La ville de Détroit se déclare en faillite : Cuba n’était-elle pas le modèle raté ?

, par  Maurice Lecomte , popularité : 4%

Les grands médias répètent à l’envi la thèse du prétendu échec du système socialiste de Cuba. Mais ils ne parlent jamais de l’échec (du système capitaliste) quand ils mentionnent la pauvreté, la faim, la criminalité organisée ou l’analphabétisme dans tant de lieux d’Amérique latine. Beaucoup moins quand les problèmes économiques et sociaux se manifestent dans des pays aussi puissants que les EU. Là, l’une de ses principales villes industrielles, Détroit, s’est officiellement déclarée en faillite, avec une dette de plus de 18.500 millions de dollars.

Texte adapté sur Cuba Information

JPEGCela se produit aux États-Unis, immensément riches, dans le pays qui domine, exploite et pille tant de nations du monde. Dans Détroit, autrefois "capitale du moteur" et aujourd’hui "capitale du crime" - selon le FBI même -, 26 % des personnes vivent sous le seuil de la pauvreté. Il y a 78.000 bâtiments abandonnés. Quelques exemples de la détérioration des services publics :
- seulement un tiers des ambulances fonctionne.
- et 40 % des services d’éclairage ne fonctionne pas.
- les citoyens doivent attendre une moyenne de 58 minutes pour que la police réponde, 11 fois plus que la moyenne du pays.

Détroit est une sorte de ville fantôme, aimée des photographes à la recherche d’un enchantement sordide et décadent, et qui ont inventé un style : "porno misérable" ou la "pornographie des ruines".

Il est toutefois certain, que sur cette ville aucune puissance étrangère n’a imposé de blocus commercial, ni n’a mis son véto à un crédit ou un investissement. Un des grands médias osera-t-il affirmer que – sans aucun doute – le système capitaliste des EU a échoué ?

Le texte original :

Le charme sordide de Détroit, la ville faillie

Si la ville a impulsé le développement de l’industrie automobile aux États-Unis, elle est devenue une cité quasiment désertée, accablée par la criminalité.

La Jordana en ligne. Une fois déjà Détroit est renée de ses cendres. En 1805, un incendie dévastateur a détruit la quasi totalité de l’architecture coloniale française de la ville, alors que celle-ci comptait 1.650 habitants. "Nous attendons des temps meilleurs ; nous renaîtrons de nos cendres", disait la devise de la ville, fondée par le Français Antoine de Lamothe en 1701.

C’est alors qu’elle amorce sa première période de croissance avec l’arrivée des bateaux à vapeur sur les Grands Lacs en 1818, et que déjà aux frontières du XXème siècle, les usines d’automobiles font leur apparition.

Ford Motors Company a été fondée en 1903 ne sachant pas encore qu’elle serait la clef du développement de l’industrie automobile aux États-Unis et dans le monde.

Connue alors comme la "Cité du Moteur", elle a aussi été le siège des compagnies automobiles Chrysler et Général Motors. Poursuivant ce chemin, la ville est devenue la quatrième plus grande du pays avec 1,8 millions d’habitants.

En 1938 environ 10 mille personnes sur la Place Cadillac protestaient contre leurs licenciements par l’industrie automobile.

Plus tard, dans la décennie 60 commencent les émeutes dans la ville. En juillet 1967, celles-ci aboutissent au bilan de 43 morts, 467 blessés et plus de 2.000 bâtiments détruits. Ce sont les troubles les plus sanglants et destructeurs de l’histoire des États-Unis, qui ont provoqué un exode de la classe moyenne blanche vers les faubourgs.

Elle entame ce XXIème siècle, avec un taux de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté de 26 %, deux fois supérieur à la moyenne nationale. C’est la litanie de la détérioration des services municipaux qui accompagne la crise de l’industrie automobile supposant une restructuration drastique du secteur accompagnée de dizaines de milliers de licenciements.

Avec une criminalité endémique, la ville est devenue une grotte délabrée de gratte-ciels en ruines art-déco, des usines fermées et des maisons abandonnées. Plusieurs quartiers restent maintenant déserts dans la "Cité du Moteur". Les photographes l’aiment par son sordide enchantement. Les photos de cette décadence sont baptisées "porno misérable", c’est-à-dire la pornographie des ruines.

Cette année, le gouverneur de l’État du Michigan, Rick Snyder, a initié en mars une procédure de mise sous tutelle de la ville faisant face à une dette de plus de 18.500 millions de dollars.

Le mois passé, la ville, avec 78.000 mille bâtiments abandonnés et un taux d’homicides le plus élevé en près de 40 ans, avait annoncé qu’il serait en défaut (moratoire) sur une partie du montant de la dette.

En 50 ans, la population a chuté de 1.8 millions à 700.000 habitants. Les membres de la classe moyenne et les entrepreneurs ont abandonné la ville accablée par la criminalité.

Détroit est dans la liste des villes les plus dangereuses des États-Unis. Les personnes doivent attendre en moyenne 58 minutes pour que la police réponde, comparée à une moyenne de 11 minutes dans le reste du pays.

Seulement un tiers des ambulances travaillent et les voitures de police et de pompiers sont également en mauvais état. 40% des services d’éclairage ne fonctionnent pas. Ce 18 juillet, Detroit s’est déclarée en faillite.

Voir en ligne : Cubainformación TV- Basé sur un texte publié dans "La Jordana" (Mexique).- Traduit par Maurice Lecomte

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