La Sonkorisation, nouvelle étape vers la victoire du camp patriotique

, par  Roland Diagne , popularité : 5%

L’histoire politique du Sénégal est mal connue en France, comme d’ailleurs l’histoire des luttes anticoloniales de l’ancienne Françafrique en cours de démantèlement accéléré...
Le Parti de l’indépendance et du travail, a une longue histoire de relation avec le parti communiste français. Son secrétaire général, Samba Sy, qui est aussi ministre, est intervenu au débat de la fête de l’Humanité. Il a dénoncé les coups d’état qui n’apportent pas de réponses aux urgences sociales des pays, sans en dire plus sur la Françafrique comme sur une éventuelle intervention militaire avec le soutien de l’ancienne puissance coloniale.

On a vraiment besoin de contacts militants directs pour ne pas en rester aux représentations médiatiques et institutionnelles. La contribution ci-dessous du camarade Roland Diagne est donc utile.

Diagne Fodé Roland

« Sonko namnala, libérez Sonko et tous les détenus, libérez le Sénégal, Sonko président », tels sont les slogans et chants que scandent partout dans les stades, les matchs de navétanes, les plages, les marchés, les déplacements en TER, en bus, les baptêmes, les mariages, à toutes occasions la jeunesse et le peuple pendant que le pouvoir Macky/APR/BBY dissout administrativement Pastef, alignent les incessantes interdictions du droit constitutionnel de rassemblement, de manifestation et même de conférences de presse, y compris dans des lieux privés de l’opposition patriotique, des mouvements citoyens comme le FRAPP, F24, le Chemin de la Libération, etc. Les prisons sont pleines de détenus politiques dont le seul « tort » est d’avoir défendu le droit et l’obligation constitutionnelle du respect de l’état de droit. Les libertés constitutionnelles d’expression, d’opinion, d’informer, d’aller et venir sont bafouées consacrant clairement l’ère de l’État hors la loi au Sénégal.

L’explosion de colère de la jeunesse révoltée par les complots, les forfaitures liberticides visant le camp patriotique, le parti Pastef et surtout le chef incontesté de l’opposition le patriote O. Sonko candidat à la présidentielle de février 2024 a été réprimée dans le sang par des nervis aux côtés des forces de police et de gendarmerie (FDS) par l’instauration d’un régime arbitraire d’exception durable qui ne dit pas son nom et qui s’apparente à la fascisation du pouvoir libéral néocolonial.

A cette résistance populaire constitutionnelle de masse d’une jeunesse dont beaucoup, voire la majorité, croupissent arbitrairement dans les liens de l’enfermement carcéral, celle-ci, qui forme près de 70 % de notre peuple, vient d’inventer la « sonkorisation » de l’espace public faite de chants, de slogans dans la perspective de la présidentielle 2024.

Il n’y a pas une apparition publique de Macky/APR/BBY sans « sonkorisation ». Tel est le nouveau cauchemar de ce pouvoir vomi, honni et agonisant qui enchaîne de vaines tentatives d’ostracisme ou d’interdits de matchs navétanes, de présences dans les stades, les plages, et autres actions publiques dans lesquelles la jeunesse patriotique exprime son opposition aux atteintes liberticides en cours en exigeant la libération des prisonniers politiques et la candidature de Sonko. Ainsi la campagne électorale à coups de milliards détournés et distribués des tenants du pouvoir va se retrouver totalement sonkorisée.

L’énergie débordante spontanée de la « sonkorisation » s’étend même aux déplacements des autres candidats de l’opposition, ce qui fait d’eux des involontaires victimes collatérales de la résistance populaire aux maltraitances d’État subies par le candidat chef incontesté de l’opposition O. Sonko et tous les détenus politiques.

Les impasses du stratagème liberticide de l’autocratie néocoloniale libérale

Les calculs du maatay dictatorial mettant Sonko et plus d’un millier de militants en prison, interdisant arbitrairement le parti Pastef et forçant d’autres à l’exil n’a nullement éteint la flamme de la résistance populaire. Des pans entiers du peuple, artistes, sportifs, activistes de la société civile, intellectuels, ouvriers, paysans, pêcheurs, éleveurs, travailleurs de l’informel, ménagères, détenus, familles des détenus, étudiants, élèves, voire des enfants entrent dans la danse de la résistance multiforme et protéiforme. Chacun(e) et tous inventent des formes d’expression du combat pour le rétablissement des libertés publiques, de l’état de droit conquis sous les régimes néocoloniaux précédents dont ont bénéficié, malgré leur ingratitude notoire, Macky/APR/BBY lors de la seconde alternance libérale.

A l’encontre des mensonges d’états actuels, l’emprisonnement, les procédures judiciaires en cours et l’accumulation des accusations les plus loufoques n’invalident pas la candidature de Sonko. RIEN DE TOUT CE QUI APPARAÎT À TOUS COMME UN COMPLOT D’ÉTAT NE REND JUSQU’ICI SONKO INÉLIGIBLE. SONKO RESTE ENCORE ÉLIGIBLE SELON LA LOI.

Après des tergiversations, la désignation du candidat françafricain de Macky/APR/BBY à la présidentielle ouvre la voie aux règlements de compte interne qui, manifestement, vont aller crescendo sur fond de déchirements pour l’accaparement de la manne du pétrole et du gaz. La Françafrique ayant son candidat issu du pouvoir libéral de droite prépare aussi son candidat de l’opposition au sein des opposants sociaux libéraux de « gauche », tous intéressés à l’élimination de Sonko de la présidentielle 2024. C’est la tactique de disperser ses œufs dans les omelettes en cuisson pour préserver la mainmise françafricaine, eurafricaine et usafricaine sur le Sénégal sonkorisé par le patriotisme inexorablement montant dans le pays et la diaspora.

Il est arrivé maintes fois que les autocrates concèdent leur succession en pensant devenir le marionnettiste du successeur docile et servile. Le pantin apparent a souvent fini par se débarrasser du marionnettiste devenu trop encombrant. Le fait même d’être « choisi » par l’autocrate massivement rejeté par le peuple est l’équation à résoudre par le successeur choisi pour éviter autant que possible d’être entraîné dans la chute inévitable de l’autocratie.

Le suivisme apatride et anti-panafricain de l’arrogance veine provocatrice guerrière néocolonialiste de Macron au Niger sous le prétexte que le mal élu Bazoum serait le seul à pouvoir déclarer l’ambassadeur de France persona non grata par Ouattara suivi de Macky cache mal la volonté de ce dernier de trouver l’occasion de renoncer à sa renonciation forcée à sa troisième candidature longtemps mijotée.

En plus de chercher à assurer leurs arrières malsaines consécutives à la mal gouvernance épinglée par les rapports des corps de contrôle de l’état que sont l’IGE, l’IGF, l’OFNAC et la Cour des Comptes, l’enjeu pour le pouvoir de Macky/APR/BBY n’est nullement la funeste poursuite du "PSE" que l’on doit baptiser « Plan Sénégal Enfermé » dans la Françafrique, mais bel et bien d’organiser un coup d’état électoral pour continuer à mettre "le coude" sur la gabegie, le népotisme néocolonial de la bourgeoisie bureaucratique libérale et poursuivre l’insatiable pillage des richesses nationales par les firmes multinationales impérialistes dont ils attendent des ristournes.

Leur programme unique est donc de continuer la gestion prédatrice des richesses nationales, malgré que la Constitution dit pourtant qu’elles sont propriétés du peuple, par la bourgeoisie bureaucratique d’état du régime de Macky/APR/BBY dont la servilité à la Françafrique, l’Eurafrique et l’USAfrique vient de se traduire par le décret préfectoral remettant en cause le recrutement inclusif et participatif de la main d’œuvre locale dans l’exploitation aurifère et la répression mortifère des révoltes des populations de Khossanto dans le kédougois.

Le camp néocolonial libéral fait tout pour appauvrir le débat politique en le ramenant à une criminalisation personnalisée de Sonko pourtant auteur d’ouvrages qui exposent sa vision programmatique contraignant ainsi les patriotes en retour à une défense personnalisée contre les accusations diffamatoires.

Réduit à s’arc-bouter sur l’abdication d’une partie du pouvoir judiciaire sur ses prérogatives de faire respecter et appliquer les lois, la Constitution et sur l’obéissance partisane donc illégale de FDS aux ordres, l’autocratie de la seconde alternance libérale, malgré ses flagrants échecs moraux, éthiques, juridiques et politiques, s’enferme dans l’illusion que l’État hors la loi viendrait à bout de la résistance populaire.

Or la formidable faculté d’adaptation inventive dont fait montre particulièrement la jeunesse apparaît comme durable, ce qui alimente fort efficacement le rejet du pouvoir finissant de Macky/APR/BBY. En fait, le pouvoir libéral liberticide apparaît ici comme un propagateur inconscient de l’influence grandissante de Sonko et du camp patriotique.

Il faut ajouter à cette politique de l’autruche contre productive à moyen et long terme, la tendance historique à la montée inexorable du patriotisme panafricain régional, voire africain qui se manifeste par des coups d’états souverainistes comme au Mali, au Burkina et au Niger et la montée en puissance tout aussi incontournable du multilatéralisme à travers les BRICS élargis contre le déclin en cours de l’unilatéralisme hégémonique de l’Occident impérialiste US/UE.

Gagner la bataille contre l’État hors la loi pour rétablir l’État de droit

Le bras de fer entre le régime néocolonial libéral liberticide et les patriotes de Pastef se transforme de plus en plus ouvertement en lutte de la majorité écrasante du peuple pour libérer le pays de l’État hors la loi. Même des groupes d’opérateurs économiques dépendants de l’actuelle bourgeoisie bureaucratique libérale commencent à s’en détacher en raison de l’instabilité économique dans laquelle l’État hors la loi met le pays. D’autres groupes sociaux et d’influences sociétales ainsi que l’intelligentsia expriment de plus en plus leur rejet de la déstabilisation liberticide permanente du pays par l’État hors la loi.

Tout le monde a compris que Macky/APR/BBY, voire certains même de l’opposition, sont tous intéressés à l’empêchement de la candidature de Sonko à la présidentielle 2024. TOUS ONT PEUR DE LA CANDIDATURE FORCÉMENT DÉMOCRATIQUEMENT GAGNANTE DE SONKO. Ce consensus anti-démocratique inacceptable se manifeste par des stratégies offensives brutales et violentes de l’appareil d’État libéral et le silence voire l’évitement de positionnement de principe contre l’État hors la loi. Or, l’arbitraire de l’État néocolonial libéral dont le but est de garder le pouvoir coûte que coûte finit toujours par piétiner les libertés et les droits individuels et collectifs de tous.

La formidable résistance populaire évolutive se dresse contre la violence arbitraire et illégale d’État et démasque les louvoiements intéressés de l’opposition silencieuse et soumise. Le voile épaississant de l’opposition apparente cède de plus en plus la place à l’exigence populaire que Sonko day bok, les détenus doivent être libérés et l’élection présidentielle 2024 doit être inclusive, transparente et démocratique. Macky/APR/BBY et leur maître impérialiste françafricain sont confrontés à l’équation insoluble qu’est la crédibilité à conférer à une élection 2024 sans le candidat O. Sonko. C’est ce que montre clairement la « sonkorisation » actuelle du pays et de la diaspora, voire de l’opinion publique africaine et internationale.

Le pire est donc devant nous, à savoir le forcing aveugle et violent d’une dictature en voie de fascisation imposant arbitrairement le refus illégal de la participation de Sonko au choix démocratique des urnes en février 2024.

Cette hypothèse liberticide que préparent Macky/APR/BBY doit être contrer par l’extraordinaire ingéniosité que montre la « sonkorisation » de l’espace public par la jeunesse plus que jamais décidée à refuser comme seule alternative le sort de la mort en traversant le désert et les mers ou pour les rescapés le sort de « sans papiers » taillables et corvéables par les patrons négriers et fraudeurs du fisc qui surexploitent le travail clandestin en France, en Europe ou aux États-Unis.

C’est la réalité du rapport des forces et le choix politique que fera Sonko qui définiront au moment nécessaire la forme que prendra la « sonkorisation » d’une candidature Sonko 2024 avec ou sans Sonko lui-même.

L’élection avec Sonko est l’exigence démocratique et populaire de la « sonkorisation ». Dans l’hypothèse du désastre anti-démocratique et hors la loi de l’élection sans Sonko, il est clair que le candidat choisi par Sonko ne peut avoir d’autre mission qu’une transition pour réparer l’État de droit abîmé par l’État hors la loi, la restitution des droits de tous les prisonniers politiques, l’abrogation de la mesure de dissolution arbitraire de Pastef et l’organisation d’une nouvelle élection démocratique présidentielle inclusive avec la participation de Sonko couplée à des législatives.

En attendant de savoir quelle est l’issue de l’actuelle « sonkorisation », les tâches fondamentales sont la mise en place de la coalition devant porter la candidature Sonko 2024, la bataille pour la libération de Sonko et de tous les détenus politiques, celle de la transparence et du contrôle consensuel du fichier électoral, de l’organe et/ou la personnalité consensuel chargé des opérations électorales et la vigilance pour stopper toutes aventures guerrières françafricaine contre le peuple frère du Niger.

17/09/23

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