, A. Lacroix, P. Petit
Source : "Marianne 2"
Commentaires récents
https://reseauinternational.net/les-bataillons-de-represailles-otano-kieviens/