A Propos des Symboles

, par  Robert Brun , popularité : 1%

En faisant figurer la faucille et le marteau sur ses publications, notre cellule du centre ville affiche son appartenance au mouvement communiste national et international.

Ces symboles sont parfois critiqués dans notre section, à partir d’arguments comme « les emblèmes de l’URSS » et /ou de « l’impact électoral ».

A l’occasion du tirage de notre journal de cellule, le débat a été relancé. C’est une occasion pour réfléchir aux raisons et aux arguments des uns et des autres, donc de poursuivre la discussion. Pour ma part, j’approuve le choix de notre cellule.

Le sens d’un emblème...

L’origine d’un emblème compte moins que ce qu’il signifie pour ceux qui se l’approprient. La colombe de la paix était à l’origine un symbole païen, cependant plutôt que de le rejeter, la religion chrétienne a eu l’intelligence de se l’approprier.

Depuis, de nombreuses organisations laïcs dont la nôtre se sont aussi appropriées la colombe de la paix, dont le symbole est aujourd’hui complètement émancipé de ses origines.

Il en est de même de « l’internationale » pour tous ceux qui la chantent dans le monde, c’est le chant de leurs espoirs et de leurs luttes, pas celui d’Eugène Pottier que beaucoup ne connaissent pas, et ignorent même dans quel pays ce chant a été créé.

Plusieurs partis socialistes dont un au Chili ont adopté comme hymne de parti « La Marseillaise », mais « Allons enfants de la patrie » pour eux, c’est de la leur dont il s’agit, de toute évidence !

Les créateurs ont le plus souvent conscience qu’une fois rendues publiques, leurs œuvres dans leur contenu ne leur appartiennent plus. Elles appartiennent au public qui les interprète souvent dans des sens différents, éloignés de la vision de l’auteur.

Il en est de même de la faucille et du marteau qui ont été le symbole de tous les communistes qui se sont engagés pour abolir le capitalisme et le colonialisme, ainsi que pour combattre les dictatures et les guerres impérialistes. Ils demeurent l’identifiant de nombreux communistes sur tous les continents, du représentant du personnel à ceux qui luttent contre la misère, et à ceux qui ont l’audace d’affronter les capitalistes avec la volonté de construire une société socialiste débarrassée des erreurs du passé.

Pour nous, mettre la faucille et le marteau sur nos publications signifie que nous nous reconnaissons dans tous ceux qui ont lutté et ceux qui luttent aujourd’hui pour l’émancipation humaine. Nous sommes de ce combat là.

Contre productif cet emblème ? Et si c’était l’inverse !

Il faut bien des explications à la désaffection politique des couches populaires et notamment à la désaffection des ouvriers, dont François Mauriac disait que durant l’occupation : « Seule la classe ouvrière dans sa masse était restée fidèle à la France profanée ».

Alors pourquoi ça ne fonctionne plus ?!!

Certes les capitalistes se sont occupés de nous, tant au plan idéologique, qu’industriel et social, mais ça ne suffit pas à tout expliquer. Une part importante de la désaffection des ouvriers à l’égard du parti tient à la perte de confiance dans une politique de plus en plus gestionnaire, électoraliste et même rase-muraille, qui sous prétexte et/ou traumatisme de l’échec des partis communistes de l’Europe de l’est, brade beaucoup de choses : le socialisme, Lénine, parfois Marx, les identifiants, l’indépendance nationale... Et adopte sans ambages un langage réformiste : les partenaires sociaux, le dialogue social, la démocratie sociale, l’Europe qui nous protègerait des USA !!, l’euro et la banque centrale qui seraient perfectibles, l’ouverture internationale des frontières qui seraient une modernité avant d’être un formidable moyen d’exploitation des peuples les plus faibles par les plus forts et de mise en concurrence des salariés. Toutes choses pas très porteuses dans les ateliers et les cités.

Et pourtant !

Et pourtant, le solo funèbre de Marx fonctionne dans les deux sens.

La classe ouvrière sans alliés, sans les couches moyennes est vouée à l’échec. En retour les couches moyennes sans les couches populaires sont aussi vouées à l’échec.

C’est largement notre situation, d’où la recherche de solutions qui n’en sont pas et éloignent les couches populaires de la politique et du parti.

La sortie de crise, ce ne sont pas d’abord des propositions géniales, ni de simples victoires électorales ou sociales. La sortie de crise c’est d’abord l’alliance des couches populaires et des couches moyennes dans le parti et dans la société, en liaison avec toutes les luttes émancipatrices dans le monde.

Mais pour réaliser cette alliance en France, il faut sans doute, un langage, des actions et des comportements qui encouragent l’engagement politique des couches populaires.

Les prochaines élections vont nous dire ou nous en sommes à cet égard.

R. Brun

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