Quand la France s’éveillera à la Chine : Danielle Bleitrach à la radio, en Ardèche...

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Nous sommes de nombreux communistes à avoir lu le livre de danielle, marianne, jean et franck sur la Chine, et nous sommes nombreux à nous dire qu’il est urgent que les communistes s’éveillent au socialisme !

Danielle pratique la critique à la chinoise avec une certaine sévérité sur elle-même, mais qui répond à son incroyable ambition, donner aux militants la connaissance de ce monde déjà transformé, de ce « mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses ». Car ce mouvement réel d’un monde déjà multipolaire est bien loin du communisme déjà là qui permettait si souvent de ne pas regarder la violence des luttes de classes en France. Au contraire, ce mouvement réel est tout entier celui des luttes de classe à l’échelle internationale qui pousse le vieil impérialisme dominant à se restructurer brutalement pour sauver le dollar et sa domination militaire.

Appel aux communistes pour que le PCF s’éveille au socialisme à travers la découverte de l’expérience chinoise et de ce monde transformé, lisez le livre préfacé par Fabien Roussel, et faites-en un outil de discussion dans le parti !
pam

CRITIQUE ET AUTOCRITIQUE :

Je vais faire la critique de cette émission du point de vue de celle qui l’a vécue, ce qui est aussi une AUTOCRITIQUE. D’abord il faut noter son caractère totalement iconoclaste ! Il était important, essentiel même, que pour la première fois dans une radio qui est un des trois fleuron médiatiques (LCI, Sud radio, TF1) de l’empire Bouygues, soit apparue cette proposition ! la France doit adhérer aux BRICS, que je l’ai imposée à travers notre livre à titre d’hypothèse et qu’il se soit trouvé un « joueur » comme Berkoff pour accepter la joute.

Le mur affronté, l’obstacle, c’est la construction d’une opinion largement partagée et l’exercice de la censure sur toute expression politique et culturelle qui irait à l’encontre, tout repose sur l’idée qu’il est défendu la liberté contre le totalitarisme, et a pour seul justificatif, l’absence d’un bilan du socialisme et de sa répression. cela est encore renforcé par le positionnement dans les guerres, qu’il s’agisse de l’Ukraine, ou de la répression israélienne. Il existe toute une littérature sur le sujet du goulag en particulier de la part des auteurs DELGA. Aucune force politique de gauche et même le PCF ne s’est inscrite depuis des décennies contre l’idée que le socialisme réel n’a été autre chose que le TOTALITARISME, l’équivalent voire pire que le nazisme.

Au contraire, il y a eu appui. Il est difficile de refaire le terrain si l’on assume des liens avec le PCF, avec la préface de Fabien Roussel, qui lui même ne sait pas très bien comment aborder le problème même si le PCF a repris appui sur le « producteur », le prolétariat. Même, si je précisais mon aspect « critique ». J’étais un auteur DELGA, mais aussi une militante politique, même critique, qui impliquait le PCF. J’avais donc décidé de ne pas donner prise à la polémique de ne pas même mettre la préface de Fabien Roussel au centre de mon intervention et de rester sur le livre et sur ce qu’il apportait.objectif rempli.

Je suis restée sur cette évidence, le monde des USA, Trump est un syndic de faillite et il a perdu et il tente de faire payer aux autres peuples ses alliés, les peuples d’Europe en particulier sa faillite. La Chine est incontournable parce qu’elle est la seule à dire NON avec suffisamment de force tel a été mon créneau.

dans le temps imparti, en fait une peu plus d’une demi-heure, J’aurais sans doute donc dû insister à un moment sur l’objectif de l’intérêt des BRICS pour les peuples du sud mais aussi pour nous plutôt que de tenter de démonter les multiples contresens sur la Chine et l’URSS, sur le socialisme, ce qui me ramenait à la répression. C’est une absence de préparation collective. je sais d’ailleurs exactement où j’ai raté le coche, c’est quand sincèrement intéressé il m’a dit « oui mais les BRICS n’ont pas de monnaie commune, il reste la puissance du dollar. Au lieu de voir l’espace politique qui s’ouvrait sans mettre en danger la zone de sécurité dans laquelle je m’étais installée, je n’ai pas suivi. Ou plutôt j’ai tenté de le faire en partant des années soixante et dix et de la crise de productivité avec ses différentes crises dont celle de 2008 dans laquelle la Chine avait régulé par l’achat d’obligations. Mais c’était trop long et il a interrompu la démonstration comme il l’a fait systématiquement, c’est un exercice auquel il faut mieux se préparer.

Un débat c’est comme un match de boxe, l’essentiel est d’abord d’avoir une allonge et un jeu de jambe tel que vous êtes protégé des coups habituels, mais aussi de savoir quand l’adversaire, lui, ouvre l’espace qui permet de réellement de l’emporter. et j’ai raté l’ouverture tout en continuant de l’empêcher d’user de ses coups ordinaires comme je le signale a été économisé le débat par exemple sur l’immigration, ou le wokisme et il n’a pas pu tabler sur mon énervement.

Peut-être ai-je perdu l’habitude peut-être suis je trop vieille mais je pense que c’est lié à un de mes principaux défauts qui ne date pas d’aujourd’hui., vouloir anticiper au-delà de ce qui peut être entendu. Je suis convaincue que nous sommes entrés dans une phase 2 du monde multipolaire, une phase où derrière le choc des civilisations apparent, il y la nécessité de la mobilisation populaire sur des bases de classe, pour résister à la guerre menées économiquement, monétairement, militairement contre Le monde multipolaire. la Russie postsoviétique, celle de « Poutine » a tenté de mêler à ce passé soviétique un nationalisme chauvin de la grande Russie, mais la mobilisation populaire a besoin du socialisme et de ses conquis. De même la Chine a opéré une refonte révolutionnaire de son histoire nationale et internationale en s’appuyant sur les conquis sociaux pour son propre peuple. Nous sommes dans cette phase là. chez nous en France, le capitalisme en crise, se débat et seul le fascisme peut désormais être un leurre chauvin, réactionnaire pour bloquer la colère populaire. Qu’ils en soient toujours à agiter le croquemitaine de Staline mort en 1953 ou d’inventer des affaires comme les Ouïghours dit leur rage impuissante. ce qui m’a fait rater, dans mes rêves, le moment où il fallait intervenir. On peut simplement espérer que comme il s’agit de la présentation d’un livre cela donnera suffisamment envie de compléter l’information.

Sur le plan politique comment convaincre ? par le choc de la réalité, par le fait qu’il est impossible de faire autrement. par la mise en évidence de l’incapacité d’apporter des solutions au niveau de ce qui existe, l’OTAN, l’UE, Macron, et surtout le capitalisme tel qu’il est. Les Français ne peuvent pas faire confiance à leurs capitalistes rentiers, parasitaires, et à leur personnel politique qui ne vaut pas plus que le capital qu’il sert. Toutes choses qui emportent la conviction par les FAITS. Si la France veut échapper à le crise et au déclin, elle doit mesurer le monde avec lequel elle doit compter et choisir des solutions gagnant-gagnant au lieu de la solution perdant-gagnant avec les USA (qui s’avéreront pour le peuple des USA perdant-perdant).

La limite de ma prestation est de ne pas avoir insisté sur l’offre des BRICS, de la Chine, sur ce gagnant- gagnant en tentant de rétablir des faits qui pouvaient avoir un aspect secondaire, rechercher à tous prix LARITÉ, ce qui est la manie des intellectuels. Nous sommes loin d’un niveau de conscience du moment réel. Tout au plus celui d’un basculement avec l’idée que l’on peut soit maintenir le statu quo, soit pour certains qui se pensent révolutionnaires qu’il suffit de copier ce qui a été fait, l’URSS, le Front populaire, etc… Il existe un « gauchisme » qui refuse de voir la réalité nous sommes dans une phase 2 d’un monde déjà là, celui de l’aiguisement de la lutte des classes derrière la défense des aires de civilisation. Peu d’entre nous mesurent cette phase 2, ils se croient encore dans le stade du basculement alors que les capitalistes eux savent la profondeur de leur crise, l’absence de solution.

C’est d’ailleurs ce qui nous a imposé notre choix POLITIQUE. On ne peut plus se contenter de positions justes mais marginales, les radio périphériques, les intellectuels courageux, ils ont joué et continuent à jouer un rôle essentiel mais il faut impliquer les forces de classe et qui restent de masse. maintenant c’est aussi une contrainte qu’il va falloir savoir gérer.

A ce propos, il est à noter quelque chose de très important. Berkoff, dans le débat, a paru vers la fin totalement perdre son sang froid, cela donnait presque à l’antenne le sentiment qu’il me virait de l’émission, ce qui en fait ne correspondait en rien à la réalité de la relation, puisqu’à la fin de l’émission nous avons longuement discuté de la suite à donner… Il avait surjoué l’indignation devant ma « légère » défense devant les pseudos crimes du socialisme. Or on s’aperçoit qu’après avoir ôté les longues pauses publicitaires de l’émission, la vidéo ci-dessous gomme l’excès de colère de l’intervieweur, ils ont jugé que celle-ci ne « passait pas »… donc il y a là encore la preuve d’un possible et comment l’utiliser…

ce que j’avais perçu de Berkoff, qui n’est pas aussi minable qu’une Apolline de Malherbe qui estime que « faire les gros yeux » à celui qui ose rompre le consensus doit suffire. Il appartient à d’autres temps où le débat politique existait et il a surjoué l’indignation par rapport à ce qui est le ton de son émission et ce qui en fait le succès. Son succès vient justement du fait qu’il dit parfois des « vérités » qui sont interdites ailleurs tout en revendiquant son affiliation à une droite revenue de la gauche mitterrandienne. Ce qui devient le seul espace de « réalité » contestataire encore existant en France. Il fallait que je reste là dessus tout en soulignant notre différence d’ancrage dans notre conception du « peuple » et de le servir.

Donc on doit peser politiquement ce qui se jouait dans cette indignation qui ne passait pas. Les médias et leurs bailleurs de fond ont tenté de bâtir la représentation d’ une internationale dans laquelle les fascismes Trump, Musk, Meloni, et les autres rejoignaient Poutine et les ex-pays socialistes européens… contre la démocratie, le libéralisme, macron, l’UE… et cela allait jusqu’à des audaces d’ennemis communs coupés des réalités de la classe ouvrière. Il y avait l’os de la Chine socialiste et les racontars sur l’URSS de Staline… on remontait jusqu’à Robespierre… oui mais voilà dans la lutte des classes, pour la paix dans la défense de l’emploi, des formations, cela s’effondre, l’internationale noire est bien là mais elle est circonscrite à leurs soutiens réels sur tous les continents… Et c’est là où il faut porter les coups, les miens étaient là, avec la force de la Chine sa réponse au service de son peuple, j’insistais sur la production, la souveraineté nationale, sans accorder d’importance aux leurres. Notez qu’ il n’y a pas eu la moindre percée de la part de mon interlocuteur sur l’immigration ou « le wokisme » les habituels lieux d’affrontement du « gauchisme », mais il y manquait non seulement les rapports sud-sud mais les possibles pour nous, la véritable perspective socialiste. le fait est qu’il est difficile d’avaler tout mais il faut mieux centrer et c’est là-dessus, conserver production, souveraineté nationale et l’assortir des possibles des BRICS et des rapports sud-sud.

Doc il faut mesurer les acquis de ce débat (rester sur la production et ce que signifie, le peuple, le prolétaire, le socialisme) comme seul garant de la souveraineté nationale et de la paix internationale, mais le faire en présentant mieux l’apport de la proposition chinoise et de ses partenaires stratégiques.

(note de Danielle Bleitrach)

Voir en ligne : sur le blog histoire et société de Danielle Bleitrach

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