Conseil national du 7 janvier 2011 : intervention d’Alain De Poilly (94)

, par  Alain De Poilly , popularité : 1%

En 2011, notre parti a plusieurs rendez-vous importants pour son avenir. Élections cantonales, sénatoriales, désignation de son candidat à l’élection présidentielle.

Or, dans un article paru dans l’Humanité, ma camarade Brigitte Dionnet, qui est membre de l’exécutif national, responsable de la promotion des militants, suggère que le courage dans le parti aujourd’hui pour un militant serait de soutenir la candidature de Mélenchon à l’élection présidentielle.

Cette contribution est importante parce qu’elle est révélatrice du niveau des débats au sein de l’exécutif national. Bien sûr Brigitte ne parle pas au nom de l’exécutif national, mais c’est la première fois que nous avons une opinion claire d’un membre de l’exécutif national sur l’élection présidentielle et je l’en remercie. En effet jusqu’à ce jour nous n’avions eu le droit qu’à des formules floues du type : on désignera le meilleur.

Or aujourd’hui, on nous dit qui est le meilleur ; le débat dans le parti peut donc s’ouvrir. Non pas uniquement sur notre futur candidat à l’élection présidentielle, car nous avons d’autres combats importants à mener avant l’élection présidentielle, mais sur le fond, car à l’évidence au vu de cette déclaration, il y a dans le parti deux conceptions très différentes du Front de Gauche.

En clair le Front de Gauche est-il une union de forces ? ou une fusion de forces ? Cela est effectivement très différent.

Dans le cas d’un Front de Gauche de type union de force, la candidature d’un communiste membre du Front de Gauche ne pose aucun problème, chacun gardant son identité, mais dans le cas d’un Front de Gauche de type fusion de force, là effectivement il y a un problème, car il faut partager les mandats. En effet le parti de gauche avec lequel nous fusionnons électoralement n’a quasiment pas de mandats et il n’apporte pas suffisamment de voix pour nous permettre de conquérir de nouveaux mandats. En conséquence il nous faut partager les mandats du parti communiste, c’est ce que nous avons fait aux élections régionales et c’est ce que nous demande de poursuivre le Parti de Gauche dans un article signé de Matthias Tavel dans l’Humanité. Je cite : "Celui qui aura la plus grosse partie des circonscriptions législatives ne peut avoir la candidature à la présidentielle - sinon, c’est la fin du Front de Gauche".

C’est clair non !

Tu vois Brigitte, le choix du candidat pour l’élection présidentielle n’est pas uniquement une question de courage, mais une question de choix politiques.

Doit-on poursuivre cette conception du Front de Gauche, reposant sur une fusion électorale, qui a conduit à la perte de 50 % de nos élus régionaux au profit du parti gauche et de d’autres micro-partis ? Faut-il accepter de nous effacer au profit du Parti de Gauche comme il nous le demande, soit à l’élection présidentielle, soit aux législatives ? Et prendre ainsi le risque d’affaiblir encore un peu plus notre parti. Notamment en laissant Mélenchon devenir le candidat du Front de Gauche à l’élection présidentielle, avec les répercussions inévitables sur les élections législatives six mois après ?

A mon avis non.

C’est pourtant le choix que semble avoir fait jusqu’à ce jour notre direction. En effet elle s’enferme dans sa formule « on désignera le meilleur ». Aussi, après il ne faut pas qu’ils s’étonnent que les médias cherchent à nous imposer Mélenchon comme le meilleur candidat du Front de Gauche, en organisant sa promotion. Comme ils organisent celle de DSK comme le meilleur candidat du PS.

Je suis pour le Front de Gauche, mais je ne suis pas pour l’effacement du Parti communiste au profit de ce qui pourrait devenir dans l’avenir un parti socialiste bis, comme en Italie

Le parti devrait se souvenir de la leçon de la dernière élection présidentielle, où il s’était enfermé dans un processus de désignation du candidat semblable à celui d’aujourd’hui. Ne reproduisons pas toujours les mêmes erreurs, qui consistent à faire des montages électoraux où dans tous les cas de figure nous sommes perdants.

En effet, soit nous présentons un candidat du parti communiste à l’élection présidentielle et c’en est fini du Front de Gauche, comme l’a écrit Matthias Tavel. Soit nous présentons Mélenchon comme candidat et c’est l’éclatement à l’intérieur du parti communiste.

Pour ma part, j’ai choisi de signer les deux appels pour une candidature issue du parti communiste à l’élection présidentielle, parce que, je pense que ces deux appels redonnent bien au Parti Communiste et au Front de Gauche leurs raisons d’être.

Alain De Poilly

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