Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil national des 8 et 9 avril 2011
La direction a trompé les communistes
Intervention d’André Gerin, député du Rhône
Le niveau atteint par l’abstention, le poids du vote en faveur du Front national, donnent la mesure de la crise politique, sociale, morale et culturelle que nous connaissons. Il conviendrait d’y réfléchir en profondeur car c’est tout le principe de la démocratie représentative sur le lequel se fonde la République qui est dans l’impasse.
Des millions de français sont en rupture à l’égard des partis dits « de gouvernement » PS – UMP. Cette érosion de la confiance devenue déchirure et gouffre s’explique par toutes les politiques mises en œuvre depuis 30 ans, faites de promesses puis de reniements, d’aveux d’impuissance et de désillusions.
La raison d’être du Parti communiste est de reconquérir cet électorat populaire mais issu aussi des couches moyennes, du monde du travail. Ce n’est pas aisé si nous considérons que nous nous sommes fourvoyés, nous aussi, dans cette œuvre de désespérance, en participant à des alliances et à des gouvernements qui nous ont fait perdre notre âme.
Or, que nous proposent aujourd’hui Pierre Laurent et la direction du Parti ? Un paquet-cadeau empoisonné avec une candidature aux présidentielles abandonnée à Jean-Luc Mélenchon et des négociations de marchands de tapis pour les législatives. En clair, une désertion communiste contre un hochet.
La direction nous dit que la décision appartient aux communistes. De qui se moque-t-on ? Voilà des mois que le choix est arrêté.
D’ailleurs, que se passe-t-il si Jean-Luc Mélenchon n’est pas élu à la conférence nationale ? Pierre Laurent nous a dit que ce n’était pas possible parce que nos partenaires ne l’accepteraient pas et que cela ne faisait pas partie du contrat. On a donc bien trompé les communistes au mois de janvier. On nous a dit « toutes les possibilités sont ouvertes » « La candidature peut être celle d’un communiste ou d’une autre personnalité ». Jean-Luc Mélenchon aujourd’hui, c’est l’option de Pierre Laurent et de la direction du Parti communiste. C’est bien là que commence le marché de dupes. La souveraineté des communistes est bafouée.
Je pose la question « va-t-on organiser une consultation des communistes ? Va-t-on organiser une consultation nationale pour que les communistes décident du candidat des communistes ? Un candidat des communistes qui exprime la volonté de millions de gens d’éradiquer la logique capitaliste. Créer un engagement de masse au niveau du pays, dans les milieux populaires en faveur du candidat communiste. La meilleure manière de refuser ce marché de dupes, de rétablir la confiance, c’est le vote des communistes avant la conférence nationale pour que les délégués des départements disposent d’un mandat car les risques existent que la souveraineté des communistes soit une nouvelle fois bafouée.
André Gerin