élargir le combat de la classe ouvrière, sur des bases claires, au plan national

, par  Xuan

Le 3 juin 2017 à 00:08, par Xuan En réponse à : élargir le combat de la classe ouvrière, sur des bases claires, au plan national

Bonjour Jean-Claude, à moi aussi de saluer ton esprit ouvert et ta recherche sincère de la vérité dans les faits.

La dialectique matérialiste et la dialectique formelle
Je crois sans trahir sa pensée que Gilbert Remond parle de la dialectique matérialiste et non de la dialectique idéaliste hégélienne. Rien de byzantin ni de mystérieux là-dedans : tous les ouvriers qui se sont opposés à la loi travail défendaient leurs intérêts de classe contre ceux de la bourgeoisie. C’est la dialectique matérialiste.
Dans le même mouvement ils ont pu mesurer la vacuité de l’opposition « gauche – droite », une dialectique formelle derrière laquelle les intérêts de la bourgeoisie sont foncièrement les mêmes (sauf les querelles de groupuscule politiciens).

Nous n’avons pas été les seuls à le comprendre ainsi. En avril 2016 Gattaz critiquait les « zigs et les zags » des allers-retours parlementaires, des motions de censure et des amendements interminables, tandis que l’opposition gauche-droite ne faisait plus recette dans le public. Bref une démocratie et une alternance de façade rejetées par les masses et finalement plutôt contraignante pour appliquer des lois anti sociales. C’est à ce moment et pour mettre fin à ce simulacre qu’il a désigné le futur président Macron.

Le FN et les causes perdues
Prenons un autre exemple. Tu as bien fait de soulever la question du FN. Je dois dire que j’avais souvent désigné l’opposition entre le FN et l’UMPS comme une contradiction « au sein de la bourgeoisie », mais tes observations sont plus fines.
Il faut noter que le FN pleure les subsides des monopoles, comme Mélenchon a pleuré un poste de premier ministre de la super finance. Historiquement le père Le Pen a été propulsé par Poujade et son fond de commerce électoral c’est entre autres le petit commerce ruiné par les grandes surfaces et non les grands actionnaires.
Toutefois à la différence de Nicoud en son temps, les rangs du FN sont toujours infestés de vrais fascistes et de vrais racistes. Marine Le Pen a bien dit entre les deux tours « je veux libérer les syndicats, je veux qu’il y ait de nombreux syndicats qui soient représentatifs » : en somme la CFT version 2017. Dans ma province, ils ont effectivement forcé les mairies UDI à refuser l’hébergement d’une poignée de réfugiés, avec des arguments crapuleux. La « dédiabolisation » recouvre une réalité plutôt disparate, mais ce sont au fond des réactionnaires et leur idéologie est néo fasciste.
Il reste que le FN n’est pas le parti des monopoles industriels, commerciaux et financiers. Les intérêts de classe qu’il représente sont – jusqu’à ce jour – contradictoires, sur ce point tu as raison. Le fascisme vient des monopoles : lorsque leur dictature cesse d’être démocratique et devient ouvertement terroriste.
Je dirais que Le Pen a eu les yeux plus gros que le ventre en voulant racoler à la fois les ouvriers licenciés, les sous traitants plumés par les donneurs d’ordre, et le CAC 40. Et ce nœud de contradiction a finalement explosé lors du débat avec Macron.
Une cause perdue d’avance, un combat d’arrière garde.

(à suivre)

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