Ce n’est pas dans un billet que je vais tenter de résumer l’histoire complexe de l’Ukraine ; je rappellerai seulement que depuis plus de 30 ans ce pays souffre de la corruption et du pillage par l’oligarchie, des richesses du pays.

Se sont particulièrement distingués Ioulia Timochinko et sa famille, et le dernier Président Viktor Ianoukovitch, qui ont conduit le pays au bord de la faillite.

Les révoltés de la place Maïdan ont en commun une grande colère contre les responsables de cette situation, mais des aspirations bien différentes, les uns réclament des mesures sociales, d’autres espèrent que la démocratie peut venir de l’UE ; sur un tel terrain l’extrême droite prospère et l’on a vu
un local de Svoboda célébrer les nazis, croix gammées et hommage à Hitler.

Dans un tel climat, il est irresponsable d’intervenir ; Fabius, le représentant polonais, et le représentant Allemand n’avaient rien à faire à Kiev le 20 Février.

Le même soir, les États-Unis et l’OTAN entraient dans la danse.

Le 22 Février, le parlement destitue le Président ; il s’agit sans contestation possible d’un coup d’état. Le Président a refusé de donner sa démission et s’est réfugié dans une autre ville du pays. Rien ne justifie de reconnaître ceux qui ont pris le pouvoir dans ces conditions ; la Russie de Poutine n’est certes pas un modèle, mais les USA sont des experts en coup d’État : combien en ont-il fomenté avec plus ou moins de succès depuis le Chili d’Allende ou la baie des cochons à Cuba ?

Le Général De Gaulle nous avait sorti du commandement intégré de l’OTAN en 1966 ; en 2008 le PS avait déposé une motion de censure contre la volonté de Sarkozy de réintégrer ce vestige de la guerre froide, Hollande pour le PS étant chargé de défendre cette motion devant le Parlement.

En 2009, la France officialise son retour.

Ce n’est pas avec Fabius que l’on va le remettre en cause : là où il passe, les chances de paix trépassent, Afrique, Syrie, Moyen Orient, les références aux lois internationales, aux résolutions de l’ONU sont à sens unique et ne concernent jamais Israël. Quelle expérience et quel talent pour alimenter les conflits et passer à travers les gouttes des scandales Rainbow warrior, sang contaminé... C’est sans doute pour cela qu’on est en train de nous le vendre comme futur premier Ministre

Où sont les intérêts de la France dans cette affaire ? Il y a du pétrole et du gaz en Crimée, des intérêts stratégiques. Les USA se sentent concernés, le commerce d’armes est exclu des sanctions économiques projetées...

Les voies des marchés sont aussi impénétrables que celles du Seigneur...

C’est ainsi que le capitalisme est grand

Père Denis