Réflexion personnelle sur mon parti

, par  LEGRAND Jean-Paul

Le 15 août 2024 à 12:35, par LEGRAND Jean-Paul En réponse à : Réflexion personnelle sur mon parti

EN EST LA GAUCHE ?

Social-démocratie du PS et populisme gauchiste de la LFI, n’ont jamais permis aux prolétaires de construire les instruments de leur émancipation. Le PCF avait dans les 50 premières années de son existence construit un parti utile à la lutte des classes mais il s’est affaibli dans une stratégie qui a délaissé l’organisation démocratique du prolétariat dans la période s’écoulant de 1976 à 2018.

Dans cette période le PCF a produit en son sein des contradictions fortes qui ont conduit à un affrontement idéologique caractérisé par deux courants : celui qui a prévalu et qui fut celle des unions politiques au sommet privilégiant l’électoralisme et délaissant la question de l’organisation à la base et celui qui s’opposait à cette orientation qui a estimé que le recul du PCF ne pouvait continuer, qu’il fallait renouer avec la classe ouvrière et les milieux populaires, courant qui a renversé la direction sortante au congrès de 2018, pour la 1re fois dans l’histoire du parti.

Ainsi face à son déclin les éléments les plus progressistes du parti ont réagi et ont sauvé au congrès de 2018 le PCF de l’enterrement que lui avaient promis toute la sphère politique du RN à LFI avec la célèbre phrase de Mélenchon accusant les communistes d’être « la mort et le néant. »

La gauche est donc en crise du fait du grave affaiblissement du PCF. Après avoir eu la boussole marxiste durant un demi-siècle, la gauche française a perdu la voie de l’émancipation pour se fourvoyer dans celle du renoncement, du libéralisme et de l’atlantisme, puis du populisme. La gauche est entrée dans une crise idéologique profonde où l’on voit des militants et dirigeants du PS approuver l’atlantisme et le néo-libéralisme et des militants et des dirigeants de LFI soutenir le communautarisme et attaquer la laïcité privilégiant l’opportunisme électoral au rassemblement des travailleurs pour combattre la domination capitaliste.

Le PCF n’est pas exempt d’erreurs en ayant délaissé durant plus de 40 ans les bases démocratiques de l’organisation politique des exploités que sont les cellules communistes.
Ses analyses internationales restent insuffisantes et versent parfois trop dans le manichéisme hérité de la guerre froide alors que la situation nécessiterait une observation critique des transformations des forces productives mondiales. Mais il serait idéaliste de lui reprocher de ne pouvoir réaliser ces éclairages dans la mesure où son affaiblissement pèse sur son organisation.

C’est la raison pour laquelle il est extrêmement important pour l’avenir de la gauche et celui du communisme que le PCF reprenne une place centrale en France et que les militants pour l’heure doivent se donner l’objectif de remonter son influence électorale et dans le même mouvement son influence organisationnelle dans les quartiers et les entreprises.

Le sursaut électoral qui a placé en tête la coalition du nouveau front populaire ne doit pas faire illusion, la gauche populaire reste faible essentiellement parce que la théorie révolutionnaire marxiste-léniniste de construction d’une stratégie démocratique de transformation de notre nation au XXIe siècle est embryonnaire et ne pourra exister concrètement qu’avec une organisation populaire ancrée dans les localités et en lien avec les entreprises.

La tâche est considérable. Les éléments qui l’accompliront ne sont pas organisés politiquement pour la majorité d’entre eux. Ils font partie de cette jeunesse sur-exploitée en quête d’avenir qui pour une part s’est mobilisée aux dernières législatives, qui ne se fait pas d’illusion mais pourrait être acquise à l’engagement communiste si le PCF est capable d’audace et de ténacité par une présence permanente et active dans les milieux populaires et un travail d’éducation politique persévérant.

Jean-Paul LEGRAND

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