Un des arguments répétés des promoteurs du Front de Gauche est de tenter de nous faire croire que c’est la reprise de la stratégie du Front Populaire. C’est ce qu’ont fait quelques dirigeants fédéraux du Rhône lors de la conférence fédérale du 28 Mai. Il ne faut pourtant pas avoir beaucoup étudié l’histoire pour savoir :
que le Front Populaire n’est pas né d’un accord de dirigeants mais de la décision du PCF d’appeler à manifester le même jour que la manifestation socialiste le 12 février 36, et que les deux cortèges ont convergé aux cris de "Unité, Unité"
que le Front Populaire n’était pas d’abord une alliance électorale mais un front réunissant partis politiques, syndicats, associations...
que le PCF n’a jamais participé au gouvernement socialiste et a veillé à préserver au maximum son indépendance d’action et d’organisation.
Bref, le Front de Gauche, tel qu’il a été construit par la direction du PCF est tout simplement le contraire du Front Populaire. Si le PCF avait voulu organiser un Front de Lutte, il aurait pris des initiatives en ce sens dans les grandes manifestations contre la casse des retraites l’an dernier. Mais il préférait négocier les futures échéances électorales avec le PG !
Il est vrai que les militants qui se sont inscrits dans la démarche du Front de Gauche critiquent très souvent ce qui apparait comme un cartel d’organisations, un truc de dirigeants qui négocient en haut programmes et élections. L’écart entre la pratique nationale du Front de Gauche et ce qu’évoquent par exemple les communistes de Pierre-Bénite est frappant.
d’un coté, un accord à usage médiatique, qui met en scène des dirigeants qui se font la bise un jour, pour échanger des mots acides le lendemain, comme Pierre Laurent qui demande à Mélenchon de passer du "je" au "nous", en le sommant d’arriver à un accord avec la conférence nationale...
de l’autre, des militants communistes qui animent un mouvement de salariés, d’habitants, autour d’objectifs de lutte, faisant vivre la candidature aux cantonales du maire communiste, prolongeant l’élection par des rencontres larges dont les communistes sont le cœur...
Les discours creux de la direction fédérale sur le FG sont une insulte pour le Front Populaire ! Ils révèlent des dirigeants prêts à dire n’importe quoi pour défendre coute que coûte leur orientation politique. Ils sont désormais tout à fait prêt à rejoindre le parti socialiste, ils en ont déjà la pratique.
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