Conseil National des 27 et 28 mars 2010
mauvais accord de premier tour ; rassembler les communistes dans l’action Intervention d’Eric Jalade, fédération du Tarn.

, par  Eric Jalade , popularité : 2%

Sur le bilan des élections.

Nous avons tenu dans la semaine un Conseil Départemental, avec un échange approfondi sur le bilan, à la fois de la campagne et sur les résultats.

Les communistes, au-delà de leurs appréciations sur la stratégie, se sont largement mobilisés dans la campagne, avec notre tête de liste départementale, qui est aujourd’hui élue communiste à la région.

Si nous maintenons une élue dans le Tarn, au total, en Midi-Pyrénées, ce sont 4 départements qui n’auront plus de conseiller régional communiste.

Entre les deux tours, nous avons subi notamment les conséquences d’un mauvais accord avec les autres formations du Front de gauche, notamment avec le PG – accord conclu par la direction nationale de notre parti – et qui minore notre influence, avec 4 élus (au lieu de 9), 2 élus pour le PG (qui avait 2 sortants ex-PS) et un élu pour la Gauche Unitaire.

Notre objectif était de peser davantage dans les majorités pour infléchir les orientations prises à la région : avec 4 élus communistes sur 69 élus de gauche (socialistes, radicaux et Europe Ecologie), nous pesons bien moins aujourd’hui qu’avant l’élection et c’est le PS qui se trouve renforcé. C’est le même phénomène ailleurs.

Le bilan au plan national est, au mieux, très mitigé.

Il n’est pas bon en nombre d’élus, puisque nous perdons environ la moitié de nos conseillers régionaux.

En termes chiffrés, les listes du Front de gauche (alliées au NPA dans 3 régions) obtiennent un peu moins de 7% ; si l’on compare avec les élections européennes, il faut ajouter alors dans ces trois régions le résultat cumulé du NPA et du Front de gauche - en faisant cette comparaison, on parvient à un résultat de 7,24% pour les européennes. On est donc plutôt devant une stagnation que devant un progrès électoral.

Dire le contraire, c’est quand même, me semble-t-il, prendre vraiment des libertés avec la réalité.

Cela n’enlève rien aux bons résultats obtenus dans certaines régions, en particulier les 4 régions où nous dépassons les 10% des suffrages exprimés, où, vous aurez remarqué comme moi, c’étaient des communistes (élus connus et respectés) qui conduisaient ces listes.

La donnée principale de ce scrutin, c’est un vote sanction à l’encontre du pouvoir et de la politique de Nicolas Sarkozy.

De prime abord, les principaux bénéficiaires de ce vote sanction, ce sont le Parti Socialiste (phénomène encore amplifié en Midi-Pyrénées), Europe Ecologie et – plus inquiétant, le Front National.

Bien entendu, l’abstention participe fortement de ce vote sanction. La carte de l’abstention recoupe assez largement celle du Front National. Eric Dupin relevait à juste titre dans « les Echos » que « la grève des urnes et le soutien au parti d’extrême droite ont ainsi été plus marqués dans les régions industrielles » les plus touchées par la crise. Ainsi, dans notre département, dans le sud du département et dans plusieurs secteurs industriels particulièrement touchés par la hausse du chômage (+17% en un an, avec un niveau qui était déjà supérieur à la moyenne régionale et nationale). Plusieurs enquêtes indiquent que 62% des ouvriers et des employés se sont abstenus, contre 47% des cadres supérieurs. De même, le Front National réalise entre 19 et 22% chez les ouvriers.

Le décrochage des couches populaires et du monde du travail – qui se sont largement abstenus- dans un contexte de crise exacerbée, où les difficultés quotidiennes s’accroissent pour de plus en plus de Français (le médiateur de la République J.P. Delevoye rappelait que 15 millions de nos compatriotes terminaient le mois avec – de 100 €), cela doit être notre premier sujet de préoccupation.

Dans un contexte de luttes (dans de nombreux secteurs, notamment dans l’Education Nationale et chez les postiers, dans le Tarn ces dernières semaines), nous ne sommes pas parvenus à capitaliser de manière significative et à incarner le vote sanction contre la politique de la droite et du MEDEF.

Pour le coup, à l’aune de ce fait politique essentiel, il me semble difficile de souligner, comme le fait le rapport, que « le Front de gauche s’ancre et s’enracine », au lendemain de ce scrutin.

Toute notre action doit se tourner vers la conquête et la reconquête des milieux populaires, des salariés, en partant des préoccupations et des souffrances quotidiennes de notre peuple.

De ce point de vue les propositions du rapport (par exemple celle de mener une bataille idéologique d’ampleur sur la question des retraites) me semblent intéressantes.

De même, nous devons être à l’offensive contre la réforme des collectivités territoriales, c’est un enjeu décisif pour la démocratie, notamment pour la défense des communes ; nous pourrions aussi impulser des luttes sur la question du logement …

Mais pour porter ces propositions et ces batailles, il y a besoin d’un parti, d’un parti de classe et de masse.

Deux mots sur le congrès et sur les transformations du parti.

Beaucoup de camarades, et c’est l’avis de la quasi unanimité du CD comme le mien, pensent que tenir un congrès en quelques semaines, au lendemain d’une campagne électorale, ce n’est pas sérieux.

Sur les transformations du Parti, j’ai entendu tout à l’heure Patrice Cohen-Séat nous dire qu’il fallait impérativement avancer dans le choix de la transformation du parti, en oubliant, fortuitement, j’imagine, d’évoquer que les communistes ont très majoritairement décidé de continuer et de faire vivre le PCF.

On voit donc bien aujourd’hui que certains souhaitent utiliser le Front de gauche pour parvenir à une métamorphose (même si le mot n’est plus en vogue) du PCF.

La gravité de la crise du capitalisme, l’urgence à trouver les voies d’une alternative à la politique du capital, démontrent le besoin pour notre peuple d’un parti communiste à l’offensive, tout le contraire d’un effacement du PCF.

L’urgence aujourd’hui, c’est vraiment de travailler à rassembler les communistes dans l’action – c’est une demande des communistes et cela devrait vraiment être le rôle de la direction du parti.

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