Le socialisme est la seule voie, à ce jour, vers le développement associé à la justice sociale

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Discours prononcé par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, à la clôture du 3e Plénum du Comité central du PCC, au Palais des conventions, le 17 décembre 2021, « Année 63 de la Révolution ».

Auteur : Miguel Diaz-Canel Bermude | informacion@granmai.cu

20 décembre 2021 09:12:10

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Cuba est un État souverain, responsable de la défense de sa sécurité et de sa souveraineté. Elle n’a de comptes à rendre à personne d’autre qu’à son peuple. Photo : Estudios Revolución

(Traduction de la version sténographique de la Présidence de la République)

Permettez-moi de vous informer qu’il y a quelques instants à peine, nous avons reçu un appel du général d’armée Raul Castro Ruz, qui m’a demandé de vous faire savoir qu’il avait suivi en circuit fermé tous les détails des deux sessions du 3e plenum du Comité central du Parti, que nous avons tenues, hier et aujourd’hui, qu’il saluait la qualité de la discussion et du débat menés et qu’il envoyait à tous une forte accolade révolutionnaire (Applaudissements).

Un salut, chers camarades, tous frères et sœurs sur ce chemin ardu que l’on ne saurait entreprendre qu’avec de la clarté dans les idées que nous défendons et en faisant confiance aux êtres humains qui avancent à nos côtés.

Le socialisme est, à ce jour, la seule voie vers le développement associé à la justice sociale. Un pari indéniable pour l’intelligence, la volonté et la vocation solidaire d’hommes et de femmes conscients qu’ils font « le chemin en marchant ».

D’autres l’ont entrepris auparavant et nous ont laissé des leçons, positives ou négatives, que nous ne pouvons pas ignorer, mais en les tempérant toujours à ce qui distingue notre expérience concrète : histoire, traditions, identité et, bien sûr, le caractère et la proximité d’un adversaire puissant à l’affût depuis des siècles.

Cet adversaire n’accepte pas la souveraineté et déteste notre système social. Nous sommes trop libres pour ce qu’ils considèrent comme leur arrière-cour et trop téméraires pour avoir choisi la voie du socialisme.

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L’expérience politique accumulée est celle d’un Parti né de l’unité de toutes les forces patriotiques et non de la fracture et de la lutte pour le pouvoir Photo : Estudios Revolución

Cuba libre, souveraine et socialiste sous le nez de l’empire. Voilà ce que nous sommes. Et dans ce « nous sommes » qui implique une part élevée de résistance et de créativité héroïque, au terme d’une autre année difficile, le moment est venu de nous féliciter.

Les générations actuelles de révolutionnaires font leurs preuve dans la bataille. L’histoire de Cuba est semée d’épisodes insurmontables de résistance, mais aucun d’entre nous, de par les responsabilités actuelles, n’avait vécu des années aussi marquées par des défis et des menaces. Les surmonter est un exploit.

Souvenons-nous des batailles : un blocus renforcé par 243 mesures supplémentaires en plein milieu d’une pandémie avec des pics effrayants de personnes infectées et de décès, la saturation des hôpitaux, la disponibilité limitée des médicaments et le déficit élevé d’oxygène thérapeutique ; les problèmes de production d’électricité ; les pénuries de produits de première nécessité, les prix élevés, la crise mondiale dans le transport des marchandises ; la Guerre de la quatrième génération, soutenue par une campagne de discrédit ignoble et calomnieuse contre les héroïques brigades médicales, contre les lois en cours, contre toute mesure ou action de résistance, contre le leadership révolutionnaire, contre les familles.

En outre, avec l’intention de fragmenter une société qui doit son existence à l’unité, ils ont tout fait pour arracher son âme à la Patrie, en harcelant ses artistes et en mettant en vente le service de certains en faveur des pires causes.

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Nous avons un seul Parti, mais avec un programme proactif et clair de ce que souhaite la majorité de son peuple. Photo : Estudios Revolución

Avec la conviction que l’accumulation de ces facteurs serait suffisante pour concrétiser l’explosion sociale tant attendue, un plan déstabilisateur a été mis en marche qui n’a pas encore cessé. Ce plan devait atteindre son apogée le 15 novembre dernier. Sur certaines plateformes numériques, il a même été question du dernier jour de la Révolution cubaine. Cependant, ce fut le dernier jour d’une pièce très répétée qui n’a jamais été créée.

Du fait de la forte campagne en sa faveur, l’auteur de la mise en scène théâtrale interrompue a acquis une certaine notoriété, que ses employeurs essaient maintenant d’utiliser en lui mettant des caméras et des microphones partout où il se déplace. Dans ce que certains analystes appellent « la miamizacion » de Madrid, la droite dure de la vieille métropole est en concurrence avec les politiciens anti-cubains imprésentables basés à Miami.

Derrière cette nouvelle saison théâtrale, il y a un vieil objectif perfide : restaurer la « Position commune » qui a laissé un si mauvais souvenir de la politique européenne, en la subordonnant docilement aux mandats de Washington contre Cuba.

Le « fantôme redouté » du communisme a de nouveau parcouru le monde avec le virage à droite croissant de la politique européenne. Les excès promus par le néolibéralisme ne peuvent plus durer, mais les groupes économiques privilégiés refusent de corriger les inégalités profondes que le marché libre accentue impitoyablement et ils utilisent tout leur pouvoir économique et médiatique pour éloigner les alternatives.

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La 3e session plénière du Comité central du Parti a rappelé l’événement historique qui, le 17 décembre, il y a sept ans, a signifié pour le peuple cubain le retour complet des Cinq Héros emprisonnés aux États-Unis, comme l’avait prévu Fidel. Photo : Estudios Revolución

L’ordre est d’attaquer quiconque remet en question le statu quo, en empêchant par tous les moyens que le socialisme prouve ses possibilités, sa viabilité. Et Cuba, avec ses jeunes, est au premier rang de l’avant-garde révolutionnaire, déterminée à démontrer qu’un modèle de société différent est réellement possible, dans lequel l’homme n’est pas un prédateur, mais un élément de concorde, d’équilibre et de durabilité.

Le seul fait que nous soyons arrivés jusqu’ici, avec les cadenas en fer de 62 ans de blocus qui nous ferme la porte de presque toutes les opportunités, en dit long sur ce que nous pourrions conquérir sans ces obstacles.

Il est certain que parfois nous nous sommes trompés, nous agissons avec une prudence excessive pour promouvoir des changements qui demandent de l’urgence, mais toute tentative de nous juger exige, en premier lieu, une analyse de ce que Cuba peut faire alors qu’elle est soumise à un siège et harcelée par la plus grande puissance de l’histoire.

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Ce 3e Plenum confirme que le 8e Congrès ne s’est pas achevé à la clôture de ses sessions. Photo : Estudios Revolución

Les organisateurs des campagnes contre Cuba s’efforcent de transformer en marques certaines dates choisies et fabriquées comme symboles contre la Révolution. On exalte le récit autour des émeutes et on récompense généreusement les narrateurs, tandis que l’on prétend condamner Cuba pour avoir emprisonné et poursuivi les participants aux actes de vandalisme que leurs propres réseaux ont dispersés dans le monde entier, en croyant alors qu’ils perpétuaient une fin qui n’est jamais venue.

Camarades,

Le récent 20e Sommet de l’ALBA-TCP a dénoncé la politique de deux poids, deux mesures de ceux qui accusent les gouvernements de gauche d’emprisonner les personnes qui violent nos lois, mais ne disent rien au sujet de celles arrêtées et condamnées pour l’attaque du Capitole des États-Unis au début de l’année. Ce sont les mêmes personnes qui lancent des diatribes incessantes contre Cuba au nom de soi-disant violations des droits de l’homme et qui exigent l’extradition de Julian Assange afin de le condamner à perpétuité pour avoir exercé son droit d’accès à l’information.

Cuba est un État souverain, responsable de la défense de sa sécurité et de sa souveraineté. Elle ne doit rendre des compte à personne d’autre qu’à son peuple. Les procédures pénales sont menées dans le respect du principe de légalité. Aucun enfant de moins de 16 ans n’est incarcéré dans des prisons ordinaires, car la loi cubaine n’emprisonne pas les enfants. Nous avons des écoles de formation complète pour la prise en charge des mineurs. Assez de ces mensonges !

Cette étrange dictature, dont les supposés « disparus » ou « persécutés » réapparaissent souvent se promenant dans les villes d’Europe ou d’Amérique du Nord, a un itinéraire sans tache quant au traitement de sa population carcérale, et une norme morale très élevée pour ne pas accepter les accusations de la part des plus grands violateurs des droits humains dans le monde, à l’intérieur ou à l’extérieur de leur pays, que ce soit au Vietnam ou en Irak, ou sur le territoire illégalement occupé par la base navale de Guantanamo.

Nous n’acceptons pas non plus les étiquettes ou les labels. Les dictatures, ce sont toutes celles qui ont été promues et soutenues par les administrations yankees successives dans le monde, mais surtout dans Notre Amérique : Trujillo, Batista, Duvalier, Somoza, Pinochet, Stroessner, Videla, Bordaberry, Castelo Branco et un long etcetera centraméricain, aussi tristement célèbres que les escadrons de la mort ou l’École des Amériques, les décharges électriques, les vols de la mort, les enlèvements d’enfants et les disparus qui se comptent par milliers.

Les personnes persécutées et les exilés pour avoir lutté contre ces dictatures ont trouvé à Cuba un soutien et un foyer, solidarité et accompagnement.

Le fait d’avoir un seul Parti ne fait pas de nous une dictature, mais nous libère des querelles politiques et de la corruption qui font tant de mal aux petites nations pauvres, où l’accès aux fonctions est infiltré par les engagements envers les élites commerciales, qui financent les campagnes politiques par le biais d’organisations qui leur permettent de masquer le chemin de leurs transactions. En tout état de cause, le cirque qu’est devenue la scène politique dans ces pays est basé sur des attaques contre l’opposant, quel qu’il soit, et occulte toute essence. Leurs agendas ne poursuivent que des objectifs électoraux, qui sont rarement respectés, parce qu’ils naissent d’estimations dans lesquelles on identifie le problème, mais dans lesquelles on ne recherche pas le changement, parce que le changement signifie souvent rompre avec la logique du capital et avec les règles imposées par les grandes entreprises qui maintiennent sous leur coupe l’action politique et les possibilités d’évolution sociale dans ces nations.

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Photo : Estudios Revolución

C’est notre vision, mais nous ne remettons pas en cause ce que les autres font de manière souveraine. L’expérience politique accumulée est celle d’un Parti qui est né de l’unité de toutes les forces patriotiques et non de la fracture et de la lutte pour le pouvoir. Nous avons un seul Parti, mais avec un programme clair et proactif de ce que souhaite la majorité de son peuple, qui est consulté sur les grandes décisions politiques, économiques et sociales. Plus qu’un Parti, nous sommes un « Uni », en raison de la cohérence de nos buts et objectifs.

Les États-Unis avec leurs deux partis les plus importants, qui prétendent s’opposer l’un à l’autre, tout en maintenant le même système avec les mêmes politiques de coercition et de pression sur leurs adversaires, comme le blocus de Cuba, sont la meilleure expression de l’énorme mensonge que cache le multipartisme en tant que condition pour accréditer la démocratie.

Le général d’armée Raul Castro Ruz l’a très bien illustré lorsqu’il a déclaré qu’il y a autant de différences entre les républicains et les démocrates qu’entre Fidel et lui : juste dans le style.

Le 8e Congrès a longuement débattu de cette question, et je ne vais pas m’y attarder. Je veux simplement répéter que pratiquement tous les problèmes accumulés en raison de la nouvelle pandémie de COVID associée à la vieille pandémie du blocus ont été identifiés et analysés lors de notre Congrès, d’où ont découlé des politiques et des actions qui ont toujours fait partie du travail du Parti.

Camarades,

L’absence d’idées et la sous-estimation de notre peuple aveuglent les adversaires et leur font perdre leurs guerres contre Cuba avant même de les avoir commencées, mais il n’est pas inutile de s’attarder sur les caractéristiques de l’activité subversive de cette époque, sensiblement différente des périodes précédentes.

Ces dernières années, et particulièrement les plus récentes, les administrations étasuniennes successives ont « pointé les canons » de leurs campagnes de dénigrement contre Cuba, le Nicaragua et le Venezuela. Il était prévisible qu’après les tentatives de « coups d’État en douceur et pas si doux » au Venezuela en 2017 et au Nicaragua en 2018, des actions similaires seraient tentées contre Cuba. Voilà ce qui s’est passé l’année dernière et ce que le peuple a su affronter et vaincre.

Structurer une opposition interne est le plus vieux désir du gouvernement étasunien, mais, comme l’ont révélé il y a plusieurs années les documents de la Section des intérêts des États-Unis de l’époque à Cuba, publiés par Wikileaks, la contre-révolution interne était déficiente, dysfonctionnelle, guidée uniquement par des intérêts matériels et sans base de soutien populaire.

Conscients de cette déficience fondamentale, ils ont tout essayé. Depuis les formes les plus subtiles et les plus conciliantes, en pariant sur les intellectuels et les courants de pensée sociaux-démocrates, avec une plate-forme médiatique de soutien, ils ont commencé à viser le démantèlement idéologique du socialisme cubain, en combinaison avec une stratégie jamais abandonnée dans la subversion antisocialiste : l’art et la culture, le soutien spirituel de la nation cubaine. La première chose à sauver, comme Fidel nous en avait averti.

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Photo : Estudios Revolución

La tentative d’utiliser l’art comme une arme pour détruire la Révolution peut être vue de deux manières :

La première est la pression exercée sur les artistes et les créateurs les plus renommés par le biais du marché, conditionnant leur accès à des places importantes en échange d’une projection politique contre la Révolution. Il ne leur suffit plus de se taire et d’éviter les manifestations de sympathie à l’égard des institutions de leur pays ; on leur demande de s’exprimer ouvertement contre elles. La plus simple prise de position favorable fait l’objet du pire des lynchages et de la plus odieuse des censures. Ce sont les méthodes maccarthystes de ces incroyables personnages de la liberté d’expression « sous la menace d’une arme ».

Des témoignages d’opérateurs politiques liés aux plus récentes tentatives de « coup d’État en douceur » contre Cuba confirment le modus operandi de la subversion de cette population. Ils explorent, étudient et approchent les jeunes créateurs, en cherchant à identifier les positions les plus critiques au sein de la mission de questionnement logique que l’art remplit toujours.

Il ne s’agit plus seulement de pêcher la non-conformité dans de grandes galeries ou des scènes prestigieuses ; ils vont à la recherche d’expressions et de projections artistiques, sous-estimées par les institutions, qui naissent et grandissent au sein du quartier, dans la petite localité, dans des espaces plus authentiques et pourtant moins pris en charge. Nous avons la responsabilité de nous impliquer de plus en plus dans notre réalité culturelle.

Un autre front de bataille s’ouvre dans le domaine juridique avec l’avant-projet de Code des familles, sur lequel les ennemis de la nation misent pour briser le consensus vital de la société cubaine.

La communauté LGBTIQ+, les mouvements féministes et les congrégations religieuses, chacun avec sa vision particulière de la question, expriment la grande diversité qui évolue autour d’un projet qui exige beaucoup d’humanisme. Les matrices ennemies évoluent également à l’encontre de cette possibilité, déterminées à nous monter les uns contre les autres.

Il s’agit de tenter de briser l’unité nationale sacrée, ce à quoi nous devons faire face avec intelligence, dialogue, débat, persuasion, conscients que nous sortirons plus forts de cet exercice de démocratie réelle qui nous met au défi de nous former plus et mieux à l’art de la politique, à un moment où gagne en force la tendance à opposer des secteurs et des processus sociaux, dont la Révolution a été le champion, aux institutions officielles du pays.

Les questions raciales, de genre, de protection des animaux et d’environnement se superposent constamment aux plateformes numériques avec des attaques effrénées contre les institutions, cherchant à briser la compréhension et le dialogue, sans reconnaître les efforts et les progrès réalisés par l’État et les organisations de la société civile pour éliminer les fardeaux qui entravent l’exercice de ces droits et garanties associés à ces questions.

Ils commencent par tenter de nous enlever l’initiative et tout protagonisme dans les débats, avec l’acceptation douloureuse de ceux qui, alors qu’ils pourraient y faire face, l’évitent. Dans certains cas, il est vrai que soit nous avons pris du retard soit nous sommes allés jusqu’à un certain un point – c’est là que nous devons franchir une étape – et dans d’autres, nous avons fait beaucoup de progrès, mais peut-être n’avons-nous pas assez communiqué, pas débattu suffisamment, n’avons-nous pas été suffisamment consensuel, et c’est un autre de nos défi : étendre davantage les processus de débat et de participation autour des projets ou des processus sociaux que nous entreprenons.

En face, nous avons plus d’un espace occupé par des extrémistes, des fondamentalistes, où les forces anti-cubaines, génératrices de haine, agissent en permanence, prêtes au lynchage à partir de mensonges, de manipulations, de contre-vérités, d’incitation à la violence et même à l’agression militaire.

Toutes ces batailles se déroulent dans les médias traditionnels, mais elles atteignent leur moment le plus intense et décisif avec l’utilisation des outils modernes de communication et d’interactivité, qui donnent aux sujets le sentiment qu’ils ont la capacité d’influencer les questions en débat. C’est précisément dans ces domaines que nous agissons encore en position de faiblesse, parfois à cause de la façon dont certaines plateformes fonctionnent avec des algorithmes qui ne nous favorisent pas, mais aussi parce qu’il nous faut mobiliser des talents et des énergies, plus nombreux et meilleurs, avec des logiques associées à ces outils.

Il ne suffit pas de disposer d’un arsenal d’idées et de vérités comme des temples à défendre. Il est essentiel de les déplacer avec intelligence, efficacité et rigueur.

Soumis à une tentative constante de démantèlement du socialisme cubain, à partir d’hypothèses prétendument de gauche ou progressistes, qui ne montrent que le négatif tout en offrant des recettes trompeuses, parallèlement à des attaques irréfléchies et irrationnelles contre toute alternative au capitalisme prédateur, la solution n’est pas de battre en retraite ou de se taire.

Nous avons une Révolution, toujours plus grande que nous tous, qui a encore beaucoup à raconter, y compris ce que nous avons appris à rejeter parce que cela ne fonctionne pas ou fonctionne mal. N’oublions jamais le concept de Révolution que Fidel nous a légué. Le temps est venu de changer ce qui doit l’être sans renoncer à nos principes, en particulier les anciennes façons de pratiquer la communication, parce que l’époque l’exige et parce que, comme le dirait l’inoubliable Aute : « Il y va de notre vie. »

Camarades,

Ce 3e Plenum confirme que le 8e Congrès ne s’est pas achevé avec la clôture de ses sessions.

Les questions proposées et débattues sont du plus haut intérêt pour notre Parti. En ce qui concerne les modifications des règlements à tous les niveaux, elles doivent favoriser une dynamisation des processus internes. L’examen de l’impact de ces modifications sur la vie des cellules et leur efficacité sera une tâche permanente.

Ce sont ces questions de routine dont nous devons nous occuper en toute circonstance ; mais hier et aujourd’hui, nous avons abordé des priorités et des essences dans les missions du Parti qui transcendent lle cadre du militantisme pour avoir un impact sur la société dans son ensemble.

Certaines ont fait l’objet d’intenses journées de débat pendant le Congrès, comme les actions visant à revitaliser et à mettre à jour le fonctionnement des Comités de défense de la Révolution et de la Fédération des femmes cubaines ; le travail du Parti en matière de recherche, d’enseignement et de diffusion de l’histoire de Cuba et du marxisme-léninisme, et le Programme national pour l’étude, la recherche et la diffusion de la pensée, de la vie et de l’œuvre du commandant en chef Fidel Castro Ruz, des questions qui toutes concernent l’idéologie et, par extension, la défense de la Révolution, ainsi que la prévention et la lutte contre la subversion.

L’ordre du jour de la réunion a été complété par des questions clés pour l’économie du pays, telles que la proposition de sauver l’industrie sucrière, ses dérivés et la production d’énergie, ainsi que le Plan de l’Économique et le Budget pour l’année 2022.

À mon avis, le rapport au Plenum sur le travail du Bureau politique est exemplaire à deux égards : il résume en quelques pages un travail profond de plusieurs mois que nous connaissons tous d’une certaine manière en tant que participants et, en même temps, il témoigne d’une connexion avec les principaux problèmes et demandes du peuple.

C’est ainsi que doivent être nos documents et nos discussions : brefs et profonds, avec moins de diagnostics connus et plus d’actions nouvelles et efficaces testées dans la pratique. Il est paradoxal et contradictoire que nous parlions de mettre le travail en phase avec son temps et que nous continuions à penser en termes de publications traditionnelles, en sous-estimant la portée et l’impact des nouvelles technologies sur les jeunes publics que l’on se propose de conquérir, et en écrivant pratiquement chaque tâche que doivent accomplir les cadres et les membres de base de nos organisations.

La participation est la clé, comme nous l’avons déjà dit. Et la participation est réelle et efficace lorsqu’elle est exercée sur la base de l’initiative, de l’imagination et du désir de l’être humain de voir ses idées mises en pratique.

Il n’y a pas suffisamment de papier pour les longs rapports, ni de temps de reste pour les réunions qui nous privent d’heures essentielles pour le contact personnel avec notre base, nos amis et notre famille. Les cadres ne peuvent pas être stressés par des tâches excessives qui ne leur permettent d’en accomplir aucune de manière efficace, ou se déconnecter de la vie qui passe pendant que nous sommes réunis pour essayer de faire en sorte que tout aille mieux.

Les cadres sont des êtres humains dont la mission devient plus efficace lorsqu’elle alterne avec des activités communes. Cette matière n’est enseignée dans aucune école politique, mais elle nous connecte de manière plus directe avec notre société.

Dans les prochaines heures, l’Assemblée nationale sera en session et nous pourrons aborder de manière plus approfondie d’autres questions qui ont également été abordées lors de ce Plenum, comme l’économie nationale, avec le poids effrayant de l’inflation, l’attention aux personnes vulnérables et les actions qui doivent marquer la stratégie pour aller vers le temps du monde post-pandémique, qui nous attend dans quelques jours pour nous poser de nouveaux défis.

Comme nous le savons et le ressentons tous, l’année 2021 a été marquée par le blocus, qui est resté inchangé avec les mesures mises en œuvre par l’administration précédente du gouvernement des États-Unis, ce qui est encore plus criminel en pleine lutte contre la COVID-19, car cela nuit à l’approvisionnement du pays en ressources indispensables pour la santé et l’alimentation du peuple.

La baisse des recettes en devises, associée à la priorité donnée au financement des dépenses liées à la pandémie, a intensifié le déficit des offres, principale cause de l’inflation à laquelle le pays doit faire face.

Tout au long de l’année, nous nous sommes efforcés d’allouer les ressources limitées disponibles aux activités les plus sensibles et, même au milieu de la situation économique complexe que nous traversons, des progrès sont réalisés dans les transformations nécessaires et profondes, telles que celles mises en œuvre pour augmenter les productions agricoles ; la plus grande autonomie de l’entreprise étatique socialiste, sujet principal de notre modèle économique, et le perfectionnement et l’expansion des acteurs économiques non étatiques.

En même temps, nous intensifions l’attention directe aux quartiers et aux personnes et communautés en situation de vulnérabilité, non pas avec une approche d’assistanat, mais de participation de la population à l’identification et à la solution des problèmes.

On estime que, grâce à la reprise progressive de l’activité économique et sociale du pays, en 2021, le Produit intérieur brut, à prix constants, devrait augmenter d’environ 2 %.

La performance harmonieuse et équilibrée de l’économie requiert la contribution de tous les acteurs et l’accompagnement du Parti, en affrontant résolument les obstacles subjectifs qui existent encore.

Le pays a besoin d’une entreprise d’État socialiste efficiente, audacieuse et innovante et d’un secteur non étatique qui, en complément du secteur étatique, fournit des biens et des services de qualité. Cette imbrication productive, dont nous disposons déjà et qui continuera à se développer, nous place dans une position favorable pour mettre à profit le processus de reprise économique graduelle déjà en cours.

Dans le Plan et le Budget 2022, qui sera soumis la semaine prochaine à l’approbation de l’Assemblée nationale, des mesures sont prévues pour récupérer progressivement le rôle du peso cubain comme centre du système financier et pour progresser dans la rationalisation des prix.

Il ne sera pas possible de résoudre tous les problèmes à court terme, mais nous reprendrons certainement le chemin de la croissance économique pour le développement et nous continuerons à avancer, avec équité et justice sociale, dans la mise en œuvre de la feuille de route établie dans notre Plan national de développement économique et social jusqu’en 2030.

Les débats qui auront lieu lors de la prochaine session de l’Assemblée sur les questions économiques devront contribuer à la stratégie économique et sociale que le pays élabore pour faire face aux défis de l’année à venir.

En attendant ce moment, permettez-moi de reconnaître la précieuse contribution du Parti aux bons signes qui annoncent une croissance, toute modeste soit-elle.

L’ouverture du pays le 15 novembre et tous les efforts et le dévouement qui nous ont permis d’atteindre ce moment nous invitent à adresser des remerciements, que nous ne nous lasserons pas de transmettre, à tout le personnel sanitaire impliqué dans le contrôle de l’épidémie, aux chercheurs, aux créateurs et aux producteurs des trois vaccins et des deux candidats vaccins, les médicaments et les protocoles de soins des personnes infectées. Aux détachements de jeunes qui ont apporté leur soutien à toutes sortes de tâches dans les centres de soins pour les patients de la COVID et à la population vulnérable. Aux combattants des Forces armées révolutionnaires et du ministère de l’Intérieur, qui ont garanti la discipline et l’organisation dans des heures difficiles, mais aussi à nos précieux camarades du Parti et du gouvernement à tous les niveaux, qui ont compris ce que signifie être à l’avant-garde et qui s’acquittent de leur tâche avec une grande dignité.

C’est un honneur, un privilège et un grand défi de diriger le Parti des communistes cubains, digne parmi les dignes du monde, dans la mesure où il vient de racines aussi profondes et propres que celles des Héros de l’indépendance ; il s’affirme dans la jeunesse de la Révolution de 1933 et naît définitivement avec la Génération martinienne du Centenaire, Fidel et Raul à l’avant-garde et dans chaque acte l’engagement du Che :

Hasta la victoria siempre !

La Patrie ou la mort !

Nous vaincrons !

Voir en ligne : Sur Gramma en français

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  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).