Bien sûr traquer et punir les coupables. Mais poser publiquement la question : comment se fait-il qu’ils aient pu (...)
Régionales 2015
Nouveaux effacements... perspectives de luttes communistes
Langedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
Les militants attentifs et d’ailleurs tous ceux qui s’intéressent aux régionales, voient arriver le temps de la mise au point finale des listes [1]. Jusqu’au dernier moment rien n’est définitif, pourtant quelques observations sont déjà possibles.
Sur le plan des contenus programmatiques, les axes essentiels portés par les communistes sont minorés ou totalement absents. Hier lors de la présentation de la liste départementale à Montpellier par G.Onesta (Vert, tête de liste accepté dans cette grande région), il a fallu l’intervention non sollicitée à ce moment du premier communiste Nicolas Cossange pour qu’une référence explicite au "combat contre l’austérité imposée aux exploités" soit rendue publique. G.Onesta n’est pas anti-capitaliste, nous le savions !
Par ailleurs les communistes de Haute Garonne et de l’Hérault, départements qui comptent les deux métropoles sont repoussés loin, très loin sur la liste. C’est insupportable, alors que la question de la réforme des collectivités locales est au cœur de l’engagement communiste depuis des années et que les Verts sont souvent sur ce sujet plus éloignés de nous que certains socialistes.
L’éloignement des premiers candidats communistes a motivé pour une très large part l’opposition régionale de 37% des communistes à l’accord signé (62% dans l’Hérault, nettement plus en Haute-Garonne) alors que dans la plupart des fédérations l’ordre retenu des candidatures pour chaque parti n’a même pas été communiqué !
Programmes et candidat(e)s, c’est déjà beaucoup, il y a aussi le non respect des statuts par ceux qui ont négocié cet accord pour notre parti. Il n’y a pas eu de conférence régionale permettant de soulever les contradictions et de mettre en commun ce qui rassemble les communistes, gage de la possibilité de se projeter ensemble dans l’avenir en particulier dans un comité régional du PCF fonctionnant à nouveau.
L’accord présenté comme "modèle" par certains dans cette grande région est donc un accord scellant au moment où j’écris ces lignes un nouvel effacement des communistes. Après tant d’autres. Ce n’est pas comme cela que nous conduirons les électeurs communistes, les exploités, les abstentionnistes en puissance aux urnes. C’est pourtant la question qui nous est posée avec celle du développement des luttes. Surtout que le PS ne se trompe pas, il a déjà deux listes en course ; l’officielle menée par C.Delga, ex-ministre, et l’officieuse, conduite par le socialiste ami de Valls, maire de Montpellier pour rattraper les voix qui risqueraient de s’égarer. Comme il leur semble nécessaire de ratisser large, on parle aussi d’une troisième composée de "dissidents verts" appâtés par des candidatures à nouveau soutenues par le PS aux législatives. Cela fait beaucoup.
Certes tout dépendra de l’engagement communiste, militant, indépendant des capitulations de sommet. Le résultat du premier tour seul, parce qu’acquis avec les électeurs, dessinera le devenir de la région.
Nous avons besoin d’élus communistes, élus sur les positions de leur parti, les faisant vivre au quotidien dans les différentes arcanes de la gestion d’une société capitaliste.
Depuis deux mandats nous n’en avons plus en Languedoc-Roussillon après la trahison du groupe Gayssot. En Midi-Pyrénées, il y a eu ces derniers quatre ans de graves insuffisances, or les communistes ont beaucoup à dire, beaucoup à faire sur le plan régional. Nous avons eu en Languedoc-Roussillon une riche expérience dans la fin des années 70 avec le "Vivre, travailler, décider au pays". Base alors d’un rassemblement nulle part égalé.
Il est temps de réaffirmer une orientation nationale lisible du PCF, valable de Dunkerque à Perpignan, anti-austéritaire, s’opposant à l’Europe du capital et aux guerres. Il est temps de mettre en place des élus travaillant au quotidien avec leur parti, totalement indépendants du PS et des divers groupes de pression. C’est uniquement en renouant avec ces pratiques face aux "enfermements gestionnaires" organisés par la bourgeoisie que nous redonnerons un sens aux engagements communistes électeurs, militants et élus.
Texte sur la base du travail collectif de la section de Béziers, rédigé par Paul Barbazange.