Bien sûr traquer et punir les coupables. Mais poser publiquement la question : comment se fait-il qu’ils aient pu (...)
ELECTIONS REGIONALES 2010 – LA SANCTION –
Editorial de CommunisteS N°22.
Au lendemain du 2ème tour des élections régionales, la droite est en déroute, sévèrement désavouée par le suffrage universel. Si un besoin impératif doit être fait sur le bilan de la lisibilité du parti communiste dans le front de gauche,
une situation politique nouvelle se dessine avec l’ancrage de ce dernier. Elle dévoile des potentialités révolutionnaires dans les soubassements de la société
française.
Compte-tenu du contexte politique caractérisé par une abstention massive des catégories populaires, la remontée du vote de l’extrême droite, la tentation du vote utile au profit des présidents socialistes sortants, le front de gauche aurait pu disparaître. Au contraire, il progresse sur les élections européennes et s’impose dans le paysage politique mettant en échec les recompositions en cours visant la construction d’une nébuleuse socialo-centriste et écologiste pour en finir avec toute perspective de transformation de la société.
Le désaveu cinglant à l’encontre du NPA et de Lutte Ouvrière fait exploser les scénario d’une extrême-gauche chargée de jouer le rôle de soupape et d’exutoire au mécontentement populaire et conduisant cette colère dans l’impasse de l’impuissance. Quant à Europe- Ecologie, son leader – Daniel
Cohn-Bendit – s’inscrit dans la perspective d’une recomposition avec le PS pour l’alternance au pouvoir. Le résultat du front de gauche est donc plus
intéressant qu’il n’y parait et nous invite à raisonner avec justesse sur le plan politique au-delà des déconvenues et des espoirs. Le front de gauche a
rassemblé l’électorat le plus politisé et le plus conscient quant aux enjeux de société et aux conditions de l’alternative. En Poitou-Charentes, la tendance
nationale se confirme malgré trois handicaps majeurs : l’influence de la présidente sortante, ses stratégies d’alliance avec le Modem dès le 1er tour et le retrait de la fédération PCF de Charente- Maritime du front de gauche, à 3 jours du dépôt des listes. Que s’est-il passé en Charente-Maritime, seul département qui perd en voix et en pourcentage ?
Les faits et les témoignages sont incontestables concernant la responsabilité des dirigeants de Charente-Maritime dans l’échec du front de gauche. Ils démontrent la réalité d’une campagne acharnée et haineuse par internet qui s’est caractérisée par la distribution de séries de tracts dénigrant les candidats
communistes, par des opérations provocatrices dans les réunions publiques comme à Jonzac pour empêcher tout débat de fond en passant par les appels téléphoniques en direction des adhérents charentais maritimes pour les
inciter à voter Ségolène Royal au 1er tour ou par le courrier adressé aux communistes des trois autres départements, au mépris de la souveraineté des
directions fédérales concernées et de la démocratie. Le résultat du front de gauche en Charente-Maritime n’en est que plus remarquable avec des
progressions en voix et en pourcentage dans les cantons et quartiers populaires où les candidats communistes ont bénéficié d’une présence militante
enthousiaste. Ces résultats méritent une étude attentive car ils ouvrent une réelle possibilité de rassemblement pour les luttes à venir. Les communistes de Charente-Maritime relèveront le défi à n’en pas douter, car toute méthode autoritaire est vouée à l’échec. Ils ont su le faire dans leur diversité pendant la campagne des régionales et ils le feront pour faire vivre et renforcer le
parti.
Merci aux candidats et aux adhérents communistes du département qui ont permis de constituer la liste du front de gauche. De ce fait, le libre choix des communistes Picto-Charentais a ainsi été respecté et a fait triompher la démocratie.
Le Collectif CommunisteS PCF 17.