J’apprécie très positivement le vote de nos députés à l’Assemblée Nationale en faveur de la paix ; ce vote symbolise un point essentiel : le pouvoir n’obtient pas le consensus en France sur la guerre.
Je voudrais faire quelques remarques à partir de la résolution, remarques qui se retrouveront dans les amendements déposés.
Tout d’abord, comment mettons-nous en mouvement la population contre la marche à la guerre et son corollaire, une économie de guerre payée par les peuples.
Nous sommes déterminés à faire de la rencontre du 8 avril dans le Rhône, à Vénissieux, un moment fort de la mobilisation. Mais quelles initiatives ensuite, cela ne s’improvise pas. Le 8 mai a été évoqué comme une possible journée d’action sur ce thème, il nous faut créer les conditions d’une mobilisation.
Certes Poutine porte la responsabilité immense de l’invasion de l’Ukraine au mépris du droit international. Pour autant, cette guerre s’inscrit dans une histoire. Celle du non respect des engagements pris avec la Russie au moment de la Chute de l’URSS, avec l’installation de l’OTAN dès 2012 en Ukraine, ses manœuvres pendant le Maïdan en 2014, Otan qui a favorisé la résurgence de groupes ultranationistes et fascistes jusqu’à la répression violente contre les russophones, les communistes, les démocrates, les syndicalistes, rappelons-nous de l’incendie criminel et les meurtres de syndicalistes à Odessa. Ignorer cette histoire, c’est empêcher une paix durable.
Enfin, il me semble que nous avons besoin de pousser le débat sur les dépenses militaires. Les 800 milliards réclamés par l’Union européenne sont là pour enrichir les marchands de canon. Une chose est de réfléchir à notre défense et sécurité et d’en faire une question citoyenne, une autre est d’acter l’augmentation de ces dépenses.
Regardons de plus près les dépenses militaires actuelles : 326 milliards pour l’ensemble des pays de l’Union européenne, 130 milliards pour la Russie, 895 milliards pour les USA, un peu plus de 50 milliards pour la France.
Quelles sont les priorités du développement industriel pour répondre au besoin de la population ? Avons-nous besoin de plus d’armement, d’une nouvelle conception de notre défense pour nous protéger ?
Historiquement, l’accumulation d’armes conduit le plus souvent à les utiliser et les pays qui consacrent beaucoup d’argent à leur défense, parfois parce qu’ils y sont contraints, se retrouvent souvent en grandes difficultés pour répondre aux besoins de leur population. Cela n’a-t-il pas été un des problèmes de l’Union Soviétique ? Ne nous laissons pas imposer les logiques guerrières.